Préparée par la famille eudiste de Québec
« … JUSQU’À CE QUE CHRIST SOIT FORMÉ EN VOUS » (GAL 4, 19)
L’identité et la responsabilité de chacun de nous sont ici interpellées. Notre être eudiste ne peut durablement subsister que dans l’absolu recours à cette règle : former Jésus en nous. Aussi sommes-nous encouragés à cet effort constant non seulement d’imitation (faire comme Jésus) mais surtout d’assimilation, de substitution ontologique (être Jésus). C’est à ce prix que nous pouvons, jour après jour, être, rester et devenir mieux eudiste. (Message de la 66ème Assemblée générale ordinaire)
Depuis notre baptême, le Christ nous invite à devenir Lui
Nous sommes appelés à devenir des témoins de la sainteté de Dieu dans cette communauté croyante qu'est l'Église de Jésus Christ et dans le monde qu'elle a pour mission de guider et de sanctifier. Le moment fondateur de notre vocation, c’est le baptême qui nous a recréés et qui nous a conféré une identité insigne pour une vie nouvelle et éternelle.
Saint Jean Eudes traduit admirablement bien cette réalité qui a inspiré sa vie tout entière et qu'il a voulu communiquer à ses disciples: « À mon baptême, j'ai reçu de toi une vie nouvelle, toute divine. Père, je suis ton enfant, à chaque instant, renouvelle-moi par ton amour ! Quelle dignité, quelle grandeur d'être chrétien ! » (O.C II, p.168-173).
Lorsque nous avons choisi de parfaire notre vie baptismale en nous joignant à la famille eudiste, c'était pour mieux répondre, jour après jour, à l'appel du Christ à devenir saints et saintes : « Mais, de même que celui qui vous a appelés est saint, devenez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit : Vous serez saints, parce que moi, je suis saint » (1 Pi 1,15-16).
Former Jésus en nous dans notre vie quotidienne
Il nous faut donc travailler pour mettre en évidence la sainteté du monde créé par Dieu non seulement pour le rendre meilleur, comme Jésus s’y est appliqué lui-même, mais pour le laisser grandir et agir en nous. Dans nos institutions d'enseignement, dans nos familles, nos villages et nos villes où nous veillons à la croissance d'une jeunesse heureuse et de citoyens et citoyennes engagés dans des causes nobles et durables, nous formons Jésus en nous.
Dans les usines et les laboratoires où nous améliorons les conditions de vie ; dans les hôpitaux, les cliniques, les résidences de personnes âgées où nous soulageons la maladie, la souffrance de l'abandon et de la solitude, Jésus prend forme en nous. Dans les associations où nous créons des conditions favorables à l'établissement de la paix, de la justice et du bonheur ; dans nos communautés chrétiennes où nous nous employons à redire le message d'amour et de réconciliation inspiré par notre fol amour pour le Christ, Jésus prend forme en nous. Voilà le terreau dans lequel nous semons quotidiennement les germes d'une sainteté dont émergent et émergeront de nouveaux modèles. Nous le faisons avec les yeux et le cœur fixés sur le Christ, l’invitant en tout moment et en tout lieu à nous habiter tout entier.
« Que la vie chrétienne doit être une continuation de la très sainte vie que Jésus a eue en la terre. »
Saint Jean Eudes exprime à sa façon comment nous pouvons, en tout ce que nous réalisons, prolonger la vie du Christ et devenir des modèles pour les hommes et les femmes de notre temps : « Quand je prie, je continue sa prière, quand je travaille, c'est sa vie de travail qui se poursuit, quand je suis en relation avec d'autres, il est présent, quand je prends mon repas ou me repose, dans chacune de mes actions... il est avec moi. »
Cette vie nouvelle, c’est la vie de Jésus en nous
« Le mystère des mystères et l’œuvre des œuvres, c’est la formation de Jésus, qui nous est marquée en ces paroles de saint Paul : « Mes petits enfants, pour qui je sens de nouveau les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que Jésus Christ soit formé en vous… ». (Gal 4, 19)
Aussi, ce doit être notre désir, notre soin et notre occupation principale, que de former Jésus en nous, c’est-à-dire de le faire vivre et régner en nous, et d’y faire vivre et régner son esprit, sa dévotion, ses vertus, ses sentiments, ses inclinations et dispositions. C’est à cette fin que doivent tendre tous nos exercices de piété. C’est l’œuvre que Dieu nous met entre les mains, afin que nous y travaillions continuellement.» (O.C., I, 271)
Conclusion :
Sur les pas de saint Jean Eudes, investissons-nous joyeusement dans la mission. Le Seigneur nous y appelle, ne tardons pas ! Laissons-nous configurer au Christ. Il est le modèle de sainteté par excellence. En communion profonde avec lui, nous serons les saints et les saintes dont notre monde a tant besoin pour relever la tête et retrouver le chemin de l’espérance et de la vie en abondance.
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