martes, 2 de agosto de 2016

Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire

Méditation des textes : Eccl.1, 2 ; 2,21-23 ; Ps 89(90) ; Col.3, 1-111 ; Lc 12,13-21

Thème : l’Amour de Dieu et l’amour de l’argent !

Chers frères et sœurs, les textes de la liturgie en ce dimanche nous parlent de l’amour de Dieu et de l’amour de l’argent, de l’amour des richesses du monde. Jésus nous lance un vibrant appel à éviter le piège de l’argent qui prend la forme d’une mise en garde : «gardez-vous de tout avidité aux richesses du monde, car la vie d’un homme ou d’une femme ne dépend pas de ses biens, même s’il (elle) est très riche ». Cette invitation est accompagnée d’une parabole d’illustration.

Cependant, cette mise en garde peut nous sembler curieuse si on s’en tient au contexte dans lequel elle intervient. En effet, c’est au moment où Jésus est sollicité pour arbitrer un différend entre deux frères à propos du partage d’un héritage familial, qu’il réagit en opposant un refus et cette mise en garde avec l’histoire du riche insensé. Jésus serait-il contre le confort de l’homme ? Refuserait-il la réussite sociale de l’homme et de la femme dans la société ? Il nous semble que non. Jésus plus que tout d’autre, lui le Fils de Dieu, sait que la Terre et les richesses du monde sont créées par Dieu et que c’est Dieu qui créant l’homme, l’a aussi disposé à organiser les richesses et en user pour sa vie et son épanouissement ! Jésus ne peut donc pas s’opposer au développement des richesses, à la promotion du bien-être social de l’homme et de la femme, de la société. Mais comme on le voit toujours, le combat du Christ vise à donner la place à l’homme et à son salut dans l’amour de Dieu, à tout ce qui concourt aux biens des enfants de Dieu.

Et pour ce faire, il n’hésite pas à aller avec nous voir ce qui est à la racine du mal, à nous faire toucher du doigt tout problème qui peut contribuer à notre perte, notre malheur, qui peut rendre difficiles les bonnes relations, la cohésion sociale, la stabilité et l’unité familiale, qui peut engendrer des déchirements moraux et qui peut conduire à la «folie ». Voilà la préoccupation de notre Sauveur dans sa réaction en face des deux frères et de sa mise en garde illustrée dans l’exemple qu’il donne. Car ce qui est en jeu, c’est la trop grande place donner à l’amour de l’argent, des biens matériels et qui ont pour conséquences la fermeture du cœur sur soi, à l’aveuglement aux besoins du prochain, de ses frères et sœurs, du monde ; de fausser le juger par rapport à la justice sociale, à l’équité et même au respect de la vie, de l’avenir de la vie de soi et de celle du prochain…En ce sens, il y a une
pauvreté de la richesse ; lorsque le trop grand confort qu’elle crée met le riche dans l’inconfort, dans l’incapacité d’être bon de comportement ! Le riche dont le Christ stigmatise le mauvais comportement, a passé toute sa vie à se préoccuper uniquement des possessions matérielles, à engranger sa fortune dans des greniers plus grands et vivre une vie tranquille sans soucis pour le reste de ses jours ! Il s’est développé une psychologie de comportement dans laquelle il laisse supposer avoir entre ses mains, la finalité de sa vie, son être et son devenir. Alors que nos vies et nos richesses sont ultimement entre les mains du créateur et supposent sa volonté. La «Folie», c’est lorsque nous faisons des choix malheureux et déviateurs dans nos préoccupations matérielles au détriment des autres aspects de la vie.
Aujourd’hui nous constatons que : tout est réglé en fonction de l’économie et de l’économie du marché à l’échelle mondial ! Il faut gagner beaucoup d’argent, faire des bénéfices…Et pour gagner beaucoup d’argent, plusieurs s’imposent des fatigues, des obligations qui ruinent leur santé, leur équilibre, leur vie…l’éducation des enfants! Oui « time is money» ! Le Christ nous invite à ne pas devenir des idolâtres de l’argent…D’aimer tant l’argent et d’oublier d’aimer Dieu et le prochain, le frère et la sœur avec qui nous sommes en communion de destin ; de manquer de pratiquer la charité qui est l’âme de la vie chrétienne. C’est tout ce que nous recommande aussi St Paul dans sa lettre aux Colossiens ne deuxième lecture, lorsque qu’il nous dit de «chercher les réalités d’en hauts…tendez vers les réalités d’en haut non pas vers celles de la terres.». Il ne s’agit pas d’un appel à vivre dans les nuages mais de chercher ce qui a du prix aux yeux de Dieu et qui est utile aux yeux de nos frères et sœurs, c’est-à-dire l’amour de Dieu et du prochain par le partage matériel, la relation simple et cordiale, l’attention à l’autre…C’est ce qui fait la dignité de l’homme et la valeur de disciple de Jésus. Paul voit l’accomplissement de notre vie d’homme en Jésus-Christ.

C’est lui le modèle de l’homme nouveau et la stature de l’homme parfait, riche de Dieu ! A l’invitation pressante de Jésus de regarder, ne voir les richesses matérielles, l’argent que comme des moyens et jamais comme des fins, c’est-à-dire toujours comme des instruments d’aide pour bâtir nos sociétés dans l’unité et la solidarité, à les rendre plus justes et plus humains, à la construction de communautés chrétiennes plus fraternelles, laissons chacun de nos cœurs rejoindre, par quelques couplets du psaume 89(90) que nous avons chanté : Seigneur, Rassasie-nous de ton amour au matin ! Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent ta sagesse.» Toi qui nous donne de la contempler dans la personne de ton Fils Jésus-Christ, notre Merveilleux- Conseiller, qui vit et règne avec toi dans l’unité du St Esprit, pour les siècles des siècles. AMEN






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