06 mars 2016
Josué 5, 9a. 10-12
Psaume 34 (33)
2 Corinthins 5, 17-21
Luc 15, 1-3. 11-32
Tel Père, tel Fils ! C'est un dicton que nous entendons souvent quand on pense aux membres de la famille...
Je ne sais si on dit: Telle mère,telle fille?
Mais je pense qu'on ne peut pas en dire autant des deux fils de la parabole.
Regardons-les :
1. le plus vieux entretient une relation totalement fausse, tant avec son père qu'avec son frère. Du père, il parle comme d'un patron : « Il y a tant d'années que je suis à ton service ! »(v.29) Il est dans une relation de donnant-donnant.
Vis à vis de son frère plus jeune, il ne manifeste que jalousie et envie. Son frère est parti, il n'a pas réussi? Eh bien, il n'est plus son frère. "Ton fils que voilà", dit-il à son père.( v. 30)
Souvent, nous sommes comme le frère le plus vieux, on introduit une espèce de comptabilité dans notre relation à Dieu.
2. Quant au plus jeune, il n'est pas mieux. D'abord, en réclamant sa part d'héritage du vivant même de son père,( v.12) il agit comme si, pour lui, il était déjà mort. « Il tue le père », dirait les psychanalystes.
Ne parlons pas de ses follies qui ne lui apportent que tristesse, désillusion et pauvreté. Regardons plutôt les raisons qu'il a pour revenir à la maison. À aucun moment il ne pense à son père ni à sa peine. Il ne cherche qu'à trouver à manger pour ne pas mourir de faim. Il n'y a pas de vrai repentir, à peine un geste...
Comme le plus jeune, nous vivons des bons bouts de notre vie en nous passant de Dieu.
3. Le Père de la parabole, lui, est le père par excellence.
D'abord, parce qu'il respecte totalement la liberté de son fils : « Tu veux partir? Eh bien, tu le peux. »
Il ne nous abandonne pourtant pas :il nous attend. Bien plus, il court après nous.(v. 20) et«il le couvre de baisers»(v.21)
Il faut se rappeler que, dans le monde biblique, jamais on ne voit un personnage, d'un certain âge, assez sérieux se mettre à courir. Il marche toujours posément, avec dignité. Le père de l'histoire, on le voit sortir au-devant de ses fils, on le voit même courir au-devant du plus jeune.
C'est un père qui ne refuse qu'une chose: que son fils ne soit plus son fils. Un père dont l'amour
gratuit nous fait vivre ("Il était mort et il revit" v.24) ; un père dont l'amour est un don total («Tout ce qui est à moi est à toi.»v.31)
Il est vrai que nous pouvons nous reconnaître, tour à tour, dans l’un ou l’autre des deux fils.
Mais l'essentiel du message de la parabole n'est pas là. Le plus important c'est l'image de Dieu que Jésus nous y présente, Jésus lui-même tient à la reproduire dans tous ses comportements de fils.
De plus, il nous invite à l’imiter à notre tour.
« Soyez les fils de votre Père, qui fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons... »,(Matthieu 5,45) et encore: « Soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait. »(Matthieu 5,48). Et Soyez miséricordieux comme mon Père est miséricordieux (Luc 6,36)
En écoutant cette étonnante histoire, quelle est notre réaction?
+ devant les enfants, la femme, le mari, l'ami qui nous lâchent?
+ devant l’ingratitude ou les calomnies qui nous atteignent le plus parce qu’elles proviennent de nos proches? Colère? Vengeance ? On cherche les mots qui tuent. Ce peut être : « Oeil pour œil, dent pour dent », « Il est mort, elle est morte pour moi » .J'ai déjà entendu ceci: Je regrette mais il est mort pour moi....
Si vous avez remarqué, le Père ? Lui, il ne dit rien. Son silence est attente. Quand le fils revient, il ne lui rappelle rien de son passé. Il n'y a qu'une explosion de joie. Voulons-vous connaître la joie parfaite ? Apprenons à ressembler au Père, à donner et à pardonner.
Ah, si on pouvait dire de nous comme chrétien, chrétienne : « Tel Père, tels fils, telle fille ».
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