De l’Assomption de la Vierge Marie (15 août) à la saint Bernard (20 août) 2017, s’est tenue au centre spirituel de La Roche du Theil, la retraite provinciale. Un petit nombre d’Incorporés et d’Associés se sont rassemblés écoutant avec bienveillance les entretiens prêchés par Mgr Michel Dubost, administrateur apostolique du diocèse d’Evry Corbeil-Essonnes pour quelques semaines encore. Le 1er août, nous avions appris la nomination de son successeur à la tête de ce diocèse, en la personne de Mgr Michel Pansard. Il sera installé le 1er octobre 2017.
Mgr Dubost a abordé le thème de la mission : « Va disciple missionnaire. Comment être missionnaire dans notre monde d’aujourd’hui ? »
Le 19 août, jour de la solennité de Saint Jean Eudes, durant l’eucharistie Anita Schaller-Waterlot a renouvelé son engagement comme Associée à la Congrégation de Jésus et Marie. Des Associés, de nombreux amis de la Roche avaient rejoint l’assemblée afin de fêter dignement Saint Jean Eudes. Le Père Olivier Michalet a développé dans son homélie la figure de Jean Eudes comme prêtre.
C’est rassemblés en famille que nous nous sommes retrouvés, priant, bénéficiant de quelque repos et disponibles dans la mission qui nous est confié.
P Bernard Héraut, cjm
Homélie Père Olivier Michalet, Supérieur provincial pour la fête de saint Jean Eudes (19 août 2017), prononcée à la Roche du Theil
En cette solennité de Saint Jean Eudes, c’est comme prêtre que la liturgie de l’Eglise nous le présente : « Dieu qui a choisi le prêtre Saint Jean Eudes… », avons-nous proclamé dans la prière d’ouverture. Et cette liturgie de nous dresser de Jean Eudes une figure très apostolique, d’une apostolicité d’ailleurs assez différente de celle représentée par celui qui fut canonisé le même jour que lui, Jean-Marie Vianney.
« Dieu qui as choisi le prêtre Saint Jean Eudes (…), accorde-nous de suivre (…) ses enseignements, afin de mieux te connaître (…) » : depuis l’interpellation du P. Lebesconte, en 1948, demandant dans une lettre aux autorités ecclésiales si Jean Eudes pouvait être proclamé Docteur de l’Eglise, on ne peut que rendre grâce de l’attention portée par les membres de la Congrégation à ses enseignements, à sa doctrine spirituelle – sous l’impulsion également, il faut bien le dire, des associés à notre congrégation qui nous ont grandement stimulés en ce domaine. Dans la reconnaissance éventuelle, à laquelle la congrégation travaille actuellement, du doctorat de Jean Eudes, il s’agit pour nous de le replacer dans la grande tradition théologique de l’Eglise, tout en en montrant son apport propre, son originalité, et plus encore son rayonnement sur la manière de considérer la vie chrétienne.
Mais, nous le savons : on n’accédera jamais à la richesse de cette doctrine, de ces enseignements, si ces derniers ne sont pas mis en lien avec l’agir apostolique de Jean Eudes, et bien des questions demeurent ouvertes en ce domaine : quelle(s) relation(s) entre, par exemple, la formation des prêtres et le développement de la dévotion au Cœur de Marie ? Dans l’oraison d’ouverture, déjà citée, nous demandions en réalité à celui qui a choisi le prêtre Saint Jean Eudes « de suivre son exemple et ses enseignements, afin de mieux te connaître et de vivre plus fidèles à la lumière de l’Evangile ».
Bref, dans sa vie comme dans sa mort, Jean Eudes est devenu pour nous un sacrement de Jésus-Christ. Dans la liturgie de ce jour, on mesure combien, pour Jean Eudes, la connaissance de Dieu est sacramentelle, et ce n’est pas rien d’avoir choisi pour cette liturgie, en deuxième lecture, la première lettre de saint Jean, qui souligne l’interdépendance entre connaissance et amour. Cette liturgie nous montre l’importance, pour Jean Eudes, du Christ, son « incomparable richesse » a dit l’oraison d’ouverture ; l’importance, pour Jean Eudes, du sacrement ; l’importance, pour Jean Eudes, de la médiation. Comme les disciples de l’évangile de dimanche dernier, qui précèdent Jésus sur l’autre rive, les disciples de l’évangile de cette solennité sont désormais aptes à le précéder, à l’annoncer, à le représenter. Les uns pour les autres, nous pouvons devenir des sacrements de Jésus-Christ. L’amour que nous nous manifestons ne constitue pas seulement le terme ou l’aboutissement (voir l’au-delà) de notre vie chrétienne ; il est en mesure, dès maintenant, de la renouveler profondément dans la rencontre du Seigneur, et de nous relancer sur la route de la mission. C’est en ce sens que j’entends l’appel de l’assemblée générale de notre congrégation, comme celui de notre supérieur général dans la lettre qu’il nous a écrite pour ce jour, à la formation de Jésus en nous, appel adressé à chacune de nos communautés et de nos personnes.
D’ailleurs, l’évangile de cette solennité modifie assez profondément la vision que nous pouvons avoir de la mission : à l’opposé du « forçing » porte-à-porte réalisé par certains groupes que nous connaissons, elle semble plutôt consister ici à être accueilli comme un sacrement de Jésus-Christ, comme quelqu’un qui ouvre la route d’une rencontre possible avec le Seigneur, anticipation du règne de Dieu, dont Jean Eudes s’intéressera à l’ « effet réalisé » : La vie et et le Royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes.
Ainsi donc, si saint Jean Eudes est bien présenté – et à raison – par la liturgie de l’Eglise comme prêtre, c’est sur le fond de ce qui constitue et renouvelle un disciple du Seigneur. Et c’est ainsi que Jean Eudes nous a mieux fait comprendre la mission apostolique des « prêtres de Jésus » dans l’Eglise, qui risque, sinon, d’être confondu avec une prérogative particulière (celle d’enseigner par exemple), alors qu’elle relève d’un sacrement, d’une vie. Nous les eudistes incorporés, rendons grâce, en ce jour, pour tous les associés à notre congrégation qui nous aident à devenir des prêtres de Jésus ; aidons-les à demeurer pour nous et pour tous les hommes des sacrements de Jésus-Christ, à l’école de notre père Saint Jean Eudes que nous célébrons aujourd’hui.
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