par le père Jean Camus, eudiste
Après le temps de l’émotion suscitée par l’horreur des attentats du 13 novembre dernier, vient le temps de la réflexion : les multiples interrogations surgies de ces événements ne peuvent pas nous dicter des réponses simplistes et nous renfermer sur nous-mêmes. Pouvons-nous par exemple répondre à ces questions ?
Savions-nous qu’avant cette date, de multiples attentats parfois aussi meurtriers, avaient été perpétrés en divers points de la planète, presque chaque semaine ? Peut-être, mais ils nous ont laissé bien souvent indifférents. « C’était loin, ce n’était pas notre problème »... Qu’en pensons-nous ?
Avons-nous tout de suite catalogué l’islam comme une religion de la violence, en omettant de voir la foule de ses croyants à la recherche d’une vie authentique avec Dieu et d’une vraie fraternité ?
C’était au siècle dernier, mais souvenons-nous des attentats meurtriers en Irlande du Nord, entre « catholiques et protestants », une guerre de religion disait-on... Un regard moins simpliste savait y discerner les conséquences d’inégalités sociales et d’exclusions. Pouvons-nous acquérir un discernement semblable, même s’il faut l’élargir aux dimensions du monde ? Quels intérêts cachés et souvent inavouables se trouvent derrière tout cela ?
Des jeunes se donnent la mort avec une ceinture d’explosifs, tuant d’autres personnes. Un suicide comporte presque toujours une part de désespérance... Qu’est-ce que ces jeunes n’ont pas pu trouver dans notre « fraternité » républicaine, dans les perspectives d’avenir offertes par notre société, pour les conduire à de tels actes ?
Quelle place avons-nous laissée à l’accueil de l’autre, au partage avec lui, mais aussi à son rejet, à son exclusion, dans notre vie quotidienne, dans nos choix, dans nos priorités ? Il ne s’agit pas de nous culpabiliser ni même de tenter d’excuser l’inexcusable. En essayant de répondre concrètement à ces questions, en opérant un sain discernement parmi le flot d’informations de toutes sortes, et en priant, nous deviendrons de vrais citoyens et d’authentiques sujets du Royaume de justice et de paix dont nous fêtons en ce jour le Souverain.
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