miércoles, 31 de agosto de 2016

22ème dimanche (année C)

28 août 2016

Siracide 3, 17-18.20.28-29

Psaume 68 (67)

Hébreux 12, 18-19.22-24a

Luc 14, 1.7-14

Jeudi, ce sera le 1er Septembre et dans notre pays, ça veut pratiquement dire la fin des vacances. La grande majorité, nous allons reprendre nos activités de toutes sortes: associations diverses, réunions scolaires et catéchèse, services, la Guilde acadienne, etc. Chaque début de septembre est une occasion de "re-départ". On dirait qu'on recommence... et je pense que nous avons à nous demander, en écoutant la Parole, ce matin, comment je vais servir cette année?

La société, comme l'Église,nous le savons, demandent de nombreux bras actifs et intelligents, qui s'engagent pour les autres, comme de «bons serviteurs.» C'est, je crois, ce que nous entendons dans le texte d'Évangile de ce dimanche.

« Il leur dit une parabole »(v.7). Ce texte ne parle pas de recommandations qu'aurait données Jésus ce jour-là, mais d'une parabole. Une"parabole", c'est une observation de Jésus qui se base sur nos façons d'agir, mais pour nous faire changer de niveau. Ici, Jésus veut nous faire comprendre que ce qui se passe parmi nous se vérifie à plus forte raison et autrement dans nos relations avec Dieu.

Jésus nous demande, dans cette page d''Évangile, de prendre la « dernière place », la place du service!

Quand on replace ces paroles dans l'ensemble d'Évangile, nous nous rendons bien compte que Jésus n'a pas fait semblant de prendre la dernière place. Il s’est fait vraiment notre serviteur.

Certains vont lire ici une leçon de morale: ne soyez pas orgueilleux, soyez humbles! Comprise ainsi, la Parole de Jésus risque de ne pas être acceptée dans notre monde. car aujourd'hui, on parle qu'il faut toujours se surpasser, gagner la médaille d'or (les jeux olympiques) et "s'abaisser" est une attitude méprisée, considérée comme dévalorisante: Dans notre monde il ne faut pas démissionner, s'écraser, céder, capituler devant les autres. En même temps on parle assez bien de l'humilité.J'écoutais la semaine dernière, le frère de Penny, la jeune nageuse de Toronto, qui disait qu'il espérait que sa petite soeur demeurerait humble comme elle l'a toujours été...C'est bien mais je pense que cette lecture n'est pas suffisante. Il faut voir plus loin...

Jésus, encore ici, ce matin,nous révèle le Royaume de Dieu... il nous révèle Dieu! Un Royaume à l'envers de tous les autres royaumes, un Dieu à l'envers de celui que nous imaginons souvent. Contemplons donc encore une fois Dieu, en Jésus.

Alors qu’Il aurait eu le droit de «revendiquer le rang qui l'égalait à Dieu» (Philippiens 2, 6), Jésus a choisi de se mettre à la dernière place.

Nous nous rappelons tous, la scène du lavement des pieds, (Jean 13,1ss) où nous avons vu Dieu «en tablier», Dieu « à genoux aux pieds des apôtres », Dieu «lavant les pieds sales» de ces hommes qui représentent l'humanité.

Nous avons vu Dieu au service de tous, car c'était l'image même, à l'avance, de la Croix. Là est la vraie grandeur de Dieu: « Lequel est le plus grand, celui qui est à table, ou bien celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table? Eh bien, moi, je suis au milieu de vous à la place de celui qui sert. » (Luc 22, 26-27).

Prendre la place du service, c'est imiter Dieu.

La raison pour laquelle nous sommes invités à dépasser le jugement défavorable du monde moderne sur les « petits, les pauvres, les humiliés», c'est parce que Dieu est comme ça. Jésus a vraiment pris la dernière place...Qu'est-ce qui justifie les abaissements de Jésus, « jusqu'à la mort, et la mort sur une croix »?

Le sens de cette « dernière place »il faut le chercher au-delà de toute raison: dans l'Être même de Dieu! «Qui me voit, voit le Père » (Jean 14, 9). Quand comprendrons-nous enfin que Dieu est est Amour ? le parfait don de soi? sans aucune réserve, sans aucun repli sur soi? Et la Croix de Jésus c'est, tout simplement, la révélation éclatante de cette réalité de Dieu. Dieu, c'est cet acte suprême
d'amour que nous appelons amour fou, et qui est absolument naturel au Père, comme au Fils, comme à l'Esprit Saint. Dieu ne saurait faire autrement que de Se donner totalement, en prenant la dernière place pour que l'autre ait toute la place! Celui qui sait ce que c'est que d'aimer, peut comprendre cela.

Qui ne sait pas aimer, ne comprendra jamais. Celui qui est le plus serviteur – le dernier –, c'est celui qui est le plus amour !

Et nous ?

En ce début d'année, on attend partout des serviteurs. Parce que Dieu est amour, parce que Dieu est service, les disciples de Jésus, nous devrions être les premiers à nous mettre humblement à la disposition de tant d'engagements dont les autres ont besoin.

Frères et soeurs, .une année de services, d'engagements nouveaux peut-être, est là, devant nous. Vais-je rester dans mon coin en disant que j'en ai assez fait? Vais-je me proposer, me mettre à la disposition de ceux et celles qui attendent quelque chose de moi ?

Prions: Alors Seigneur, toi dont le Fils s’est abaissé jusqu’à prendre notre condition de faiblesse et à mourir sur une croix, accorde-nous, à son exemple, de ne pas chercher les honneurs mais de choisir dans la simplicité du cœur la seule place qui nous revienne : celle de servir nos frères et soeurs comme Jésus, Amen!





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