Isaïe 11, 1-10
Psaume 72(71)
Romains 15, 4-9
Matthieu 3, 1-12
Les lectures bibliques de ce 2ème dimanche de l'Avent nous annoncent que le grand projet de Dieu c'est de nous ramener tous et toutes a lui. Pour lui, c'est une priorité absolue. Il ne se contente pas de nous appeler de loin. Il vient à nous en nous envoyant des messagers. Nous avons Isaïe, Paul et Jean Baptiste.
Le prophète Isaïe (1ère lecture) se présente comme un messager de l'espérance. Il se sert de "la fable des animaux" pour nous annoncer un monde de paix et de justice: "Le loup habitera avec l'agneau… le veau et le lionceau seront nourris ensemble… Un rameau sortira de la racine de Jessé"(le père du roi David). Ce rameau sera porteur de paix. L'Esprit du Seigneur lui sera donné par l'onction. Ainsi rempli de l'Esprit de Dieu, ce roi fera germer la justice. Il aura souci du faible et du pauvre dont il sauve la vie. Pour nous chrétiens, c'est un formidable message d'espérance qui commence à se réaliser avec la naissance de Jésus. C'est pour cela qu'on a ces textes pendant l'Avent.
Dans la deuxième lecture, saint Paul s'adresse lui aussi aux chrétiens de Rome en tant que messager de Dieu.. Voilà une phrase à écrire en lettres d’or: «Tout ce qui a été écrit à l’avance dans les livres saints l’a été pour nous instruire, afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l’espérance.»(V,4) C'est dire que l’Écriture est toujours "Bonne Nouvelle" ; concrètement, ça veut dire que si nous ne trouvons pas dans les textes une parole qui libère, qui nous aide dans notre vie, c’est que nous ne les avons pas compris. Ce n’est pas un péché de ne pas comprendre, il faut seulement continuer à travailler pour découvrir la Bonne Nouvelle qui est toujours dans l’Écriture. Quand nous acclamons la Parole de Dieu à la Messe, ou bien quand nous disons « Évangile, (c’est-à-dire Bonne Nouvelle) de Jésus-Christ notre Seigneur », ce n’est pas une simple façon de parler. C’est le contenu même de notre foi.
Puis Paul remarque chez les Romains, - déjà! - les obstacles qui s’opposent à la réussite concrète de
ce projet de Dieu sur l’humanité. Ces obstacles sont la division des coeurs, la jalousie entre les gens qui paralysent le service de la communauté, la division des esprits etc. Aussi, sans relâche et avec une grande patience, il invite à la charité mutuelle et à l’humilité, source de paix et de communion. «Accueilliez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu"(v.7). Être accueillant envers tous nos frères et soeurs c'est se préparer à recevoir le Christ.
Car, pour permettre à Dieu de réaliser définitivement "le monde nouveau" entrevu par Isaïe, il faut bien écouter l'Évangile et entendre l'appel crié par Jean Baptiste, ce prophète pur et dur qui n'a qu'un message: «convertissez-vous!» Il rappelle avec insistance la nécessité de "produire du fruit". La conversion qu'il réclame à tous et à toutes doit devenir des actions de générosité, de solidarité envers les autres. Et cet appel à la conversion, c'est pour tous et pour toutes. Personne ne peut y échapper! Il ne suffit pas de faire partie de l'Église pour être sauvés même pas le Pape qui nous rappelle toujours que lui est un pécheur qui doit toujours se convertir... Cette conversion doit nous amener à des gestes d'accueil, de partage et de solidarité. Donc cet appel est aussi pour chacun, chacune de nous. Et se convertir, ce n'est pas d'abord faire des efforts pour essayer de devenir meilleurs. Le plus important c'est de donner notre foi au Christ. Avec lui, on devient ce qu'il veut que nous soyons.
Comme on peut le voir, le temps de l'Avent c'est le temps de la vérité et de la décision, le temps de l’engagement radical envers Dieu et envers nos frères et soeurs. Reconnaître et Avouer son péché, c’est commencer à se convertir, seul chemin efficace pour changer la société. Retourner son Coeur, reconnaître lucidement le mal qui est en nous et pourquoi pas: recevoir, dimanche prochain, le 11 décembre, avant Noël, le second baptême qu’est le sacrement de la Réconciliation.
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