18e dimanche du temps ordinaire
Exode 16, 2-15
Éphésiens 4, 17-24
Jean 6, 24-35
Gerald Tufts, diacre
Vous rappelez-vous de la multiplication des petits pains dans l’Évangile de dimanche dernier? Après cela, Jésus se rend sur l’autre côté du lac en direction de Capharnaüm. Pour être nourri d’avantage de son enseignement, la même foule le retrouve sur l’autre rive et c’est là que va commencer le long discours sur le « Pain de Vie » que nous lirons pendant les quatre prochaines semaines.
Jésus profite de cette rencontre pour leur faire connaitre un autre pain et aussi une autre faim. Il leur propose plus qu’une nourriture qui comble l’estomac, plus qu’un aliment miraculeux comme la manne, mais bien le pain « du ciel qui donne la vie au monde » Le centre de ce discours est la personne même de Jésus, en qui il faut croire pour ne plus avoir faim. Ce pain est le Christ lui-même, sa parole, ses œuvres. L’œuvre de Dieu, son travail principal, consiste à nous convaincre de croire dans son fils envoyé, Jésus.
Jésus finit de nourrir généreusement une foule d’environ cinq mille personnes affamées. Il en resta même douze paniers. Le vrai pain n’est pas celui qu’ils ont mangé la veille, ni la manne au temps de Moise, ni un pain qui ne se conserve pas. Ce pain, c’est lui, Jésus, l’envoyé de Dieu. « Moi, je suis le pain de la vie. » Ce pain nourrissant qui comble toute faim. On se nourrit de ce pain en allant vers lui dans la foi, avec confiance et amour. Voilà l’appétit qui nous est nécessaire et qu’il nous faut développer pour savourer le vrai pain qui comble nos faims, non seulement celles de nos estomacs, mais celles de nos cœurs.
Les foules qui suivent Jésus cherchent pour la guérison, pour la nourriture, pour beaucoup de choses. N’est-ce pas comme nous le sommes ? Nous avons aussi d’un grand nombre de besoins matériels et, plus profondément, de besoins spirituels. Comme dit le Psaume 78:19): "le Seigneur peut préparer une table dans le désert?" Peut-il? Peut-il répondre à nos besoins? Peut-il vraiment nous libérer de nos tentations et nos péchés, guérir nos blessures, nous aider à combattre les passions? Peut-il nous donner la joie et la paix, le salut et l'amour que nous désirons intimement? Avons-nous vraiment appris, fois après fois, que les choses du monde, comme le manger, l'alcool et autres drogues, les films, les vacances, les sports-nous offrent les plaisirs temporaires mais pas nécessairement pour une joie durable? Comme saint Thomas d'Aquin enseigne, « Seul Dieu satisfait». Sainte Thérèse, d’Ávila, dit simplement, «Dieu seul suffit». En effet, tout comme Jésus a guéri et nourri les foules dans le besoin, par milliers,- tous ont été satisfaits, donc il le fait aussi pour nous avec tous ses dons de grâce. Et il le fait pour nous, en particulier par la multiplication miraculeuse du Pain de Vie; son plus beau cadeau, le plus nourrissant par le Très Saint Sacrement de son Corps et son Sang, qui nous unit parfaitement à lui en partageant sa vie d'amour, nous guérissant, nous satisfaisant, et nous nourrissant dans ce désert, pour que nous faisons notre chemin de pèlerinage vers la terre promise du Ciel.
Partout dans le monde, les affamés ne manquent pas. En plus de ceux et celles qui ont faim de nourriture, il
faut ajouter tous les affamés de liberté, de présence et d’amour. Mais il faut aussi reconnaitre que dans la société et même dans nos communautés chrétiennes, ceux qui ont faim de la parole de Dieu sont plutôt rares. Ce bon pain nourrissant, nous le mangeons en écoutant et en méditant la bible et en participant à la liturgie de la parole, de nos eucharisties. Trop souvent, nous oublions que nous avons un cœur qui doit être nourri aussi; nous cherchons parfois à le combler par l’abondance de biens matériels. Pourtant, notre cœur est fait pour Dieu et il ne peut trouver le repos qu’en lui. Dans notre société et nos communautés chrétiennes, les affamés de la spiritualité de Dieu commencent à manquer, ou du moins se montrent très peu.
Lorsqu’on perd l’appétit, on s’inquiète. Si cela dure, on consulte le médecin qui peut prescrire un médicament pour reconstruire les forces. Il peut suggérer de vivre avec moins de stress et de faire des exercices. Comment stimuler notre faim du vrai pain de vie qui est Jésus Christ? Rien n’enlève l’appétit plus que d’être toujours en train de faire des petites collations ou de se contenter de visiter les restaurants rapides. Faire l’expérience d’un véritable appétit est lorsqu’on se trouve autour d’une même table en famille ou avec des amis, dans une ambiance de partage. De la même manière, si nous participons à la vie de la communauté et aux célébrations de la Parole ou de l’Eucharistie du dimanche, si nous prenons le temps de lire la bible et de prier, si nous consacrons du temps a développer une vie intérieure, la faim pour le vrai pain de vie surgira. Nous savons déjà que marcher, jouer, et travailler à l’extérieur développent chez nous la faim, une faim de santé. Si nous nous déplaçons et que nous marchons vers les personnes dans le besoin pour les aider, c’est là que nous retrouverons la faim de Dieu qui nous fait vivre avec bonheur et avec intention.
Dans la célébration de la Parole que nous vivons ensemble le dimanche, demandons à Dieu notre Père qu’il donne le pain de chaque jour à tous les affamés et qu’il nous aide à redécouvrir le goût du bon pain de vie : Jésus-Christ et sa parole. Ce pain-là, il n’en manque pas. Il y en a assez pour tous les humains. Heureux et heureuses les invités à sa table ou il y a encore beaucoup de places vides.
Prions: Seigneur, tu nous as comblés du pain de ta parole qui a rassasié nos faims. Que ce pain soit notre lumière et notre soutien sur les routes sombres et tortueuses de nos vies pour que nous soyons témoins de ta présence et de ton amour à tous ceux et celles qui ont faim. Nous t’en prions, accueille notre prière avec bienveillance, toi qui règnes pour les siècles et les siècles. AMEN
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