lunes, 16 de febrero de 2015

Sixième dimanche du temps ordinaire, Année B

Lévitique 13, 1-2. 45-46
Psaume 102(101)
I Corinthiens 10, 31 - 11, 1
Marc 1, 40-45

En relisant l'Évangile aujourd'hui, j'ai envie de dire: " Pauvre Dieu"... en pensant à ce qu'on dit et à ce qu'on fait au nom de Dieu dans notre monde! On l'utilise pour toutes les causes... Il suffit de penser aux extrémismes religieux que nous connaissons au cours de ces dernières années. La religion devient inquiétante avec ses fondamentalismes, chrétiens, musulmans, hindouistes ou autres...

Et c'était un peu la même chose au temps de Jésus. Aussitôt que le lépreux est guéri, Jésus le renvoie avec cet avertissement sévère : «Attention, ne dis rien à personne! » Jésus sait que ses actes, son message, son identité risquent sans cesse d’être détournés de leur vrai sens et mal interprétés. Il sait que souvent l'être humain se construit un dieu à la mesure de ses fantasmes de toute-puissance. Il sait aussi que ceux qui disent agir au nom de Dieu confondent parfois leurs propres désirs de revanche et de vengeance avec la volonté divine. Derrière tant de “défenses des droits de Dieu”, ce sont bien souovent nos besoins de puissance qui s'y cachent..

« Va te montrer au prêtre »(v.44), dit Jésus au lépreux car le prêtre devrait pouvoir comprendre le sens de cette guérison: elle est avant tout un témoignage de l’action bienveillante et discrète de Dieu. D’un Dieu plein de pitié devant l'immense souffrance qu'est l'exclusion, d’un Dieu qui veut le salut et le bonheur de ses enfants. « Si tu veux, tu peux me purifier ».(v.40) « Je le veux, sois purifié »(v.41) Rien ne s'impose, mais dans la confiance entre l'enfant et Dieu, tout est possible. La compréhension, la guérison, la réintégration dans la société… et Jésus va plus loin que simplement guérir par la parole. Il agit, il touche le lépreux, bravant les préceptes de son peuple et de sa religion. Il se solidarise avec celui qui est exclus et lui rend sa dignité.

La prière, la méditation, la compassion sont autant d'étapse importantes de notre vie chrétienne. Mais il nous faut aussi passer à l'action, prenant exemple sur saint Paul dans la deuxième lecture: «Faites comme moi! J'essaie de plaire è tous dans toutes mes actions»(v.33)Paul nous invite à le prendre comme modèle, car son « modèle c'est le Christ ».

La lèpre présente une image enlaidie de cet homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dieu ne supporte pas la laideur de l'exclusion de l'être humain: le mépris, la haine, le rejet, le refus d’amour. Mais sa colère est douceur car elle est compassion : « Jésus est plein de pitié pour lui, il tend la main, touche le lépreux ». La réaction de Dieu devant la déchéance de l’être humain n’est pas la haine, la condamnation ou l’invitation à la violence comme le font tous les intégrismes. Elle est le bouleversement du cœur, («ému aux entrailles» plein de pitié) la compassion, la tendresse humble et silencieuse : « Ne dis rien à personne ! »

Tout ce qui fait souffrir, tout ce qui détruit l'être humain, blesse Dieu et devrait nous blesser également. Nous avons à réagir, mais uniquement avec les armes de la tendresse et de la compassion. Seul l’amour concret, effectif, restaure en chaque humain l’image de Dieu. Car Dieu révélé en Jésus, est vulnérable : il est manifesté tout autant qu’il est caché dans le visage de l'homme et de la femme. Il est caché par la haine et la violence faite à n’importe quel visage. Il est révélé dans sa beauté par la compassion et l’amour exprimé par ce même visage.

Mercredi, nous entrerons en carême qui cette année à pour thème: "Bienveillant avec lui" : ce sera l'occasion d'approfondir notre prière et tout autant d'élargir notre partage par des gestes concrets en faveur des exclus de notre monde.

La prière du lépreux est un modèle pour notre prière :
  • se reconnaître "malade" (comme au début de chaque messe),
  • se mettre en présence de Dieu (le regarder intérieurement),
  • s’humilier et adorer (en se faisant tout petit devant Lui),
  • exprimer d’abord notre soumission à sa volonté (si tu veux… ),
  • reconnaître qu’Il peut tout (tu peux me guérir… )
La prière humble est puissante auprès de Dieu : Jésus, vrai Dieu et vrai homme, pris de pitié (Jésus est quelqu’un qui a du cœur !), étend la main sur le lépreux, le touche (merveille de l’Incarnation), le guérit instantanément.

Attitudes que nous devons avoir dans la prière

  1. Prier avec humilité = se faire le plus petit possible.
  2. Demander que la volonté de Dieu soit faite (si tu veux = "que ta volonté soit faite").
  3. Puis prier avec confiance, avoir foi en la divinité de Jésus.
  4. Comme Jésus, être compatissant envers les malades.




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