COLLOQUE I.T.C.J. / C.F.M.A.
Evangélisation et Famille : Contributions aux prochains synodes 2014 et 2015
Le prochain synode extraordinaire convoqué par le Pape François suscite déjà dans les arènes ecclésiastiques interrogations, discussions et intérêts. Appelé à définir les lignes d’action de la pastorale humaine et familiale, ce synode fait déjà l’objet des grands rendez-vous théologiques en l’occurrence celui de l’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus et du Centre de Formation Missionnaire d’Abidjan le Jeudi 24 Février 2014. Trois différentes communications nous ont introduits dans ce thème aux profondeurs inavouées et aux défis insoupçonnés.
Le premier thème intitulé « La promotion de la famille dans le Magistère récent de l’Eglise »a permis au P. MABANZA de nous plonger dans un parcours anamnésique des différents documents magistériels sur la famille depuis Paul VI jusqu’à François. De Humanae Vitaeà Evangelii gaudium, il nous aura rappelé la centralité de la famille dans le tissu sociétal. La famille, cette intime communauté de vie /GS48/ doit assumer sa mission évangélisatrice / Evangelii Nuntiandi/ dans un monde picoté par un sécularisme rampant / Familiaris Consortio/. Cellule fondamentale de la société, elle doit être au centre de l’action politique /Caritas in Veritate/de sorte qu’en se repositionnant chaque fois dans la mentalité universelle comme sanctuaire de la vie, communauté sauvée, salvatrice, évangélisée et évangélisatrice / Africae Munus/, elle s’affirme conjointement comme patrimoine de l’humanité et trésor du peuple / Lumen Fidei/ qui, cherchant toujours à rendre raison de sa foi, se donnera sans cesse la force et les moyens de dénoncer l’individualisme post moderne qui la dénature / Evangeliigaudium/. De cette manière, elle pourra se réapproprier jour après jour les valeurs fondamentales qui font d’elle l’unique sujet actif d’une auto-évangélisation.
Le second thème titré « La pastorale de la famille dans le contexte de l’évangélisation »,animé par le P. MAYEMBA, a consisté en une approche herméneutique et dogmatique de la question dont la perspective doit être recentrée sur la périchorèse trinitaire comme source de communion. La famille ne saurait se dérober à sa vocation : être toujours et partout un lieu théophanique.
Le troisième et dernier thème n’est rien d’autre que « Le mariage et la pastorale de la famille en Afrique ».Exposé avec brio par le P. MESSINGUE, ce thème nous aura rendus sensibles à ce lien absolu et inextricable entre les crises de la famille et les crises de l’imaginaire. En définissant l’imaginaire comme une représentation de l’univers mental, un système constitutif de la personne humaine en relation avec les autres, lequel réunit en un temps la triple palme du passé, du présent et du futur, l’exposant n’a pas manqué de nous éveiller à 4 défis majeurs :
- Consolider l’imaginaire de l’amour conjugal
- Repenser l’imaginaire de l’émancipation féminine
- Former solidement les ministres en charge de la pastorale de la famille ; ce qui doit
- susciter une pastorale de conversion, de compassion et d’ouverture.
En somme, la famille dans sa sacramentalité c’est-à-dire dans sa visibilité transformatrice incitée par l’Esprit qui donne la vie, doit se modeler à partir de l’appoint périchorétique qui de par son unité intrinsèque, reflète sur elle la forme, le visage et l’image parfaite de la communion trinitaire. La nouvelle évangélisation comprise à partir des mêmes outils de lisibilité que le Pape François, renvoie non à une évangélisation nouvelle mais à une nouvelle étape de l’unique et même évangélisation. Elle nous engagera dorénavant à plus écouter mais surtout entendre les acteurs réels du couple. L’Eglise doit donc trouver et définir une meilleure spécification de son imaginaire autour du mariage afin de permettre aux hommes et aux femmes de ce temps d’inventer les raisons d’espérer puisque tous, résolument tendus vers le but de leur histoire, sont en quête de sens et de vie.
Ce sont là autant de lignes de fond à exploiter ; de nouveaux chantiers à explorer afin de mettre en perspective des réflexions à poursuivre quant aux appels retentissants du prochain synode. C’est un chemin à toujours défricher avec une nouvelle dynamique, de nouvelles approches et de nouvelles méthodes. Au défi même de nos opinions diversifiées, l’intelligence de la foi rendra certainement son verdict et exprimera toute sa pertinence. L’Eglise assumera toujours ses responsabilités en tenant compte des défis et des urgences du moment car, « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. » / Gaudium et Spesn. 1/
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