miércoles, 15 de junio de 2016

11ème dimanche Ordinaire C

12 juin 2016

2 Samuel 12, 7-10.13

Psaume 31

Galates 2, 16.19-21

Luc 7, 36 – 8, 3

C'est du péché dont il est question en ce dimanche.

Je me rappelle avoir lu, il y a quelque temps un livre d'un psychiatre qui avait pour titre: "Qu'et-il advenu au péché?" Ça m'avait frapppé de voir qu'un psychiatre parlait de péché...

Il était surpris que dans toutes les réflexions sur l'être humain, sur son comportement et sur son avenir, il n'était pas question de "péché", un mot qui était un véritable mot d'ordre chez les prophètes de l'Ancien et souvent employé dans le Nouveau Testament. C'était un mot, jadis dans l'esprit de tout le monde, mais maintenant rarement, voire jamais entendu. Est-ce que ça signifie que le péché n’a rien à voir dans tous les troubles qui ont lieu, les nôtres et ceux du monde.? Serait-il que plus personne n'est coupable de quoi que ce soit? Coupable peut-être d'un péché dont on pourrait se repentir et qui pourrait être réparé ou expié? Que tous le mal qui nous entoure serait simplement le fruit d'une personne malade, criminel ou endormi?

Nous nous rendons compte tous les jours que bien de mauvaises choses arrivent autour de nous,dans notre monde.; «l'ivraie est semée dans le champ de blé dans la nuit…» Mais personne n'est responsable, personne ne répond de ces actes? Nous reconnaissons tous qu'il y a de l'anxiété et de la dépression, et même un vague sentiment de culpabilité; mais est- ce que personne n'a commis le péché? En effet, où est allé le péché? Qu'est-il devenu?

Je pense, comme dit le psychiatre, que rien n'est arrivé au péché, mais à nous, il nous est arrivé quelque chose! Tout simplement,nous ne voulons plus parler de péché. Ce n'est pas un sujet qui entre bien dans une conversation, surtout si on est "en bonne compagnie". Essayez de mentionner le mot «péché» la prochaine fois que vous irez à une fête et vous allez voir combien ça prend de temps pour que quelqu'un change de sujet. Le péché est un sujet impopulaire. Parfois, les prédicateurs sont critiqués pour en avoir trop parlé. Mais aujourd'hui je vous en parle pour trois raisons:

1. Parce que la Bible parle beaucoup de péché et parce que nous sommes réalistes.

2. J'en parle parce que nous devons connaître les mauvaises nouvelles pour pouvoir vraiment apprécier la Bonne Nouvelle du pardon.

3. Si je relis simplement le texte ordinaire de l'Eucharistie, je relève au moins 16 fois où l'on mentionne le péché...et 6 fois dans les textes de ce dimanche...donc 22 fois...

Et même si nous évitons de parler du péché, ça ne change pas la vérité. Le mal existe dans ce monde.

Cette page d'Évangile, où nous retrouvons Simon le pharisien et cette madame pécheresse, dont Luc ne précise d’ailleurs pas la faute,..

nous révèle que devant Dieu nous sommes toutes et tous pécheurs. Jésus, avec des images concrètes, comme il en a le secret, nous livre la plus profonde théologie sur le péché.

Ce péché qui nous colle à la peau c'est bien plus qu'une infraction à la morale ou à des lois ; il est
surtout un rejet de Dieu. S’il y a discorde, injustice entre les personnes, le lien envers Dieu, aussi, est déchiré. Dieu refuse le geste d’amour qu’on tend faire envers Lui, quand on n’aime pas, aussi, ses frère et soeurs! Dieu se porte le responsable de nos relations humaines. Avant d’avoir des relations correctes avec Moi, dit-il, ayez d’abord des relations correctes entre vous. La charité fraternelle passe avant le culte.

Le grand pécheur qui est accablé par le poids de ses fautes va s'émerveiller de la remise de ses dettes. C'est ce que nous voyons dans la réaction de David dans la première lecture.« David dit à Nathan: J'ai péché contre le Seigneur. »(v.13). Il prend conscience que c'est vraiment le Seigneur qu'il a offensé. quand il a vu une femme très belle, il l'a voulue pour lui, il a péché avec elle et qu’ensuite il a fait assassiner son mari. Oui! quand je manque à l'amour ce n'est pas seulement à une loi que je manque mais à Celui qui m'a donné cette loi de l'amour et qui me l'a donnée par amour. Je manque donc d'amour envers Celui qui m'a tant donné. David a déjà parfaitement saisi cela, mille ans avant Jésus. Et il bénéficie du pardon de son Dieu.

C'est aussi ce que nous présente les gestes de la pécheresse envers Jésus. Elle a reconnu sa condition et elle reçoit le pardon du Seigneur «parce qu'elle a beaucoup aimé»..

Le pardon révèle l'horreur de ce qui a été fait et surtout l'amour de celui qui pardonne.

Ce pardon ne change pas le passé, mais il change l'avenir ; il nous ouvre un chemin d'espérance. Nous pouvons "payer" notre dette par plus de foi et plus d'amour. Le Christ se présente à nous tous comme le chemin qui nous permet d'aller à Dieu ; ce chemin est ouvert même aux plus grands pécheurs. Il faut le dire et le redire à ceux et celles qui ne le savent pas : Dieu veut faire miséricorde à tous. C'est pour nous et pour le monde entier qu'il a livré son corps et versé son sang. Il nous veut tous avec lui car il nous aime tous.

En cette année du Jubilé de la miséricorde, ces paroles que nous venons d'entendre nous révèlent un Dieu qui veut à tout prix nous sortir de notre situation de péché, nous accueillir et nous pardonner.

Rendons grâce pour ces paroles et pour l'Eucharistie que nous vivons , ce matin, où Jésus nous dit qu'il «verse son sang pour vous et pour la multitude en rémission des péchés».





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