Une visite canonique comporte bien sûr une large part de réflexions, rencontres et discussions sérieuses sur la vie et l’avenir de la Province, mais elle est aussi un temps de vie avec les confrères et les communautés, un temps de découverte mutuelle, un temps de convivialité où l’humour et la joie de vivre ne sont pas absents !
Je voudrais simplement en signe de remerciement à tous les confrères du Canada évoquer - avec un petit clin d’œil - quelques éléments qui ne figureront pas aux archives de la CJM… simple chronique d’une visite…
Les premiers pas du visiteur au Canada se portèrent d’abord en Nouvelle Ecosse… qui, à son grand étonnement et à la stupéfaction des confrères devant tant d’ignorance, ne fait pas partie du Québec… lui qui croyait que là où on parle français… c’est le Québec. Pour rattraper cette « gaffe », il suffisait de manifester un intérêt – non dissimulé – pour le plat favori de la Nouvelle Ecosse : le homard. Mon premier homard… une expérience gastronomique inoubliable, surtout quand il est préparé par un confrère acadien… c’était du homard francophone…
Du homard au crabe… le pas est vite fait chez les crustacés… de même en avion jusqu’à la Côte Nord, au Havre-Saint-Pierre… pour manger aussi cet autre met local… le crabe. Ce furent aussi la découverte de la côte Nord si chère aux cœurs des eudistes… la rencontre du presbyterium local à la messe chrismale à Port Cartier… et les retrouvailles avec le P. Jean-Marie avec qui j’ai été ordonné prêtre il y a 25 ans… pour fêter cet anniversaire et continuer à glisser dans la vie : un baptême de skidoo (moto des neiges)… Pas très rassuré… mais enfin une manière de vivre ensemble la mission à grande vitesse…
A l’inverse des canards en migration vers le Nord, rencontrés sur le chemin, la destination suivante, vers le Sud, fut l’Outaouais et Gatineau. Logé dans une paroisse au joli nom de sainte Rose et accueilli chaleureusement par les confrères, ce fut la joie de célébrer la veillée pascale en paroisse, de découvrir la capitale du Canada - Ottawa - et ses monuments, de partager des temps de convivialité avec les confrères et les associés locaux… Juste avant de prendre la route du retour, le temps aussi de retrouver un vieux souvenir de près de 25 ans : Champboisé… seule différence : en hiver, il fait trop froid dans les « cabanes » que les confrères et les résidents préfèrent appeler "maisonnettes" pour les retraitants… mais par contre on peut faire connaissance avec des dindons sauvages, fort sympathiques au demeurant…qui répondent à nos gloussements.
Dernière destination un peu lointaine : le Nouveau Brunswick… une nouvelle facette des Maritimes à découvrir… immenses forêts encore enneigées… à défaut d’orignal, les castors et leurs barrages… la baie des Chaleurs à Campbellton avec les confrères… les traces des eudistes un peu partout (collèges, paroisses, évêchés…)… la paroisse Saint Jacques et son curé qui, entre autre, cuisine des œufs frits au sirop d’érable !... un peu surprenant pour un « maudit français »… mais on s’y fait facilement.
Tout au long du séjour, entre deux voyages, j’ai « hâvré » régulièrement à Charlesbourg et profité de l’accueil toujours fraternel des confrères. Ces courts séjours m’ont permis de célébrer le Jeudi Saint avec la communauté, de rencontrer le Conseil de Province et des confrères de passages et de voir enfin la neige fondre à Québec sous les premiers rayons du printemps.
La visite se termine par où elle a commencé : Montréal… mais non plus dans une course pour attraper l’avion pour Halifax, mais dans le calme du « home » eudiste local et avec la rencontre des confrères résidant à Ville-Marie comme on disait du temps de saint Jean Eudes. Ici encore, temps convivial, visite aux Sœurs du Bon Pasteur, dernières balades québécoises… avant le retour à la ville éternelle…
Encore un grand merci à tous les eudistes du Canada, !
Luc Crepy cjm