Rose-Virginie Pelletier naît en 1796 à Noirmoutier, dans une Vendée bouleversée par la Révolution. Ses parents vivaient à Soullans, village vendéen (85) avant d’être arrêtés en 1794 pour leurs opinions politiques.
Pour Rose-Virginie, petite fille vive et espiègle, Noirmoutier, c’est l’air du large, les jeux dans le Bois de la Chaize, les récits des marins ; c’est encore la droiture, l’ouverture d’esprit et l’attention aux autres des parents Pelletier ; c’est aussi la foi et l’invitation à la prière pour l’Église.
À 14 ans, elle quitte Noirmoutier. Pensionnaire à Tours, loin de chez elle, elle apprend le décès de sa mère et elle fait l’expérience de la souffrance et de la solitude… mais aussi de la tendresse de Dieu. Dès lors, son choix est fait. Elle engagera sa vie dans la vie religieuse pour aider les adolescentes désemparées. À 18 ans, elle entre dans la communauté de Notre-Dame de Charité. Les sœurs y accueillent de jeunes femmes que la vie avait blessées et que la société rejetait. Rose-Virginie se plonge dans la Bible, les écrits de Jean Eudes, fondateur de son Ordre. Elle y retrouve l’écho de sa propre expérience spirituelle.
Dieu t’aime, toi, du même amour et du même cœur qu’Il aime son Fils Jésus !
Ce message va la combler, envahir toute sa vie. Elle entame alors une longue vie religieuse au service et en proximité des jeunes filles qui souffrent.
Marie-Euphrasie a une vision très positive de la personne humaine. Elle croit non seulement dans la dignité absolue de toute personne mais encore dans ses potentialités, sa capacité d’évolution. Cette vision humaniste rejoint sa foi : Le pardon de Dieu est sans restriction, nul n’est jamais trop loin pour Dieu.
Les consignes pédagogiques données aux jeunes sœurs éducatrices reflètent le même esprit :
- Évitez de sermonner beaucoup et surtout ne les humiliez jamais, jamais.
- Relevez-les toujours à leurs propres yeux.
- Tablez plus sur les encouragements, les récompenses que sur les punitions.
- Lorsqu’une enfant ne réussit à réciter sa leçon par cœur, prenez-la à part et assurez-vous qu’elle a compris l’essentiel.
- Rendez-les heureuses. Evitez qu’elles ne s’ennuient. Il vous faudra sans doute passer plus de temps à préparer une bonne récréation qu’un enseignement.
- Les mauvais traitements, la misère, les souffrances cachées dont on ne peut pas parler construisent peu à peu comme un mur entre la personne et le bien. Et qui peut percer ce mur sinon un amour tendre de charité…
Pour mieux répondre aux besoins de cette société du 19° siècle en pleine évolution, elle ira jusqu’à demander une réforme du gouvernement de sa congrégation et deviendra ainsi, sans l’avoir demandé, le fondatrice de la congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur. À côté des sœurs de vie active, elle fondera des communautés de vie contemplative, enracinées dans la prière. Attentive aux évènements, aux informations reçues, elle enverra des sœurs sur les routes de l’émigration, près des marchés d’esclaves, à l’aide des jeunes détenues… là où la situation des femmes est la plus fragilisée.
Marie-Euphrasie Pelletier fut sans aucun doute une grande fondatrice mais aussi une femme chaleureuse, active, sensible à toute détresse et aux besoins de son époque, passionnée de la Gloire de Dieu, et aimant profondément l’Église.
Elle fut canonisée par Pie XII en 1940.
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