lunes, 2 de marzo de 2015

Deuxième dimanche du carême, Année B

Genèse 22, 1-2. 9-13.15-18
Psaume 116b (115(
Romains 8, 31b-34
Marc 9, 2-10

Les textes que nous méditons en ce deuxième dimanche de Carême sont très beaux. La première lecture et l'Évangile nous parlent «d'une haute montagne».

Dans la Bible, la montagne est surtout le lieu symbolique de la rencontre avec Dieu.

On se rappelle que:

+C'est sur le mont Sinaï que Moïse, dans la nuée ténébreuse, rencontre Dieu « comme un ami parle à un ami. »

+ C'est sur l’Horeb que le prophète Élie, après avoir fui par crainte de mourir, fait l’expérience de Dieu, dans « le murmure d’une brise légère. »

+ La montagne est encore le lieu de l’expérience étrange et terrifiante aussi d’Abraham à qui un Dieu incompréhensible demande de sacrifier son enfant. (Première lecture)

Et quelle histoire aussi que cette conversation de Jésus avec Moïse et Élie dans la nuée, en présence de Pierre, Jacques et Jean sur le montagne du Thabor.

Ces récits mis ensemble nous rappellent que Jésus ne peut se comprendre sans faire référence à Abraham, à Isaac, à Moïse et à tous les prophètes.

En acceptant de remettre entre les mains de Dieu la vie de son fils bien-aimé, la chair de sa chair, ce qui comptait le plus pour lui, Abraham atteint le sommet de l’abandon dans la foi en Dieu. Il comprend que Dieu lui demande de sacrifier son fils. (Ce genre de sacrifice se pratiquait d'une manière habituelle dans les religions païennes du Moyen Orient. Pour Abraham, c'était évident qu'il devait offrir son fils à Dieu. Mais au dernier moment, Dieu lui fait comprendre qu'il ne veut pas de sacrifices humains. Contrairement aux dieux du monde païen, il est le Dieu des vivants.) Il vit à l’avance, au sommet de son aventure spirituelle, quelque chose de cœur du Père qui demain (c’est la méditation de saint Paul dans l’épître aux Romains) consentira au sacrifice du Fils Unique.*

1. Le premier message de ces deux lectures est donc un appel à avancer, un appel à tout faire pour que notre foi devienne de plus en plus comme celle d'Abraham puis comme celle de Pierre, Jacques et Jean. Même dans les épreuves les plus douloureuses, Dieu nous invite à lui donner notre confiance.

2.Il y a un deuxième message. C’est la nécessité de la prière pour recevoir la force et le courage de continuer la route. La prière est le moment de la rencontre du temps et de l'éternité. La prière nous introduit dans l'éternel présent de Dieu.

En contitnuant on voit que Pierre est tellement surpris de ce qu'il viti, qu'il voudrait demeurer toujours dans ce moment de bonheur profond. La révélation qui lui est faite par le Père est que Jésus, qui les a introduits dans cette expérience en les associant à sa prière, est son Fils: « Celui-ci est mon fils bien-aimé. Écoutez-le. »

Ce qu'il a à leur dire, ce dont il parlait avec Moïse et Élie, c'est sa mort prochaine. Isaac, le fils d'Abraham, a été épargné et à sa place fut immolé un bélier. Jésus, mettant fin à l'ère des sacrifices est mort lui-même pour nous, comme nous le rappelle la deuxième Lecture, la Lettre aux Romains. Il est désormais assis à la droite du Père. Il relie définitivement le temps et l'éternité.

Chaque fois que nous nous approchons de lui dans la prière, nous pénétrons avec lui, par la foi, dans l’éternité, ce qui nous permet, par Jésus, d'entrer dès maintenant en communion avec le Père et avec tous ceux et celles qui sont déjà dans sa gloire, au-delà des limites de lieu et de temps qui sont encore les nôtres.

Pour terminer, un autre petit détail...

Voici que le Jésus de tous les jours, dont les traits sont bien connus de ses disciples, se trouve tout à coup«resplendissant de lumière».

Marc ne décrit pas le visage de Jésus, mais s'attarde sur ses "vêtements" et la lumière qui s'en dégage, avec un petit coup de publicité pour la "blancheur" céleste, "telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille". Autrement dit: qui dépasse complétement nos catégories humaines, qui participe du monde de Dieu, de sa pureté, de sa sainteté infinie.

Remarquons que le récit de cet épisode, sorte d'expérience mystique de Pierre, Jacques et Jean, est inséré ici alors que Jésus leur annonce sa Passion. On comprend que les disciples avaient besoin d'être réconfortés : ils devaient ressentir la perspective de la crucifixion de Jésus comme celle d'un échec. Et c'est la même chose pour nous, La certitude de notre propre mort. Jésus leur avait certes parlé de sa résurrection, mais, comme le souligne la dernière phrase de notre évangile: ils se demandent entre eux: « Qu'est-ce que cela veut dire, “se relever de la mort” ? De fait ils ne comprenaient pas ce que voulait dire «ressusciter d'entre les morts». Nous non plus, avouons-le! La vision du Christ rayonnant de lumière peut leur faire prendre conscience de l'heureuse fin du drame qui va se produire. N'ayons pas peur de transposer: comme tout récit évangélique, celui-ci ne nous parle pas seulement d'événements passés, mais de ce qui arrive dans nos propres vies.

Nous aussi, nous avons besoin de prendre de la hauteur par rapport à ce que la vie nous donne à vivre et par rapport aux événements qui affectent l'humanité d'aujourd'hui. «N'ayez pas peur» : derrière tout cela se tient cette lumière de gloire. Elle est secrètement à l’œuvre à l'intérieur même de tout ce que nous avons à traverser. Viendra l'heure où elle éclatera au grand jour. Rien ne peut réduire au silence la Parole qui nous fait être. Pour toujours.

C'est ce que nous nous rappelons à chaque Eucharistie...





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