Actes 2,14a,36-41
Psaume 23 (22)
I Pierre 2,20b-25
Jean 10,1-10
Dans toute l’Église, on célèbre aujourd’hui “le dimanche du Bon Pasteur” et on dit que c’est aussi le dimanche de prières pour les vocations, car nous lisons cet évangile de saint Jean où Jésus lui-même s'est présenté comme un berger, un bon pasteur qui « appelle chacune de ses brebis par son nom ».
Si on relisait en même temps, le chapitre précédent, le chapitre 9 de saint Jean, celui de la guérison de l’aveugle de naissance (On a lu cette page d’Évangile, le dimanche 26 Mars) on se rendrait compte que Jésus ne mâche pas ses mots et qu’il propose un idéal exigeant. En effet, cette polémique de Jésus fait suite à la journée tragique où les responsables du peuple d'Israël, les pharisiens, se sont bouchés les yeux à la lumière nouvelle que Jésus avait donnée aux yeux morts de l'aveugle de naissance Pour défendre la vie qu'il apporte « en abondance », Jésus n'hésite pas à parler très fort contre les tueurs et destructeurs. Ce sont des voleurs, des bandits, dit-il !
Je ne suis pas certain que bien des chrétiens, chrétiennes d’aujourd’hui dirait de Jésus qu’il est le Bon Pasteur… En effet, depuis toujours on s’est demandé qui est cet homme Jésus? Des réponses les plus diverses ont été données. Certaines très favorables, d'autres, au contraire déformantes ou même pleines de haine. Selon la manière de pensée de celui qui les donne.
Si nous nous promenons sur internet, on rencontre absolument de tout quand on essaie de savoir ce qu’on nous dit de Jésus. Certains font de lui une étude scientifique, une étude critique et c'est normal. D'autres au contraire, reflètent la personnalité de ceux et celles qui les écrivent, et chaque fois il y a quelque chose de partial. On a dit aussi Jésus homosexuel ou marié à Marie-Madeleine, ou réincarné. Bref, on y retrouve un tas de choses plus ou moins bizarres ou insensées.
Mais, est-ce qu'on peut le connaître vraiment? Jésus nous dit aujourd'hui: «Mes brebis me connaissent, comme moi je les connais, personnellement. » (v.14) Et il se met en opposition avec ceux qu'il appelle des voleurs et des bandits, ceux qui prétendent diriger les hommes et leur conscience. Et lui, il dit : «Mais moi, vous me connaissez». Il n'est pas un étranger qui s'introduit par ruse. Que veut-il dire ?
Nous savons que bien des peuples et tout au long de l’histoire ont connu de ces faux bergers qui les
ont conduits au désespoir et à la mort, et nous voyons quelque chose de semblable encore aujourd’hui dans certaines parties du monde. Au v.10, «Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance» C’est précisément cette image du berger que Jésus manifeste tout au long de sa vie publique, Nous le voyons parcourir les villes et les villages pour annoncer la bonne nouvelle. Il y rencontre des saoules qui sont « comme des brebis sans berger ». Il est remué jusqu’au plus profond de lui-même par leur douloureuse situation. Les autorités religieuses qui auraient dû s’en occuper les ont pratiquement abandonnées. Le prophète Ézéchiel (chapitre 34) dénonce ces « misérables bergers qui laissent périr et se disperser les brebis du pâturage ». Dans l’évangile qu’on vient de lire, le Christ dénonce les pharisiens qui expulsent les brebis du troupeau de Dieu. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que Jésus se présente à tous comme l’unique vrai pasteur.
Frères et soeurs, nous sommes envoyés pour continuer ce que Jésus a fait. Mais rien n’est possible sans lui. Il est le passage obligé. Tout le travail des communautés chrétiennes doit passer par lui. Notre mission n’est pas de travailler POUR le Seigneur mais de faire le travail DU Seigneur. C’est de lui qu’on reçoit le salut et la vie en abondance. Nous devons accueillir cet Évangile comme une invitation à remettre le Christ au cœur de nos vies et à nous laisser guider par lui.
Ce dimanche est aussi la journée de prières pour les vocations. Nous pensons aux évêques, aux prêtres, aux religieux, religieuses… Oui, bien sûr. Mais la vocation ce n’est pas seulement l’affaire de quelques-uns. L’appel du Seigneur est pour tous. Il compte sur chacune et chacun de nous pour être les témoins et les messagers de son amour dans le monde d’aujourd’hui. C’est ainsi que nous pourrons participer à son œuvre de rassemblement : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Comprenons bien : il ne nous envoie pas seuls mais les uns avec les autres et surtout avec lui. La vocation de tout baptisé est vocation à devenir disciple du Christ ; C’est en Église que nous participons à sa mission d’annonce de l’Évangile au monde.
À chaque messe, nous sommes invités à communier au Corps et au Sang du Christ. Il est la nourriture qui nous est donnée en vue de la mission. C’est en passant par lui que nous pourrons témoigner du salut qu’il est venu offrir au monde. En communion les uns avec les autres et avec toute l’Église, nous pouvons redire le psaume que nous venons de prier : « Tu es mon berger, ô Seigneur, rien ne saurait manquer où tu me conduis ».
Amen!
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