lunes, 25 de enero de 2016

Rencontre avec le Père Albert Al Nassar, prêtre melkite catholique de Syrie

Le 6 novembre dernier, nous recevions en soirée de cycle, le père Albert Al Nassar, prêtre melkite
catholique de Syrie. Nous étions soucieux de nous enquérir le plus justement possible de la bouleversante situation qu'endurent les syriens au quotidien depuis le début de la guerre civile en 2011, au-delà des informations partielles que les médias peuvent nous communiquer.

Il nous a d’abord rappelé que c'est là-bas, dans l'Eglise primitive d'Antioche, que pour la première fois les disciples du Christ ont été appelés chrétiens. Depuis, la présence importante et continue de chrétiens s’est étalée jusqu’à aujourd’hui.

Le père Albert a voulu nous faire prendre conscience du prix fort que les chrétiens ont payé, chaque fois qu'a éclaté un conflit dans le Moyen-Orient. Si avant 2011, les chrétiens représentaient environ 11 % de la population de Syrie, aujourd'hui ils ne sont plus que 6 à 7%. Les exemples de persécution sont nombreux et affectent toutes les familles présentes là-bas. Les prêtres, s'ils se font kidnapper, ne sont libérés qu’après versement d’une rançon de millions de dollars, et non sans avoir été torturés d’une manière inimaginable pour nous. Actuellement, alors que son diocèse ne compte que vingt prêtres, quatre ont déjà été enlevés.

Nous avons entendu le père Albert avant la tragédie qu’a vécu notre pays le 13 novembre dernier, qualifiée d’actes de guerre et qui a plongé beaucoup de français dans une vive inquiétude. Mais puissions-nous ressentir après cet évènement une plus grande compassion envers nos frères d’Orient (en Christ, comme en humanité) qui vivent quotidiennement la guerre d’une manière bien pire que chez nous, dans un pays totalement dévasté. C'est à peine s'ils ont de quoi se nourrir tous les jours. Depuis le début de la guerre civile, ce sont plus de 300 000 syriens qui ont été tués, et près de 400 000 chrétiens qui ont quitté la région par peur des persécutions. La principale aide que reçoivent les syriens vient de l'Œuvre d'Orient. N'oublions pas de les aider par nos humbles moyens financiers. « Deux euros, pour nous, ce n'est rien. Mais pour eux c'est un repas pour une famille entière. ».

Le Père Albert a conclu notre soirée-débat en nous rappelant que ce n'est jamais la guerre qui a arrêté la guerre dans l'histoire, mais toujours la parole. Et notre Seigneur est parole, Verbe ! « Le plus fort pouvoir qui existe, c'est le pardon. ». Alors que nous-mêmes aujourd'hui sentons venir à nous ce climat de terreur, n'oublions jamais cette phrase du père Albert : Seul le pardon et le dialogue pourrons nous sauver, mettre fin et éviter les conflits.

Prions pour eux, nos frères qui souffrent, comme nos frères égarés qui font souffrir.







No hay comentarios:

Publicar un comentario