miércoles, 20 de mayo de 2015

L'Ascension du Seigneur, Année B

Actes 1, 1-11
Psaume 47 (46)
Ephésiens 4, 1-13
Marc 16, 15-20
"Il est monté au ciel"

Aujourdhui,nous célébrons ce très court article que nous répétons chaque fois que nous récitons le Credo: "Il est monté au ciel."

Nous savons bien, évidemment, qu'il ne faut pas matérialiser cette belle image, la prendre au pied de la lettre. Et justement, le court récit de saint Marc, nous rappelle l'essentiel de l'Ascension de Jésus: ce n'est pas un phénomène à renvoyer dans le passé. L'Ascension, c'est aujourdhui! Le récit que nous venons d'entendre nous le dit... 

1. L'Ascension, c'est Jésus à la fois absent et présent 

Marc nous dit deux choses qui semblent contradictoires: 

a). Jésus «est enlevé au ciel et est assis à la droite de Dieu».(v.19):C'est sa disparition visible, que nous pouvons toujours constater aujourdhui.

b). «Le Seigneur travaille avec eux»[1].(v.20) C'est la présence nouvelle de Jésus : il travaille avec ceux et celles qui proclament l'Évangile, et confirme leur parole par des signes.

Ainsi, on peut dire que Jésus, par l'Ascension, ne disparaît pas. Il change de mode de présence. Il reste présent dans le don du Saint-Esprit, dans la parole des apôtres, dans la communauté rassemblée pour la prière et les sacrements, dans le service des frères et soeurs. C'est une présence cachée, dynamique -un travail-avec, -. Quand Jésus était encore visible avec son corps de chair, Il était limité à un lieu et à un temps... Il ne pouvait parler et agir, par exemple, qu'à Jérusalem, et en l'an 30. Maintenant, par son Ascension au coeur de Dieu le Père, par sa nouvelle présence de ressuscité, Il est présent à tous les temps et dans tous les lieux... partout où travaille un de ses disciples. Partout où travaille l'Église, Jésus est à l'oeuvre, travaιlle avec elle.

2. L'ascension de Jésus est à la base de la mission universelle

Je dirais que c'est en cette fête de l'Ascension que l'Église est envoyée en mission: «Allez dans le monde entier annoncez la Bonne Nouvelle à tous»(v.15)

Comme nos perspectives à nous sont habituellement restreintes nous risquons toujours de ne pas regarder plus loin que nos petits cercles, notre paroisse. Jésus, Lui, envisage le monde entier... toute la création. La mission suppose une sortie de chez soi, de son petit milieu. Pour les premiers Apôtres, il leur fallait sortir de leur milieu juif pour aller vers les païens. Aujourdhui, comme alors, Jésus nous invite et nous brasse : Allez quittez vos habitudes apostoliques toutes faites... pour aller plus loin, jusqu'aux "périphéries" comme dit le Pape François... Chez-nous, dans notre pays, c'est quoi les périphéries? Je dirais que ce sont les personnes gaies ou lesbiennes ou les catholiques divorcés et remariés qui ne vivent pratiquement pas de rejet social, mais se trouvent souvent renvoyés dans la périphérie de la vie de l’Église. De plus,le Pape nous a dit mardi, que La périphérie, c'est Caritas, qui est toujours en périphérie, dans chaque paroisse ; que le Food Bank c'est seulement une aide, un service et une expérience de communion... que LA BANQUE ALIMENTAIRE dresse tant de tables pour ceux et celles qui ont faim. Il rappelle que tant de personnes attendent encore aujourd’hui de pouvoir manger à leur faim... qu'il nous faut faire tout ce que nous pouvons pour que tous aient de quoi manger, mais aussi rappeler aux puissants de la terre qu’un jour Dieu les jugera et que se manifestera s’ils ont vraiment essayé de Le nourrir en chaque personne (Mt 25,35) et s’ils ont œuvré pour que l’environnement ne soit pas détruit mais qu’il puisse produire cette nourriture.(Homélie pour Caritas Internationalis, le 13 mai 2015)

3. La mission, c'est avant tout de « CRIER »la Bonne Nouvelle

Le mot qu'on traduit par «annoncer l'Évangile –( Kèrussein en grec) – signifie en fait "crier". Je pense que nous avons à retrouver l'enthousiasme et les méthodes d'évangélisation de nos premiers frères et soeurs dans la foi ? Le Pape François ne cesse de nous inviter à crier la Joie de l'Évangile.. A nous qui sommes toujours tentés de programmer, d'organiser l'évangélisation, Jésus nous dit, tout simplement: Criez la joyeuse nouvelle de la foi . A la limite, Jésus ne nous demande pas de convaincre, de prouver... mais de témoigner avec joie de notre foi. Nous devrions être des chrétiens audacieux, joyeux de croire, et qui donnent envie de le devenir. Que nos visages révèlent à nos frères et soeurs la joie du Christ ressuscité 

4.Qui croira et se fera baptiser, sera sauvé... qui ne croira pas...

Si l'Évangile doit être crié, «à temps et à contretemps» ,comme on lit dans II Timothée 4,2, si la joyeuse nouvelle du Salut doit être proposée à tous, à toutes dans le monde entier, C'est pour leur permettre, librement, de dire oui ... ou non! Chacun peut accepter, ou refuser. C'est tout à fait clairement prévu et annoncé par Jésus : «Celui qui croira et se fera baptiser sera sauvé. Celui qui refusera de croire sera condamné.» (v.16) L'évangélisation provoque un jugement: il y en a qui croient, et d'autres qui ne croient pas. Certains répondent par la foi, et d'autres par la non-foi. C'est l'enjeu fantastique de nos libertés. que Dieu respecte... et que nous devons aussi respecter, sans que ça nous empêche de continuer à «crier» joyeusement la Bonne Nouvelle de l'Évangile. Comme je vous disais, le message de l'Ascension est vraiment pour nous aujourd'hui.

5. Des signes de la Présence de Jésus «travaillant avec nous».

Si on relit les signes qui nous font reconnaître Jésus présent , «travaillant avec nous». dans les vv.(v.17-18). il nous faut les découvrir autour de nous car c'est par là qu'on reconnaît les vrais évangélisateurs: 

(v.17) * Notre communauté chasse-t-elle les démons? Vous et moi on peut voir que les démons de l'égoïsme, de l'indifférencee, de l'injustice etc sont moins forts qu'auparavant....

(v.17) • Vous et moi nous parlons un langage nouveau... la langue de nos soeurs et de nos frères les plus jeunes en catéchèse... la langue des frères et soeurs dans le besoin, les méprisés...ceux qui ont faim......

(v.18) • Notre communauté prend-elle en main les serpents et les poisons? Les serpents, pour moi,ce sont
des structures et systèmes injustes qui s'installent dans nos mentalités, dans nos milieux...Je pense que nous sommes plus critiques face à ces méchantes bêtes... Est-ce qu'on est immunisé contre ces poisons qui empêchent une vraie vie d'union entre nous...

(v,18) * Des membres de Notre communauté guérissent les malades? De tristesse, de solitude, d'angoisse, de maladies etc... de tant de maux qui diminuent la vitalité de nos frères et soeurs. Pensons à tous ceux et celles qui oeuvrent auprès des malades dans les hopitaux, dans les foyers et à toutes ces personnes qui les visitent et prient pour eux.

Oui! Le Seigneur est à l'oeuvre avec nous. A quoi le reconnaissons-nous dans notre vie? Sa tombe est vide mais notre coeur est plein de Lui, le Dieu vivant.
À nous de Proclamer partout la Bonne Nouvelle! Ne pas rêver. Mais voir au ras de nos relations, si nos vies d'abord et nos paroles proclament quelque chose ou rien?

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[1] en grec > συνεργουντος




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