02 avril 2017
Ézéchiel 37, 12-14
Psaume 130 (129)
Romains 8, 8-11
Jean 11, 1-45
Nous approchons de la fin du Carême. Les lectures bibliques de ce dimanche nous laissent entrevoir la joie de Pâques, la victoire de la vie sur la mort. Nous sommes invités à participer à cette victoire en nous engageant au service de la paix et de la vie.
Pensons spécialement cette année, aux conflits, à la détresse des migrants, à ceux et celles qui fuient leur terre à la recherche d'un lieu de paix. Il est important d'être attentifs aux cris d'ici et de là-bas. L’évangile nous invite cette année à nous laisser toucher par les cris du monde et à les transformer en espérance partagée.
«Jésus pleura»
Ce récit de la résurrection de Lazare est tout rempli d’amitié humaine. « Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare », nous dit saint Jean. Il nous montre tout au long de cette longue marche vers le tombeau de Lazare, les différentes réactions de Jésus : la tristesse, l’émotion, le frémissement qui annonce la crise des larmes. Gagné par la contagion de la douleur, abattu par le drame terrifiant de la mort, « JÉSUS PLEURA» v. 35, (c'est le verset le plus court de la Bible): Et Il pleure, mais pas de ces sanglots bruyants que l’Orient aime faire entendre autour de ses deuils (en grec :« klaiein »). Jésus laisse couler les larmes silencieuses (en grec : « dakruein »), celles que verse un homme dont le coeur est brisé. Un homme qui, dans sa douleur, reste pourtant maître de lui.
Pourquoi Jésus pleure-t-il ? Parce qu’à certaines heures, c’est la seule façon qu’il nous reste d’aimer et de prier. Fraternel et sensible à l’extrême, Jésus y exprime toute sa douleur devant la mort d’un ami. Mais, en même temps, ces pleurs ont une portée bien plus profonde. Jésus voit encore dans la tombe de Lazare l’annonce de son propre mort, imminente. Mais surtout, il verse les larmes de Dieu devant la mort, qu’il n’a pas voulue, et qui sépare les êtres. Il se trouve, en cet instant, face à l’Adversaire. A son Adversaire. Lui, qui est la vie, le Seigneur de la vie, venu en ce monde pour donner la vie, il va devoir affronter la mort, sa mort.
Sa vie, donnée en toute liberté, va briser le cercle infernal, ouvrir l'être humain à la grande espérance. Ce n’est pas Lazare seulement qu’il faut faire sortir de la mort, c’est toute l’humanité qu’il faut arracher à l’Adversaire. Ce sont tous les hommes et femmes qu’il veut libérer des griffes de la mort redoutable du péché.
«SORTIR»
Il y a un mot qui revient souvent dans l'Ancien Testament et dans l'Évangile : c'est le verbe "sortir". Nous découvrons un Dieu qui fait "sortir" son peuple d'Égypte ; il lui annonce qu'il le fera sortir de ses tombeaux : "Je mettrai en vous mon Esprit et vous vivrez. “Ézéchiel 34 (Première lecture)
L'Évangile nous parle également d'un Dieu qui "sort". Nous connaissons tous la parabole du semeur
qui est sorti pour semer. Et nous n'oublions pas le maître qui sort pour embaucher jusqu'à la onzième heure. Face à ce que nous voyons aujourd'hui, par cette Parole, nous sommes invités à sortir de notre indifférence et de notre passivité. Comme au temps de Moïse, le Seigneur voit la misère de son peuple et il nous envoie pour le libérer de tout ce qui le détruit.
Et l'Évangile de ce dimanche nous fait assister à la sortie de Lazare de son tombeau. À travers ce geste et cette parole:« Lazare, viens dehors!» (v.43) Jésus exprime pleinement son pouvoir sur la mort. Les disciples savent que cette montée vers Jérusalem est une marche vers la mort. Malgré leur incrédulité, il veut leur faire comprendre que cette route s'achèvera par la victoire de la vie.
De cet Évangile, nous devons surtout retenir la déclaration solennelle de Jésus : "Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra". Puis nous avons la réponse de Marthe : "Oui, Seigneur, je crois."
Un simple retour à la vie ne fait que reculer l'échéance. (Lazare va mourir un jour). Le Christ veut nous faire passer à une autre vie. Il nous appelle à une vie nouvelle. Ce sera le triomphe de la vie sur la mort. C'est une vie qui ne passera pas.
Mais avant toute chose, il nous faut entendre l'appel du Christ qui veut nous faire sortir de notre tombeau. Avec lui, c'est l'évènement merveilleux de la victoire de la vie sur la mort. Nous sommes invités à vivre ce carême comme un passage vers une vie plus juste, plus solidaire, plus ouverte à Dieu et aux autres. Avec le Christ, nous pouvons toujours triompher de nos peurs et retrouver le courage et l’espérance de repartir en avant. C’est chaque jour qu’il nous faut ressusciter avec lui.
Aujourd'hui, le même Christ compte sur nous pour participer à cette œuvre de libération. Beaucoup de nos frères et sœurs sont un peu comme s'ils étaient enfermés dans des tombeaux. Nous pensons à tous ceux et celles qui sont opprimés, sans travail, affamés ou malades. Nous croyons que le Seigneur peut ouvrir ces tombeaux-là. Mais nous savons aussi que sa parole et son action passent par nos engagements.
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