martes, 28 de febrero de 2017

Huitième dimanche ordinaire 2017

26 février 2017

Isaïe 49, 14-15

Psaume 62 (61)

I Corinthiens 4, 1-5

Matthieu 6, 24-34

Le 1er aoüt 2016, dans l'avion qui le ramenait à Rome après les journées mondiales de la Jeunesse en Pologne, il a déclaré: Au centre de l’économie mondiale, il y a le dieu Argent (et non la personne, l’homme et la femme) : voilà le premier terrorisme. Il a chassé la merveille de la création, l’homme et la femme, et il a mis là l’Argent. Ceci est un terrorisme de base, contre toute l’humanité. Nous devons y réfléchir. »

Le texte de l'Évangile de ce dimanche est bien choisi pour réfléchir à cette situation. On pourrait se tromper en faisant Une lecture rapide de l'évangile d'aujourd'hui. Jésus aurait-il condamné l'argent? Aurait-il invité à la paresse et l’oisiveté ? Aurait-il conseillé de ne pas prévoir et gérer les dépenses de son budget ? Bien sûr que Non!

« Aucun homme-femme ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l'Argent...» (v.24)[1] Voilà la clé qui ouvre le sens de cette page d'évangile. Ça veut donc dire: Vous ne pouvez pas être esclaves de deux seigneurs: Dieu et Mammon.

Le Pape François, pour le citer de nouveau, dans son message du Carême de cette année, médite l'épisode du Riche et du Pauvre Lazare (Luc 16,19-31) et il dit: "En regardant ce personnage du riche, on comprend pourquoi l'Évangile est aussi ferme dans sa condamnation de l'amour de l'argent: Nul ne peut servir deux maîtres:..".

Jésus ne condamne pas le fait d’avoir de l'argent mais bien « de servir l'argent ». Lui qui, à Nazareth, avait travaillé comme charpentier, lui qui a reproché au mauvais serviteur de ne pas avoir fait fructifier son argent à la banque dans la parabole des talents, (Matthieu 25,14-30) ne condamne pas l’usage de l’argent mais bien d'être dépendant de l'argent, d'être dominé par l’argent.

Je pense qu'on peut dire que cet esclavage de l'argent est la véritable maladie de nos sociétés. Notre civilisation est en train de se détruire elle-même, sous le rythme d'enfer que lui impose la course au grand luxe, aux gadgets de toutes sortes. On gaspille les ressources de la planète afin d’augmenter les profits d’un petit nombre de spéculateurs. On continue le pillage des pays pauvres au profit des pays riches.

Combien de pays dépensent plus en armements qu’en éducation, en soins de santé ou en lutte contre la pauvreté. Combien d'élus ne cèdent pas à la corruption et à l'argent facile. L'argent est un merveilleux serviteur, mais un maître tyrannique. Il peut être un extraordinaire moyen, mais recherché comme seul but, il a des conséquences catastrophiques.

Jésus nous répète quatre fois dans cette page d'Évangile, (vv 25.28.31.34) :« Ne vous faites pas tant de souci» ... pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? »

«Le souci», "la préoccupation" est une autre forme de dépendance, d'esclavage qu’entraîne la richesse. On sait que nos pays d'Occident riche sont statistiquement plus fragiles aux infarctus, aux dépressions et aux suicides que le reste du monde. Vous savez que nous détenons de plus le record des sleeping pills (somnifères).

On rend hommage à l’idole "Argent", en lui sacrifiant la santé, les principes éthiques, la famille, les amis. Combien d’hommes et de femmes n’ont plus de temps pour leur famille! «Personne ne peut servir deux maîtres : Dieu et Mammôn (i.e. l’argent devenu un idole). »

Jésus résume son enseignement en une formule: «Cherchez d'abord le Royaume des cieux et tout le reste vous sera donné en plus! »(v.33) Ça doit être notre premier souci et non pas le dernier. Le Christ vient nous rappeler que notre vie est dans les mains de Dieu. Il est notre Père, un Père qui aime chacun, chacune d'entre nous qui sommes ses enfants. Il veut notre bonheur; Nous sommes pour Lui, le bien le plus précieux. Il prend soin des oiseaux du ciel et revêt les fleurs des champs.

C’est pour nous un appel à agir du mieux que nous le pouvons et puis, pour tout le reste, de nous confier à Lui.

Pour conclure

Les derniers mots de Steve Job

En ce moment, allongé sur le lit de malade et me rappelant toute ma vie, je me rends compte que toute la reconnaissance mondiale et la richesse qui m'ont rendu si fier de moi, ont pâli et ont perdu tout sens devant la mort imminente...

La recherche illimitée de la richesse ne fera que transformer une personne en un être tordu comme moi.

Dieu nous a donné l'intelligence pour ressentir la présence de l'amour dans le cœur de tout un chacun, et non les illusions provoquées par la richesse. La richesse, pour laquelle j'ai tant lutté et que j'ai obtenue dans ma vie, je ne peux pas l'emporter avec moi. Ce que je peux emporter, ce ne sont que les souvenirs résultant de l’amour. Ce sont là les vraies richesses qui vous suivent, vous accompagnent, qui vous donnent la force et la lumière pour continuer. Prenez soin de vous. Aimez les autres. C'EST CELA LA RICHESSE, L'AMOUR MANIFESTE.
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[1] Si l'on prend le sens littérale en grec, c'est beaucoup plus fort: «douleuein» qu'on traduit par «servir» de fait veut dire «être esclave» et «Mammôn» qu'on traduit par Argent avec une majuscule, personnifie l'idole «Mammôn d'iniquité» que l'on retrouve 4 fois dans les Évangiles: Mat 6,24; Luc 16,9.11.13.




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