C’est le beau titre d’un livre-témoignage de Mgr J. Jullien, ancien archevêque de Rennes, aujourd’hui décédé. C’est aussi ce que semblent dire aujourd’hui, chacun à sa manière, Isaïe et les deux apôtres Pierre et Paul dans les lectures de ce dimanche devant la mission que le Seigneur veut leur confier.
Ébloui par la sainteté de Dieu lui apparaissant au temple, Isaïe déclare : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures ». Mais une fois ses lèvres purifiées, à la question posée par le Seigneur : « qui enverrai-je, qui sera mon messager ? » sans hésiter, il répond : « Moi, je serai ton messager, envoie-moi » .
Pierre devant la pêche miraculeuse qu’il vient de réaliser, parce qu’il a obéi au Seigneur, « tombe aux pieds de Jésus en disant : ‘éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur’ » . Mais Pierre entend alors le Christ lui dire : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » . Et l’évangéliste de conclure « laissant tout, ils (=Pierre et ses compagnons) le suivirent ».
Paul, de son côté, va jusqu’à affirmer : « Je suis le plus petit des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu ». Mais il ajoute immédiatement : « Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m’a comblé, n’a pas été stérile. »
Les réactions d’Isaïe, de Pierre et de Paul témoignent, par leur humilité, de l’authenticité de leur vocation.
Les services ou missions qui peuvent nous être également confiés aujourd’hui dans l’Eglise ou dans le monde, ne seront vécus avec justesse et fécondité que si nous commençons d’abord par reconnaître et dire, à notre tour, à la suite d’Isaïe, de Pierre et de Paul : « Je suis, Seigneur, trop petit pour ta grâce ».
Joseph Le Gall, eudiste.
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