martes, 7 de marzo de 2017

Premier dimanche du carême A

5 mars 2017

Genèse 2, 7-9 ; 3, 1-7a

Psaume 51(50)

Romains 5, 12. 17-19

Matthieu 4, 1-11

Je crois que la liturgie de ce premier dimanche du Carême a eu la bonne intention de nous inviter à relire deux récits de "tentation" qu'elle met en opposition. Nous allons donc regarder ces deux récits et, à travers eux, penser à notre manière de nous situer, aujourd'hui, en fils, en fille de Dieu, car dans les deux cas, c'est bien de cela qu'il s'agit

La tentation de Jésus.

Voilà donc Jésus, qui a entendu, au jour de son baptême, la Parole qui le situe dans son existence humaine : "Tu es mon Fils bien-aimé"(Matthieu 3,17). Jésus est fils de Dieu. On peut mettre l'accent sur l'un ou l'autre des deux mots de cette expression. Il y a un choix à faire : ou bien il se situera en «fils», ou bien il se comportera comme Dieu.

Or, tout au long de sa vie, il ne voudra être que « le fils de l'homme ». Il faut nous rappeler que Jésus n'a pas connu la tentation seulement au moment de la tentation au désert. Non! C’est tout au long de sa vie qu'il a connu la tentation de dire "non" à sa mission. Et ce n'était pas seulement le Tentateur, c'était tout son entourage, tous ceux qui étaient avec lui, qui le tentaient, qui lui apportaient chaque jour des raisons pour le faire céder. La tentation venait de Pierre, des disciples, de tous ses partisans, de toute la foule enthousiaste. Pierre, qui vient de lui dire : « Tu es le fils de Dieu », se met en travers de la route quand Jésus annonce que « le fils de l'homme » doit monter à Jérusalem pour y être arrêté, pour y mourir. Et Jésus le réprimande vivement : « Passe derrière moi, Satan. »(Matthieu 16,21-23)

Donc, tout au long de sa vie, Jésus va avoir à affronter la même tentation : est-ce que je vais employer les moyens de la puissance, les moyens du sensationnel, employer des « tricks » pour convaincre les gens, les faire marcher avec moi et réaliser ainsi la mission du salut de l'humanité, d'une manière éclatante et pleinement convaincante? Jamais il ne cèdera à la tentation. Il ne veut être que l'homme, pleinement, totalement dans la condition humaine, l'homme qui se bat contre toutes les forces du mal pour vaincre le mal. Dans l'expression « Fils de Dieu », Jésus privilégie donc le mot « fils » et il se comporte en fils obéissant.

La tentation d’aujourd’hui

Revenons maintenant à la première lecture du livre de la Genèse, à l'histoire de l'homme et de la femme, du serpent qui parle, des arbres du beau jardin et de ce fameux « fruit défendu ». De quoi s'agit-il ? D'une tentation. Quelle tentation? L'homme et la femme (vous, moi) ont entendu Dieu leur dire : « Tu es mon enfant bien-aimé. » Dieu a tout mis à leur disposition.

La Bible raconte cela en un histoire remplie d'images : le beau jardin plein d'arbres, les fruits merveilleux, le bonheur simple, l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Et ils vont connaître la même tentation que le Christ.

Dans l'expression « Fils de Dieu », ils ne vont retenir que le mot « Dieu »: nous, on peut être des dieux. C'est cela que le serpent insinue quand il leur dit : Dieu, ce n'est pas celui que vous croyez. Vous le prenez pour un père? C'est un rival. C'est un Dieu cruel, un Dieu jaloux, un Dieu qui a peur de vous. C'est un Dieu pervers. Et ce Dieu pervers, il vous faut le renier. Décidez par vous-même. Décidez de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. Ainsi, vous serez comme des dieux, décidant de ce qui est bien et de ce qui est mal.

Et l'homme, la femme vont tomber dans le panneau. Comme nous, toutes les fois, dans notre vie, où nous savons qu'objectivement telle chose est mauvaise, et où nous décidons qu'elle est bonne pour nous. On cède à la tentation.

Nous vivons dans un monde qui a pratiquement renié, abandonné Dieu... c'est ce qu'on appelle l'apostasie (apostasy).

Parlez avec les gens et vous verrez comment, même s'ils ne l'expriment pas, ils vivent en se passant très bien de Dieu. « Dieu pour quoi faire ? On peut très bien vivre sa vie sans Dieu ».J'ai entendu parfois des gens me dire... Je n'ai rien contre Dieu. Tant mieux s'il existe, il n'a pas besoin de moi... et s'il n'existe pas, ce n'est pas grave!

Dans ce climat, allons-nous être de ceux et celles qui veulent se conduire en « dieux », décidant de ce qui est bon et de ce qui est mauvais pour l'être humain ? Ou au contraire, allons-nous vivre à contre-courant, nous conduisant en « filles, fils » aimants, nous appuyant uniquement sur la Parole d'amour entendue, à l'exemple du Christ ?

C'est ce à quoi nous invite ce temps de carême: Debout! Suivons-le comme filles, fils de Dieu que nous sommes!



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