miércoles, 1 de junio de 2016

Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Manger ensemble

Les premières communautés chrétiennes ont célébré dès l’origine la mort et la résurrection du Christ en faisant mémoire du repas que Jésus avait pris avec eux le soir du Jeudi Saint, la veille de sa passion. Ce repas a d’abord pris le nom de « partage du pain », montrant par-là qu’il était une action, une participation de tous, un partage entre les baptisés qui étaient passés par la mort et la résurrection du Christ. Le repas était le signe, le « sacrement » de ce passage et en même temps la source de leur communion et de leur action : la charité du Christ devenait ainsi la leur dans leur vie quotidienne.

Mais partager ainsi le « repas du Seigneur » a rapidement posé problème. La célébration se faisait au cours de repas communautaires, et les diverses coutumes alimentaires des participants ou leurs origines sociales différentes ont vite transformé ce partage en clans ou en oppositions. Les Apôtres ont dû intervenir pour régler les différends entre les chrétiens d’origine juive et ceux d’origine païenne (par la création de responsables des tables, Ac 6,1-7) ; Paul reproche aux Corinthiens leurs attitudes égoïstes au cours de repas (certains ont faim, alors que d’autres sont ivres ! C’est à cette occasion qu’il écrit le passage que nous avons à la deuxième lecture de ce jour) ; Pierre se demande s’il peut manger avec des chrétiens d’origine païenne, ce qui lui vaut un violent conflit avec Paul (à Antioche, Ga 2,11-14)... Bref, le repas de communion devenait celui de la division !

Le Corps du Christ donné en nourriture est signe de ce que nous sommes appelés à vivre, signe de l’amour donné du Christ. Il en est aussi la source, nous conduisant à y conformer nos vies. Comme le dit le Concile Vatican II, l’Eucharistie est « source et sommet de toute la vie chrétienne... Au cours de la liturgie eucharistique, les fidèles manifestent, sous forme concrète, l’unité du peuple de Dieu que ce très grand sacrement signifie en perfection et réalise admirablement ». À nous de la manifester aussi au-delà de la liturgie, dans toutes les dimensions de notre existence.


par le Père Jean Camus, eudiste




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