miércoles, 8 de junio de 2016

Fête du Sacré-Coeur Saulnierville

05 JUIN 2016

(10e dimanche du temps ordinaire C)

1 Rois 17, 17-24

Psaume 30 (29)

Galates 1, 11-19

Luc 7, 11-17

En relisant les textes de ce dixième dimanche, particulièrement l'Évangile, il m'a semblé qu'ils étaient bien choisis pour célébrer la fête du Sacré-Coeur. Cette fête nous rappelle un Dieu qui a du cœur, un cœur aimant, un cœur qui cherche sans cesse à entrer en relation, en amitié, en alliance avec nous. La mesure de son Amour est d’aimer sans mesure !

La première lecture tirée du livre des Rois, nous a rappelé le retour à la vie du fils de la veuve de Sarepta que le prophète Elie rendit à sa mère.

Et le passage de l’évangile de Luc nous montre Jésus -remettant debout -, un fils unique pour le donner à sa mère.

Comment appliquer ces récits à notre vie d’aujourd’hui ?

D’abord en acceptant de faire disparaître toutes les fausses images de Dieu que nous rencontrons autour de nous et que nous gardons trop souvent en nous.

1. Voyons dans la première lecture la veuve de Sarepta faire immédiatement l’association de la mort de son fils avec ses propres fautes. « Qu’est-ce que tu fais ici, homme de Dieu ? Tu es venu chez moi pour rappeler mes fautes et faire mourir mon fils ! » C’est une réaction exactement semblable à celle qui nous vient lors d’une épreuve : «qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter ça? »(v.18) Pour la pauvre femme qui avait accueilli le prophète, il lui fallait nécessairement payer, un jour ou l’autre, le prix fort pour ses fautes! La résurrection de son fils, a dû briser l’image bien trop humaine et faussée qu’elle se faisait d'un Dieu qui punit... !

2. La maman veuve de l"évangile...

Le petit village de Naïn existe toujours, en Israël, à quelques kilomètres de Nazareth. Luc est le seul de tous les évangélistes, à nous rapporter cette scène émouvante. Cette femme est donc frappée par l’épreuve la plus cruelle qui soit, la perte d’abord de son mari et ensuite de son unique enfant. La voilà complètement seule au monde. Immense est la tristesse, immense la souffrance de cette maman qui a tout perdu et qui amène vers le cimetière son fils unique, accompagnée d'une grande foule. J'ai envie de dire que c'est peut-être la Vierge Marie, qui s'est rappelée cette évènement, opéré dans un village voisin de Nazareth, et dont la nouvelle avait dû se répandre pour arriver aux oreilles de la maman de Jésus. Et l’on comprend comment ses souvenirs ont dû se réveiller, quand, après la résurrection de son fils, elle a pu faire le rapprochement des deux situations : une veuve... un fils unique mort... «rendu à sa mère»

Entre Jésus et les mères, il y a un secret, qu'il tient de la sienne: Marie. Combien d'entre ces mamans admirables n'a-t-il pas rencontrées dans les villages de Galilée. Combien de miracles n’a-t-il pas faits pour elles ? Parce que les mères ont toujours besoin de quelque faveur pour leur enfant. Est-ce par hasard que Luc utilise ce mot émouvant: «Il le rendit à sa mère » ? (v.15)

Que fait Jésus, avec toute sa compassion, avec ce « saisissement aux entrailles» qu’exprime cet extraordinaire verbe grec,(εσπλαγχνισθη v.13 le «retournement de l’utérus maternel » du Seigneur devant la détresse de l'être humain. On retrouve ce verbe dans saint Luc ici, puis dans l’histoire du bon Samaritain(10,33) ému quand il voit l’homme tombé aux mains des brigands, et encore avec le père du fils prodigue (15,20)en voyant revenir son fils.

C’est bien ce dont parle le prophète Jérémie:« Éphraïm(Israel) n’est-il pas pour moi un fils précieux, n’est-il pas un enfant de délices, puisque son souvenir ne me quitte plus chaque fois que j’ai parlé de lui? Voilà pourquoi, à cause de lui, mes entrailles frémissent ; oui, je l’aime et je l’aime – oracle du Seigneur » (Jérémie 31,20).

Un Dieu qui ne cesse jamais de nous enfanter, qui nous porte en son sein, comme une mère. La Toute-Puissance de Dieu est celle de l'amour: c’est le Père que nous affirmons tout-puissant dans notre Credo! Et c'est bien ce Dieu-là qui Se révèle de façon définitive en Jésus, un Dieu vulnérable, humain, capable de S'émouvoir devant nos détresses.

Prenons le temps de contempler, un instant, l'émotion qui étreint le coeur de Jésus, le coeur de Dieu, jusqu'aux entrailles: «Ne pleure pas /», dit-Il. C'est Dieu qui Se révèle dans cette infinie tendresse.

Pourquoi Dieu s’est-il fait homme en Jésus ? Parce qu’il a craqué d’amour, qu’il a fondu en larmes pour l’être humain, pour toi, pour moi, pour chacun, chacune de nous. Devant le malheur de cette femme, quand Dieu, en Jésus, visite son peuple, il est proche de lui, il s’approche de lui, il s’émeut. Si nous voulons témoigner du Dieu qui visite les hommes et les femmes, à notre tour faisons nous proches et bienveillants, miséricordieux...

3. « Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi!»v.14

Ce mot « Lève-toi ! » doit aussi être souligné. C’est celui qui servira à désigner la résurrection de Jésus... Même mot utilisé à notre baptême (Éphésiens 5,14)

La résurrection du fils de la veuve de Naïn est une anticipation de celle de Jésus... et une anticipation
de notre baptême. Ceci est très important pour comprendre le sens exact de ce miracle, dans un petit village de Galilée. En effet, pour « un » jeune homme ressuscité « un jour» dans « une » bourgade de notre terre... combien de millions qui n'ont pas cette chance, et qui sont fauchés dans la fleur de l'âge.

Mais «Dieu a visité son peuple»(v.16),nous dit Luc. Et, dans cette visite exceptionnelle, il nous a donné, à l'avance, le signe de ce qui arrivera pour tous un jour, à la fin des temps, quand il « essuiera toute larme... » quand il n'y aura plus « ni cris, ni deuils, ni morts » (Apocalypse 21, 4).

Le monde serait vraiment absurde, comme le disent les non-crroyantss, si tout se terminait au trou noir de la tombe. Mais nos baptêmes anticipent, pour nous, ce jour heureux où la vie éternelle triomphera. Ce jeune homme, ressuscité pour sa mère, à Naïn, ça intéresse tous les hommes et femmes de la terre.

« Ne pleure pas!» Suis-je attentif à la peine des autres ? Est-ce que je sais parfois deviner les souffrances cachées ? Une parole une attitude de tendresse qui réconforte et remet en route, cela ne coûte rien. Il suffit d'abord de voir.

Restons attentif au Seigneur Jésus qui continue de nous dire : « Lève-toi, j’ai vaincu le monde. N’aie pas peur. » Même quand vient le temps des larmes, pleurons et en même temps chantons que la mort n’a pas le dernier mot. Dieu est toujours du côté de la vie. Déjà il nous ouvre les portes de l’espérance. Ecoutons-le nous murmurer au cœur : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Esaïe 43,19 ; Apocalypse 21, 5). Ce monde renouvelé, auquel nous contribuons par nos gestes d'amour, c’est la résurrection en marche!





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