Genèse 9, 8-15
Psaume 25 (24)
1 Pierre 3, 18-22
Marc 1, 12-15
Depuis mercredi dernier, nous sommes entrés dans le temps du Carême. Quand nous en parlons, nous pensons "pénitence" ou "privation", un peu comme le Ramadan des musulmans. Dans l'ancien temps, on disait qu'il fallait faire des sacrifices. En fait, le Carême des chrétiens c'est tout autre chose. Il nous est offert pour redécouvrir qui est le vrai Dieu. C'est un Dieu qui n'a jamais cessé de nous aimer. Aujourd'hui, il nous fait comprendre que par notre péché, nous nous sommes détournés de lui. Malgré cela, il continue à nous appeler : "Revenez à moi de tout votre cœur".(Joel 2,12)
La première lecture nous replace au temps de la première Alliance, avec Noé,dont le signe se dessine aux couleurs de l'arc en ciel qui montre le désir de Dieu de remettre le monde à neuf. L'être humain et le cosmos sont saisis par le même amour de Dieu.
L’évangile nous montre Jésus au désert. Il vient d'être baptisé. Au moment de son baptême la voix du Père s'était fait entendre, le proclamant «son fils bien-aimé», et l'Esprit était descendu sur lui. Mais, tout de suite après, le même Esprit «l'envoie au désert,» où sa fidélitéà la mission qu'il a reçue du Père sera éprouvée.
Les quarante jours sont symboliques; ils nous rappellent
+les quarante jours du déluge,
+les quarante années de la marche du Peuple au désert,
+les quarante jours et quarante nuits de Moïse sur le Sinaï,
+les quarante jours de la marche du prophète 'Élie vers l'Horeb (1 Rois 19,8)
+et les quarante années durant lesquelles les Philistins dominèrent Israël (Juges 13,1).
Chacune de ces périodes est un temps de « test », de tentation. L'expérience de Jésus se situe dans la continuation de son peuple et des prophètes qui le précèdent. Il est lui aussi tenté!
Placé au milieu des « bêtes sauvages » qui représentent toutes les tentations de notre monde de bruit et de fureur, Jésus est aussi servi par les « anges ». Car il nous faut également savoir les reconnaître dans nos vies ces anges que sont les frères et les sœurs que Dieu envoie sur la route pour nous guider, nous aider et nous réconforter.
Ce premier dimanche de carême nous place donc avec Jésus dans le désert. Toute la traditionde la Bible a vu le désert comme le lieu des premiers amours de Dieu et de son Peuple.
Le mot hébreu pour "désert," (Mi-debar) nous place à la racine même de l’expérience religieuse de la religion juive et de la foi chrétienne. Le désert ,c'est "le lieu vide de parole".Vous vous rappelez le "tohu-bohu" initial ( récit de la Genèse 1,2: «la terre est comme un grand vide» (( the earth was without form and void))
C'est de ce lieu sans mots et donc sans vie, que la Parole se fait entendre et qu’elle appelle chaque chose à l’existence, chacune par son nom. Le désert devient le lieu de la création.
Et ce passage de Dieu, ce déplacement de lui-même à quelque chose d'autre que lui-même, mais qui dépend totalement de lui pour exister, ce flux de vie, c'est son souffle, « ruah ), le vent « qui plane sur la face des eaux. » Le désert est donc le vide que Dieu vient remplir avec la plénitude de son être et cet appel de vie et d'amour pour les créatures, c'est sa Parole créatrice. Il dit « que la lumière soit, et la lumière fut. »
Avec le Christ « envoyé par l’Esprit au désert », au cœur du désert de notre monde d’injustices et violences, de ce désert qui se trouve aussi à l’intérieur de chacun, chacune de nous, nous sommes conduits à la Rencontre de Dieu qui nous crée et recrée sans cesse. « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. » C’est aujourd’hui qu’il faut nous remettre dans les mains du Créateur.
Dans le désert de la folie destructrice des êtres humains, le Souffle de vie ranime le feu et la vie. La Bonne Nouvelle (Marc 1,1) est celle d’une humanité nouvelle, pratiquant la justice et l'amour et vivant dans la paix. Si les êtres humains renoncent à l'injustice et à la guerre, s'ils se convertissent, c'est-à-dire laissent Dieu transformer leur cœur, alors se réalisera pleinement l'alliance signifiée par l'arc-en-ciel. Alors nous pourrons « participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ qui est monté au ciel, au-dessus des anges et de toutes les puissances invisibles, à la droite de Dieu » comme le dit la deuxième lecture..
En nous rappelant tout cela, nous pensons aujourd'hui aux éducateurs, auxs enseignants, aux catéchètes qui sont au service de vos enfants et petits-enfants.Ils sont bienveillants avec eux...ils sont créateurs... Je m'émerveille toujours en pensant à ce que signifie ces enseignants, ces éducateurs, ces catéchètes pour les enfants... ils les introduisent à la connaissance, à la culture, au partage avec les autres... à la foi etc. Ils leur permettent de vivre davantage une vie remplie de belles choses...
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