Gen.14, 18-20; Ps 109;1Cor.11, 23-26;Lc 9, 11-17
Chers frères et sœurs, aujourd’hui, nous sommes rassemblés pour commémorer la Fête du St Sacrement de l’Eucharistie ou la fête de la Communion au Corps et au Sang du Christ consacrés et donnés à nous comme nourriture, comme nous le vivons chaque dimanche à la messe. Plusieurs se rappellent comment dans le passé, cette fête donnait lieu à une grande procession de la communauté à travers la ville, le quartier! L’itinéraire de cette procession était jalonné de reposoirs bien décorés pour accueillir à chaque fois,le prêtre qui portait l’ostensoir et les fidèles pour un moment d’adoration eucharistique.
Pour nous aider à comprendre l’importance de cette fête, les textes de ce dimanche nous invitent à reposer notre méditation sur une expression forte qui y ressort : rendre grâce, remercier, bénir… En fait, l’Eucharistie nous rassemble pour remercier, pour dire une vibrante action de grâce à Dieu, qui pour nous chrétiens est le Père, le Fils et l’Esprit Saint comme nous l’avions célébré le dimanche dernier à la fête de la Sainte Trinité L’Église nous apprend donc par Jésus-Christ son Unique Pasteur, à dire notre remerciement, elle qui est son Corps mystique et qui vit sous l’action de l’Esprit St, envoyé par le Père à cause de lui.
Notre assemblée eucharistique rend grâce à Dieu le Père et le remercie pour la création du monde, du ciel et de la terre, pour le don de la vie, pour son amour et sa miséricorde infinie qu’il porte sur les bons et les méchants, parce ce qu’il est un Père, un Père que la Bible décrit comme un Dieu plein de tendresse et de pitié, un Dieu qui aime les hommes et les femmes, inlassablement, et non en fonction de leurs mérites. Ce Dieu protecteur, qui nous appelle à lui et nous montre toujours le chemin de la vie et de l’épanouissement mais qui respecte cependant notre liberté. C’est, il me semble, tout le sens de l’action de grâce particulière que nous rapporte la première lecture tirée de la Genèse. Pour avoir protégé son ami Abraham et lui avoir permis de remporter des victoires, le prêtre Melkisédeck rend grâce à Dieu avec Abraham qu’il bénit à travers un sacrifice non-sanglant fait de pain et de vin. C’est donc pour la création, pour la vie qui court dans nos veine et qui vient de lui que nous le remercions.
Mais nous rendons grâce surtout, parce que ce Père très aimant nous a envoyé son Fils Jésus (le verbe incarné) pour nous montrer jusqu’où va son amour et nous attirer tous à lui. Nous le remercions pour son Fils Jésus, venu vivre en homme parmi les hommes et les femmes, mourir comme l’un de nous, en affrontant le supplice de la croix et l’abandon de tous, pour notre salut. C’est pourquoi St Paul dans la 2e lecture, nous dit les deux significations fondamentales de la célébration eucharistique telles que le Christ les a révélée lui-même dans la cérémonie de la cène au soir du jeudi et la tradition de l’Église transmise de génération en générations qui remonte aux apôtres et aux premières communautés chrétienne : la célébration eucharistique commémore la passion et la Résurrection de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Elle est considérée aussi comme le signe visible de la Nouvelle-Alliance
de Dieu avec son Peuple qui est l’Église. De sorte qu’en la communion au Corps et au Sang de son Fils, Dieu dispose pour nous la grâce de communier à son amour dans l’amour de son Fils, notre rédempteur, en qui nous avons le pardon des péchés, la source de notre sanctification et le salut du monde. Ainsi donc l’eucharistie entretient la relation vital entre Dieu et chacun, chacune de ses enfants, en devenant dans l’offrande qu’il fait de sa personne dans l’hostie consacrée, un lien affectif et vital par lequel nous pouvons mieux nous unir à lui et par lui, communier à vie divine. Nous comprenons mieux pourquoi le Christ a dit dans l’évangile que «qui mange mon Corps et boit mon sang, vivra par moi éternellement, aura la vie éternelle…» C’est parce que Jésus nous manifeste sa présence réelle et agissante, comme un signe réel de communion parfaite. Ainsi quand nous sommes invités à aller prendre l’hostie consacrée par Jésus à chaque messe, nous ne sommes pas inviter à accomplir un acte banal. Nous sommes invités à nous unir d’une façon spéciale mais réelle, immatérielle mais mystique et spirituelle, à la personne du Christ, à communier à la chaleur de sa présence sanctifiante, qui nous fait « gouter à la joie de son amour pour chacun et chacune de nous, pour l’Église et le monde entier : Ô quel mystère, Amour merveilleux, C’est le Créateur qui s’unit à sa créature! Ô quel admirable échange, Dieu se donne à nous, pour nous il s’est abaissé, il s’est fait obéissant jusqu’à la mort, pour nous donner d’avoir part à sa vie! Oui c’est en Jésus, chemin, vérité et vie de nos vies que nous pouvons vivre et reconnaître que l’amour n’est pas inutile.
Par le miracle de la multiplication des pains et la mission que le Christ donne aux disciples, que nous rapporte l’Évangile, nous comprenons aussi que l’eucharistie est la source de communion et la dynamisme pour l’Église, Corps mystique de Jésus. En cela le conseil que St Paul donne dans le chap précédant celui que nous avons lu est significatif (1cor10,16-17) : « la coupe d’action que nous bénissons n’est-elle pas communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons n’est-il pas le Corps du Christ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul Corps, car nous avons tous part à un seul pain». Le témoignage que l’Église nous donne depuis les origines de sa foi, c’est que l’eucharistie est aussi le fondement de son unité et de sa vitalité missionnaire sous l’action du St Esprit. Ainsi à chaque célébration eucharistique, je me joins à une communauté de croyants et de croyantes qui forment le Corps mystique du Christ. Je ne suis pas isolé dans la vie et dans mon chemin vers Dieu. Je fais partie d’une multitude de gens qui se reconnaissent frères et sœurs, disciples d’un même Maître et serviteurs de leurs frères et sœurs. Jésus priait son Père en lui demandant, «Père, qu’ils soient un comme toi et moi sommes uns, que ma vie soient en eux comme toi tu es en moi et moi en toi….afin que le monde, croit que tu m’as envoyé..» Jn17. Le Père Eudes disait aussi que le chrétien, la chrétienne, est un autre Jésus-Christ vivant en la terre. Porteur de Jésus Christ, il est appelé à faire vivre et régner l’amour de Jésus dans le cœur des hommes et des femmes, dans le monde d’aujourd’hui, être instrument de sa sollicitude et de sa miséricorde.
Chers et frères et Sœurs le message de l’eucharistie est toujours d’actualité même si les grandes processions au St Sacrement ne se font plus de façon systématique: le corps et le sang du christ présent dans l’eucharistie nous sont donnés «pour que le monde ait la vie». Prions afin que la fête d’aujourd’hui soit pour nous l’occasion de devenir une offrande agréable à Dieu en union avec Jésus sous la mouvance du St Esprit pour les siècles des siècles. AMEN
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