jueves, 2 de noviembre de 2017

La « claque spirituelle » d’une jeune amie des Eudistes française reçue dans la Province du Vénézuéla


C’est en 2011, par le biais des JMJ de Madrid, que j’ai découvert la communauté eudiste et que j’ai commencé à développer un lien tout particulier avec la province eudiste du Venezuela. J’ai effectué mon premier voyage là-bas en 2013 à l’occasion du festival eudiste qu’ils organisent une année sur deux. J’y suis retournée pour participer à une mission d’évangélisation à l’été 2014.

Et enfin j’y ai passé le mois d’Août dernier. Au départ, j’avais prévu d’y aller cette année pour participer à nouveau à une mission d’évangélisation car ma première expérience m’avait beaucoup marquée. Puis, finalement, ayant le temps, j’ai décidé de prolonger mon séjour, ce qui m’a permis de découvrir de nombreux endroits dans lesquels je n’avais jamais été. J’ai atterri à Caracas où j’ai principalement logé à la paroisse saint Jean-Eudes, mais j’ai beaucoup voyagé à l’intérieur du pays.

Parmi toutes mes escapades, j’ai pu rendre visite à la paroisse eudiste de Temblador, ainsi qu’aux sœurs du bon pasteur de la Colonia Tovar. La mission d’évangélisation de cette année devait avoir lieu à la paroisse eudiste de Merida, dans l’Ouest du pays, mais celle-ci a été annulée au début de mon séjour à cause de l’insécurité et de l’instabilité politique qui règne actuellement dans le pays. En effet, je suis arrivée à Caracas le week-end où le vote pour le changement de Constitution a eu lieu, vote qui a provoqué de nombreux heurts, manifestations, barrages et autres affrontements violents dans plusieurs grandes villes du pays, paralysant régulièrement les axes et rendant toute circulation dangereuse voire impossible. De ce fait, il nous a été très difficile de s’en tenir à ce qu’on avait initialement prévu car nous devions en permanence nous adapter à la réalité du quotidien.


Actuellement, la situation économique est telle que les principaux produits ou denrées de première nécessité coûtent extrêmement cher en ville et se font très rares dès qu’on sort des zones urbaines. Et, quand à cela s’ajoutent des imprévus comme des soucis d’eau ou d’électricité, il faut savoir se débrouiller, s’adapter et se montrer imaginatif ! C’est ce qui nous est arrivé à la Colonia Tovar, dans les montagnes, où on était en visite chez les sœurs du bon pasteur. Notre mission à Mérida ayant été annulée, nous avons préparé une courte mission d’évangélisation là-bas. De manière générale, il n’y a pas de signal téléphonique dans cette zone géographique, il faut se rendre à la ville la plus proche pour recevoir et émettre des appels, si bien que l’organisation de ce voyage a été quelques peu mouvementée.

En outre, la nuit qui a précédé notre arrivée, la pluie est tombée tellement violemment qu’un poteau électrique est tombé, privant d’électricité toute une partie de la région. Nous avons donc débarqué chez les sœurs, tout pimpants et motivés, dans une maison où il n’y avait ni eau chaude, ni électricité, ni réseau internet, ni signal téléphonique et où, en plus, la douche était momentanément cassée. Nous sommes restés 2 jours complets à devoir vivre comme au 18ème siècle : éclairés à la bougie avec de l’eau chauffée dans une casserole pour se laver, nourris grâce à la générosité des habitants des alentours. L’électricité a fini par revenir, mais je peux vous assurer que participer à ce genre de mission vous fait grandement relativiser sur la notion de confort. C’est sur cette expérience que s’est achevé mon voyage. Je m’attendais à vivre une mission similaire à celle de 2014 mais il n’en a rien été.



On m’avait pourtant prévenue en me disant : « Tu verras Lulu, même si l’objectif reste l’évangélisation, chaque mission est différente, unique et particulière. ». Je n’en croyais rien mais finalement j’ai vu. Les ressources s’épuisent au Venezuela, les conditions de vie sont difficiles, l’insécurité et la corruption sont toujours omniprésentes, mais les vénézuéliens restent extrêmement attachés à leur pays. Ils prient chaque jour pour que la situation s’améliore. Ils sont remplis d’une foi, d’une joie, d’une espérance qui semblent inébranlables et intarissables. Ils sont remplis de Dieu, ça se sent, ça se ressent, ça se voit. J’ai pris la claque spirituelle à laquelle je m’attendais en y allant et ça m’a fait du bien.


Lucie Tassel

Photos : Jormin Fermín Peche (Facebook)

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