martes, 21 de febrero de 2017

Septième dimanche Ordinaire 2017

19 février 2017

Lévitique 19, 1-2. 17-18

Psaume 103 (102)

1 Corinthiens 3, 16-23

Matthieu 5, 38-48

Je vous disais dimanche dernier que nous allions continuer à recevoir ce dimanche-ci et dimanche prochain, encore une leçon de Morale de la part de Jésus.

Qu'est-ce qu'on retrouve dans l'Évangile d'aujourd'hui? Je suis certain que vous allez tous dire: qu"il nous faut «aimer nos ennemis»

De fait, ça nous surprend un peu, car n’est-il pas naturel de se défendre quand on est attaqué ? «Laisse-toi pas faire! » N'est-il pas naturel de détester ceux qui nous font du mal ?

Mais Jésus, dans l'Évangile d'aujourd'hui, vient révéler une morale nouvelle, qui surpasse nos manières habituelles de penser et d'agir: «tendre l'autre joue à celui qui nous frappe au visage». «prier pour ceux qui nous persécutent».

Quand Je lis cela, je me dis que Jésus est très réaliste et très concret: « Aimez vos ennemis!» C'est trop facile d'ignorer nos ”amours difficiles", nos relations conflictuelles...

Quand on me dit: «moi, je n'ai pas d'ennemis... je m'entends bien avec tout le monde! Je me dis, il serait peut-être bon qu'il ou qu'elle s'assoit une minute pour y penser plus sérieusement.

Pour que ses disciples ne puissent pas donner une interprétation "adoucie" de sa pensée, Jésus, en bon pédagogue et très pratique, prend soin de préciser le mot «ennemi» en donnant 5 exemples différents :

1. Celui qui te frappe au visage... 2. Celui qui te fait un procès. 3. Celui qui veut te forcer à faire un kilomètre avec lui. 4. Celui qui t'empoisonne en voulant t'emprunter de l'argent. 5. Enfin, celui qui te persécute.

Ces exemples ne sont pas les seuls mais je trouve qu'Ils sont tous très concrets, pris dans la vie de nos relations.

Pour Jésus, l'amour, ce n'est pas seulement un vague sentiment abstrait. Ce n'est même pas simplement l'absence de haine ni le simple oubli du mal qu'on m'a fait... l'amour c'est une action positive concrète envers celui qui m'a fait mal: Prie pour celui qui te persécute..« Laisse ton manteau à celui qui te prend la tunique» (v.40) «ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter» (v.42). Avouons-le franchement, je trouve que tout ça est bien difficile à pratiquer,

Pour aimer vraiment, je pense que la seule manière de faire, c'est de faire comme Dieu: « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (v.48). Soyez saints car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis Saint » (Lévitique 19, 1).Première lecture.

Je pense à Gandhi ou au pasteur Martin Luther King qui, parmi tant d'autres, ont osé vivre cela dans leur lutte pour la justice et ont payé de leur vie, cette force d'aimer qui vient de la grâce divine et qui est surhumaine. Dans un discours sur la non violence et face au racisme impitoyable que subissait et subit encore la communauté noire des USA, Luther King osait proclamer l'Évangile dans toute sa pureté : « Faites-nous ce que vous voulez, mais nous continuerons à vous aimer. Jetez-nous en prison, mais nous vous aimerons encore. Envoyez à minuit vos hommes masqués perpétrer la violence dans nos communautés et nous laisser à demi-morts, nous vous aimerons encore. »

Oui ça c'est surhumain, ça dépasse la nature humaine, c'est l'attitude de Dieu: Dieu aime ceux qui ne L'aiment pas! « Le Père fait lever son soleil sur les méchants. Il envoie sa pluie bienfaisante sur les injustes... » (v.45)

N'oublions jamais que Jésus, le premier, avant de nous le demander, a aimé ses persécuteurs : Le corps du Christ auquel nous communions à chaque Eucharistie, c'est ce corps flagellé et crucifié qui ne rendait pas les coups mais trouvait la force de répéter: «Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. »(Luc 23,34).

Saint Paul exprime cette attitude surhumaine, et véritablement divine, en des termes inoubliables: « A peine accepterait-on de mourir pour un homme de bien, mais la preuve que Dieu nous aime c'est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs »...«quand nous étions ennemis de
Dieu» (Romains 5, 8-10).

Ce n'est donc pas seulement la solidarité qui caractérise la morale chrétienne. C'est la solidarité universelle, celle qui n'exclut personne, pas même nos ennemis. Voici à quel point la « morale selon Jésus » est différente de toutes les autres : « Si vous n'aimez que ceux qui vous aiment, si vous ne saluez que vos frères... que faites-vous là d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant? (vv 46-47) Jésus propose, c'est clair, un comportement moral extra-supra-ordinaire: la solidarité ordinaire, le service des autres ne suffisent pas. «Des païens, dit Jésus, peuvent vivre entre eux ce type de solidarité, qui n'est pas mauvaise mais qui est insuffisante quand elle ne dépasse pas les affections naturelles.

L'amour spontané, pour ceux et celles de notre petit entourage, n'est encore qu'un amour humain, naturel ! L'amour divin, lui, est un amour sans frontières, qui englobe même l'ennemi. C’est l'amour du Dieu en croix qui donne sa vie pour ceux et celles qui ne L'aiment pas.

Conclusion

Cette semaine, je soignerai spécialement mes poignées de main, ma manière de parler aux autres. « Ma manière de parler des autres...

Aimer jusqu'à ceux et celles qui ne pensent pas comme nous. » Je mets des noms et des visages. Et déjà je prie pour chacun et chacune.





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