Ave Cor : Coeur humble
Objectif : Expérimenter le pardon miséricordieux de Dieu
Parole de Dieu : Psaume pénitentiel 50 (51), 10 (12)
Spiritualité Eudiste : La haine du péché (la fortifier pour la miséricorde)
Témoin eu
diste : Bienheureuse Marie Thérèse de Soubiran La Louvière
OEuvre de miséricorde : Pardonner à ceux qui nous ont offensés
Liturgie : célébration pénitentielle pour se préparer à la confession
Parole de Dieu
Un coeur contrit
Psaume pénitentiel
Psaume 50 (51)
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.
Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,
être juge et montrer ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute,
j'étais pécheur dès le sein de ma mère.
Mais tu veux au fond de moi la vérité ;
dans le secret, tu m'apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur ;
lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.
Fais que j'entende les chants et la fête :
ils danseront, les os que tu broyais.
Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.
Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,
et ma langue acclamera ta justice.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas,
tu n'acceptes pas d'holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu,
c'est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu,
un coeur brisé et broyé.
Accorde à Sion le bonheur,
relève les murs de Jérusalem.
Alors tu accepteras de justes sacrifices,
oblations et holocaustes ;
alors on offrira
des taureaux sur ton autel.
Psaume 10 (12)
Combien de temps, Seigneur, vas-tu m’oublier,,
Combien de temps me cacher ton visage ?
Combien de temps aurai-je l’âme en peine
Et le coeur attristé chaque jour ?
Combien de temps
Mon ennemi sera-t-il le plus fort ?
Regarde, réponds-moi, Seigneur mon Dieu !
Donne la lumière à mes yeux ,
Garde-moi du sommeil de la mort ;
Que l’adversaire en crie pas : « Victoire ! »
Que l’ennemi n’ait pas la joie de ma défaite !
Moi, je prends appui sur ton amour ;
Que mon coeur ait la joie de ton salut !
Je chanterai le Seigneur
Pour le bien qu’il m’a fait.
Spiritualité Eudiste
Un Coeur contrit
La haine du péché
1. La haine et l’éloignement du péché
Comme nous sommes obligés de continuer en la terre la vie sainte et divine de Jésus, aussi nous devons nous revêtir des sentiments et inclinations de ce même Jésus, selon cet enseignement de son Apôtre: Hoc sentite in vobis, quod et in Christo Jesu : " Ayez en vous les sentiments de JésusChrist." Or Jésus-Christ a eu en soi deux sorte de sentiments extrêmement contraires, à savoir: un sentiment d'amour infini au regard de son Père et de nous, et un sentiment de haine extrême au regard de ce qui est contraire à la gloire de son Père et à notre salut, c'est-à-dire au regard du péché; car, comme il aime son Père et nous aussi infiniment, il hait le péché infiniment. Il aime tant son Père et il nous aime tant, qu'il a fait des choses infiniment grandes, a souffert des tourments extrêmement douloureux, et a mis une vie souverainement précieuse, pour la gloire de son Père et pour notre amour. Au contraire, il a tellement le péché en horreur, qu'il est descendu du ciel en terre, s'est anéanti soi-même prenant la forme de serviteur, a vécu trente-quatre ans en terre, d'une vie pleine de travaux, de mépris et de souffrances, a répandu son sang jusqu'à la dernière goutte, et est mort de la plus honteuse et plus cruelle de toutes les morts; tout cela pour la haine qu'il porte au péché, et pour le désir extrême qu'il a de l'anéantir en nous.
Or nous devons continuer en nous cesmêmes sentiments que Jésus a eux au regard de son Père et au regard du péché; nous devons poursuivre la guerre qu'il a faite au péché, pendant qu'il a été en la terre: car, comme nous sommes obligés d'aimer Dieu souverainement et de toutes nos forces, aussi sommes-nous obligés de haïr le péché infiniment et de toutes nos puissances.Pour vous porter à cela, regardez désormais le péché, non pas comme les hommes le regardent,avec des yeux charnels et aveugles, mais comme Dieu le regarde, avec des yeux éclairés de sa divine lumière, c'est-à-dire avec les yeux de la foi. En cette lumière et avec ces yeux, vous verrez que le péché étant en quelque sorte infiniment contraire et opposé à Dieu et à toutes ses divines perfections, et étant une privation d'un bien infini qui est Dieu, il porte en soi une malice, une folie, une laideur et une horreur aussi grande, en quelque manière, que Dieu est infini en bonté, en sagesse, en beauté et en sainteté et par conséquent qu' il doit être en quelque façon autant haï et persécuté, comme Dieu mérite d'être recherché et aimé. Vous verrez que le péché est une chose si horrible, détestable, qu'il ne peut être détruit que par la mort et destruction d'un Homme-Dieu; si abominable, qu'il ne peut être anéanti que par l'anéantissement du Fils unique de Dieu; si exécrable devant Dieu, à cause de l'injure et du déshonneur ne peut être réparé dignement que par les travaux, les souffrances, les agonies, la mort et les mérites infinis d'un Dieu.
Vous verrez que le péché est un cruel homicide, un déicide effroyable, et un anéantissement épouvantable de toutes choses. C'est un homicide, puisqu'il est la seule cause de la mort du corps et de l'âme de l'homme tout ensemble. C'est un déicide, parce que le péché et le pécheur a fait mourir Jésus-Christ en la croix, et qu'il le crucifie encore tous les jours en soi-même. Et ensuite, c'est un anéantissement de la nature,de la grâce, de la gloire et de toutes choses. Car, anéantissant, autant qu'il est en son pouvoir, l'auteur de la nature, de la grâce et de la gloire, il anéantit par conséquent, autant qu'il peut, toutes ces choses.
Vous verrez encore que le péché est si détestable devant Dieu, que la première, la plus noble et la plus chère de ses créatures, à savoir l'Ange, étant tombé dans un seul péché, et un péché de pensée seulement, et un péché d'un moment, il l'a précipité du plus haut du ciel au plus profond des enfers, sans lui avoir donné un seul moment de temps pour faire pénitence, parce qu'il en était indigne, et même incapable ; et que, lorsqu'il trouve une âme à l'heure de la mort dans un péché mortel, nonobstant qu'il soit tout bonté et tout amour au regard de sa créature, qu'il ait un désir extrême de sauver tout le monde, et qu'il ait répandu son sang et donné sa vie pour cet effet, il est obligé néanmoins par sa justice de prononcer une sentence de damnation éternelle contre cette âme misérable.
Mais ce qui est bien plus étonnant que tout cela, c'est que le Père éternel voyant son propre Fils, son Fils unique et bien-aimé, très saint et très innocent, chargé des péchés d'autrui, il ne l'a pas épargné, dit saint Paul, mais il l'a livré pour nous à la croix et à la mort , tant le péché est abominable et exécrable devant lui. Vous verrez de plus que le péché est si plein de malignité, qu'il change les serviteurs de Dieu en esclaves du diable, les enfants de Dieu en enfants du diable, les membres de Jésus-Christ en membres de Satan, et même ceux qui sont dieux par grâce et par participation, en diables par ressemblance et imitation, selon la parole de la vérité même, qui parlant d'un pécheur, l'appelle diable: Unus ex vobis diabolus est. Enfin, vous connaîtrez que le péché est le mal des maux et le malheur des malheurs; que c'est la source de tous les maux et de tous les malheurs qui remplissent la terre et qui comblent l'enfer, voire qu'il n'y a que ce seul mal au monde qui doive être appelé mal; que c'est la chose la plus terrible et la plus épouvantable de toutes les choses les plus terribles et les plus épouvantables; qu'il est plus effroyable que la mort, plus affreux que le diable et plus épouvantable que l'enfer, puisque tout ce qu'il y a d'horrible, d'affreux et d'effroyable dans la mort, dans le diable et dans l'enfer, procède du péché.
O péché, que tu es détestable! Oh ! si les hommes te connaissaient! Oh ! qu'il faut bien dire qu'il y a quelque chose en toi qui est infiniment plus horrible que tout ce qu'on en peut dire et penser, puisque l'âme qui est souillée de ta corruption ne peut être lavée et purgée que dans le sang d'un Dieu, et que tu ne peux être détruit et anéanti que par la mort et l'anéantissement d'un Homme-Dieu! O grand Dieu, je ne m'étonne pas si vous haïssez tant ce monstre infernal, et si vous le punissez si rigoureusement! Que ceux-là s'en étonnent qui ne vous connaissent pas, et qui ne connaissent pas l'injure qui vous est faite par le péché. Certes, ô mon Dieu, vous ne seriez pas Dieu, si vous ne haïssez infiniment l'iniquité. Car, étant heureusement nécessité de vous aimer infiniment, comme étant une bonté infinie, vous êtes aussi saintement obligé d'avoir infiniment en horreur ce qui vous est en quelque façon infiniment contraire. O chrétiens qui lisez ces choses toutes fondées sur la parole de la Vérité
Vie et Royaume p. 173-177
Témoin Eudiste
Un Coeur contrit
BIENHEUREUSE MARIE-THERESE DE SOUBIRAN LA LOUVIERE, fondatrice de la Congrégation de Marie Auxiliatrice
Son père, le Comte de Soubiran, fut un homme à la foi ferme et profonde, attentif au service des pauvres. Elle reçut de ses parents une chambre qu’elle transforma en oratoire où elle passait le plus clair de son temps en méditation devant une représentation du Sacré Coeur, et sur l’importance d’une vie humble et du détachement des créatures, sur la valeur de la croix et l’abandon à la volonté de Dieu. A 14 ans, elle fit le voeu de chasteté. Son grand rêve était de devenir carmélite.
A 20 ans, elle renonça au projet d’être carmélite pour réaliser le projet de son oncle, le chanoine Louis de Soubiran et fonder un béguinage. Le béguinage est une association de femmes laïques contemplatives qui, sans avoir une règle commune ni constituer un ordre, ont leurs maisons regroupées près d’hôpitaux ou d’églises. Les béguines travaillaient pour subvenir à leurs besoins et se consacraient à l’attention aux pauvres, aux lépreux et aux malades dans les hôpitaux. Même si Marie-Thérèse ne voyait pas avec plaisir ce genre de vie, elle accepta la proposition de son oncle, la considérant comme un signe de la volonté de Dieu. En 1854, avec l’une de ses compagnes, elle commence le béguinage, mais elle entre dans une profonde crise spirituelle et elle cesse la direction spirituelle avec son oncle.
Après une retraite spirituelle, sous la direction spirituelle du jésuite Paul Ginhac, elle décide de transformer son béguinage en communauté religieuse. En 1864, elle fonde une nouvelle communauté à Toulouse, en France, sous le nom de Société de Marie Auxiliatrice, consacrée à la prière contemplative et à l’attention aux filles pauvres. Le 13 juin de la même année elle écrit dans ses notes intimes : « J’ai renouvelé à perpétuité le voeu de perfection que j’ai déjà fait pour un temps donné l’année passée. Le 7 juin, j’ai fait un voeu particulier de pauvreté, de renoncement absolu à tout bien… Je me suis engagée à ne rien avoir pour moi, me reconnaissant devant Dieu, inapte à posséder quoi que ce soit…A cette époque mon âme brûlait fortement du désir de travailler et de me sacrifier, autant que possible, pour promouvoir la gloire de Dieu. J’ai commencé à recevoir du Seigneur la grâce d’une prière de grand recueil ». La société fut créée avec plusieurs fondations, avec l’aide de la soeur Marie Isabelle Luppé, mais à cause de la guerre franco-prussienne, la mère Marie Thérèse dut déménager à Londres en 1870.
A son retour en France, avec une nouvelle assistante et économe générale, la fondation grandit avec sept nouvelles maisons. Mais une période de grandes croix débuta pour Mère Marie-Téhrèse. « Voilà environ 4 mois, Notre Seigneur me manifesta clairement, dans l’intime de mon coeur, que ma mission dans la Société était terminée. Quelque chose en moi se défit, se sépara et tomba… le Seigneur me fit voir que je devais traverser des heures douloureuses, et cheminer avec le poids de sa croix, ce qui me sembla être de sa volonté et pour mon bien. Je lui ai dit oui parce que « qui peut résister à l’amour ? » Ces paroles me furent dites : » ta mission est terminée ; d’ici peu il n’y aura plus place pour toi dans la Société mais je conduirai tout avec fermeté et douceur ».
Acusée à tort de mauvaise gestion administrative par son propre conseil, la Fondatrice de la Société de Marie Auxiliatrice renonça et fut obligée de sortir humiliée de sa propre Congrégation. « Abandonnée par celles que j’aimais, en qui j’avais mis ma confiance, je fus rejetée sans logis, avec la responsabilité de tout ce qui arrivait, accusée par toutes des disgrâces qui sont tombées sur l’Institut de Marie Auxiliatrice, et j’étais obligée de tout taire cependant que tout pesait sur moi. »
A 40 ans, chassée de la Congrégation qu’elle avait elle-même fondée, aucune autre communauté religieuse ne l’admit. « Mon âme était blessée et anxieuse comme il ne se peut dire… j’allais sans savoir où et il n’y avait plus de toit pour moi, pas même dans la Société, j’allais blessée en corps et en esprit et sans rien, grâce à Dieu, de par le voeu spécial de pauvreté que je fis en 1864 au cours des exercices spirituels de 30 jours ; tout cela me faisait trembler de douleur et d’indignation. »
La Mère s’en fut à Clermont Ferrand, à l’hopital, demander l’hospitalité aux Soeurs de Notre Dame de Charité du Refuge. Elle resta là sept mois dans l’espérance de réintégrer son Institut de Marie Auxiliatrice. Puis elle fit la demande d’admission au monastère de Notre Dame de la Charité de Paris. La Supérieure du Refuge, Mère Marie du Saint Sauveur Billetout, l’admit « avec une charité incroyable », au Pensionnat Saint Joseph, comme « Dame séculière ».
Là, elle avait le temps de prier, d’entrer librement et de se joindre à la communauté pour la liturgie, pour faire quelques petits travaux de couture et de cordonnerie pour les filles. Dieu lui permit de cotoyer une femme de grande vertu, Mère Marie de Saint Alexis.
Au fond de son coeur, elle gardait la pensée que la Société de Marie Auxiliatrice était sa fondation. Et elle priait pour elle et faisait pénitence pour elle.
Le 25 décembre 1874 des personnes de son Institut intervinrent et Marie Thérèse entra au postulat de Notre Dame de Charité. La bienheureuse tomba gravement malade. On lui donna l’extrême onction le 29 juin 1877 et elle fit profession des voeux avec un corps malade. Au noviciat, elle eut à faire avec la méfiance de la maîtresse des novices. Marie Thérèse s’acquitta de diverses fonctions d’humilité mais la maîtresse des novices gardait toujours un esprit de suspicion et de méfiance. Finalement Marie Thérèse tomba malade et elle reçut de mauvais traitements. Elle souffrit jusqu’à la fin. Le 7 juin 1889 le Seigneur la reçut dans son royaume.
L’image de la fondatrice fut restaurée par la nouvelle supérieure de la Société de Marie Auxiliatrice, Isabelle de Lupppé en 1890, un an après la mort de la Mère Marie Thérèse de Soubiran. La Mère Marie Thérèse de Soubiran, fondatrice et auteure de notes spirituelles, fut béatifiée par Pie XII le 20 octobre 1946. Ses reliques reposent dans la maison de l’Institut de Marie Auxiliatrice à Villepinte (Seine et oise).
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