miércoles, 10 de febrero de 2016

Cinquième dimanche année C

07 février 2016

Isaïe 6, 1-2a. 3-8

Psaume 138 (137)

I Corinthiens 15, 1-11

Luc 5, 1-11

Si vous avez remarqué,d'habitude je médite avec vous, le texte de l'Évangile mais aujourd'hui, je vais changer un peu et regarder avec vous les trois personnages qui sont saisis par le Seigneur, chacun à sa façon, car je crois qu'ils peuvent être pour nous comme des exemples à imiter pour découvrir, nous aussi, la rencontre que le Seigneur veut faire avec chacun, chacune de nous.

En 2016 comme au premier siècle, Jésus vient nous rencontrer sur nos rivages-ici à la Baie- sur nos chemins, dans nos lieux de travail ou de loisirs... et à la maison, au sein de notre famille...

Comme Isaïe, le prophète-diplomate de la cour royale de Jérusalem, nous pouvons vivre la rencontre brûlante avec celui devant la sainteté duquel on se sent «les lèvres impures» (sont indignes de Dieu).(Is 6,5) Avec Simon Pierre, nous pouvons prendre conscience de notre fragilité : « Seigneur, éloigne-toi car je suis un homme pécheur »(Luc 5,8)

Et Paul n'est pas si différent de nous, lui qui se qualifie d’ « avorton »(I Cor 15,8 ( le moindre... à un être né avant terme. 9Je suis en effet le moindre des apôtres...) qui a « persécuté l’Eglise », mais rend témoignage à la grâce de Dieu qui fait de lui un témoin du Ressuscité.(vv 9-10)

Aujourd’hui le Seigneur rencontre des hommes et des femmes qu’il appelle à le suivre... Chacun, chacune de nous ici...

Et il peut venir à notre rencontre de mille manières, dans une expérience qui est complètement différente de la routine des jours ordinaires. Pour un instant, l’homme,la femme fait l’expérience de la Présence divine. Dieu peut nous rejoindre aujourd’hui comme la perception fulgurante du Dieu trois fois saint du prophète Isaïe lors de la prière au Temple où les anges, les séraphins proclament la sainteté de Dieu.

Nous reprenons ces paroles à chaque messe. Mais comment les prononçons-nous? Peut-être le faisons-nous avec légèreté et sans penser à la sainteté de Dieu qui est une chose extraordinaire qui nous dépasse totalement? Je pense qu'elles donnent un contact authentique et profond avec le Seigneur, un contact que ne peuvent nous donner des prières superficielles.

Le Seigneur peut venir aussi dans notre métier comme Simon-Pierre, ( en écoutant l'Évangile, je pense particulièrement à tous eux et celles qui travaillent de la pêche...)

et même il peut venir dans les violences exercées « au nom de Dieu » à la manière de Saul sur la route vers Damas….

C’est « aujourd’hui » qu’il nous faut entendre l’appel du Christ: « Va en eau profonde, va au large. »(« Avance plus loin, là où l'eau est profonde,) (Luc 5,5) Autrement dit,

*c'est dans ce que tu connais qu'il te faut creuser, qu’il faut t’approfondir,

* c'est dans ce que tu vis qu'il te faut encore grandir,

* c'est dans ce que tu vis tous les jours, qu'il faut pousser, aller plus loin, aller au large...

Avons-nous fait la rencontre de Dieu? Le laissons-nous nous rejoindre? Lui permettons-nous de prendre l’initiative dans nos vies et d’accorder à nos actions une fécondité inespérée ?

Car alors, nous serons dans la paix. Nous recevrons la grâce de la joie. Dans les eaux profondes de notre être, Il est là, qui déploie sa présence aimante et silencieuse.

Aujourd'hui, la Parole a toujours besoin de témoins, qui puissent proclamer par leurs mots et par leurs vies, leur rencontre avec le Ressuscité.

Je lisais dernièrement que nombre des migrants qui arrivent du Proche-Orient en guerre, sont interpellés par le christianisme. Il n’y a pas que des délinquants,comme à Cologne. Beaucoup d’entre eux sont, en Allemagne,au Canada et ailleurs, touchés par la grâce de Dieu, et se convertissent.
Osons donc annoncer, autour de nous,comme saint Paul, la Bonne Nouvelle, celle que nous proclamons à chaque eucharistie après la Consécration : « Christ est mort pour nos péchés, Christ a été mis au tombeau, Christ est ressuscité et nous attendons son retour. » Sachons annoncer comme le prophète Isaïe : « J'ai vu le Dieu vivant, et je vis. »

Devant les difficultés de l'Eglise aujourd'hui, devant les problèmes de transmission de la foi, suis-je capable d'entendre la parole : " Avance au large, et jetez vos filets pour prendre du poisson..." ?

En-dehors même de l'annonce de la foi, dans le quotidien de la vie, devant les difficultés, les échecs, tous matins grisâtres de lui exposer ma peine, et de lui confier la réalisation de mes "pêches miraculeuses" inattendues ?






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