miércoles, 10 de junio de 2015

Solennité du Saint Sacrement

Exode 24, 3-81
Psaume 116 (115)
Hébreux 9, 11-15
Marc 14, 12-16. 22-26

L'évangile nous montre souvent Jésus à table: repas de noces à Cana,(Jean 2) repas chez des publicains et des pécheurs(par exemple chez Matthieu chap.9), repas avec des pharisiens, comme chez Simon où une femme vient lui baigner les pieds de ses larmes (Marc 14); repas intimes, chez Lazare, Marthe et Marie (Luc 10). Repas où Jésus est l'invité, repas où c'est Jésus qui invite... Il y a toujours des repas, même après Pâques,,, Mais de tous ces repas, le plus grand, le plus significatif est un repas de fête, le repas de la Cène, le dernier repas.

On y fêtait le mémorial de la libération d'Egypte, et on se conformait, dans toutes les familles, à un certain nombre de gestes rituels. Jésus est fidèle à la tradition. Comme tous les chefs de famille, il refait les gestes des ancêtres,prononce les formules de bénédiction (tu es béni, Dieu de l'univers... à l'offertoire) que tout le monde prononçait, partage le pain comme tout le monde ; il fait circuler les coupes rituelles.

Mais voilà que subitement tout se transforme, tout change. Rompant le pain, Jésus déclare que ce pain, c'est son corps livré ; faisant circuler la coupe, il annonce que c'est son sang versé pour la multitude que ses invités vont boire. Il ne parle plus du passé. Ou plus exactement, l'événement passé atteint ici son point le plus important. La libération de l'esclavage d'Egypte n'était que le signe d'une libération et d'une alliance universelle, qui ser réalisera quelques heures plus tard sur la croix.

Comment le Christ a-t-il pu, sachant ce qui allait lui arriver, rendre grâce à Dieu?

Comment Jésus, sachant qu'il allait être arrêté, battu, torturé, mis à mort, a-t-il pu dire "Merci" à Dieu ?

Il fallait en être arrivé à un incroyable degré d'intimité avec le Père pour pouvoir, à ce moment-là, dire "merci."


Ce que Jésus a fait ce soir-là, nous le faisons nous aussi chaque dimanche.

On dit : "Je vais à la messe". Mais il y a beaucoup de mots pour désigner "la messe".

Les orthodoxes parlent de «Divine Liturgie» ou des « Saints Mystères ». Rappelons que "mystère" en langage chrétien signifie une réalité qu’on aura jamais fini de comprendre.

Les protestants, eux, disent « La Sainte Cène ». C'est le mot latin qui veut dire:"le repas du soir".

Nous catholiques, nous disons « La Messe ». C'est aussi un mot latin, le même mot que « mission » : il indique, plus que le repas fraternel, il indique plutôt sa conclusion. Tout le monde, après s'être rassemblé, se disperse et part en mission: il s'agit de vivre ce qu'on a célébré. Voilà donc déjà trois aspects d'une même réalité. Aujourd'hui on emploie plus volontiers un quatrième mot, « Eucharistie ». C'est un beau mot, puisque justement il signifie «Merci.» Il arrive peut-être, qu'un beau jour tous les chrétiensnous arriverons à nous mettre d'accord pour désigner d'un seul mot l'assemblée du dimanche et dire simplement «nous allons dire merci ».

Mais pourquoi avons-nous, chaque dimanche, à dire merci ou à célébrer l'Eucharistie? Mais c'est pour Jésus Christ! Nous Lui disons "Merci 'pour ce don qu'il nous fait de son corps et de son sang, c'est-à-dire de sa vie. C'est lui qui a l'initiative, pas nous.

On dit souvent d'une messe : « c'était une belle messe », parce que les gens ont bien chanté, que l'organiste a bien joué, que les lecteurs ont bien lu, que le prêtre a bien parlé,que les servants de messe se sont bien tenus, qu' il y avait beaucoup de monde... On croirait que tout dépend de nous.

En fait, même si rien de tout ça n'existait, l'Eucharistie serait toujours réussie, parce qu'elle est don de Dieu aux hommes. Un prêtre, ami à moi, qui était emprisonné à Cuba, arrivait à célébrer l'Eucharistie avec un petit morceau de crackers, et un peu de vin qu'un ami réussissait à lui passer quand il avait la permission de le visiter. En cachette, seul, il consacrait le pain et le vin de l'eucharistie .Quoi de plus pauvre ... mais c'est le don de Dieu. Nous avons donc d'abord, à accueillir le Don de Dieu, à le mettre dans nos vies, pour, ensuite, le faire passer dans notre vie quotidienne. C'est-à-dire que si je mange le Corps du Christ, c'est pour lui ressembler. Pour entrer dans sa vie, ses gestes d'accueil, de relation vraie avec les frères et soeurs, d'écoute des plus pauvres, de lutte pour la justice. C'est tout cela, l'Eucharistie. S. Augustin disait « Deviens ce que tu reçois ».
Recevoir dans la simplicité du Pain et du Vin le don infini de Dieu, recevoir sa Présence en moi, l'adorer et en nourrir ma vie, me sentir en communion avec tous les communiants du monde.

Et à la fin, quand on sortira de l'église,nous irons témoigner de Jésus Christ vivant par nos actes et par toute notre vie, ce soir, demain, cette semaine, et tous les jours de notre vie.







No hay comentarios:

Publicar un comentario