Jérémie 1,4-5.17-19
Psaume 71(70)1 Corinthiens 12, 31-13,13
Luc 4, 21-30
Si je vous demandais de m'annoncer le température qu’il fera l’été prochain, je suis certain que chacun de vous, même Cindy Day, répondrait : « Je l'ignore, je ne suis pas prophète ! »
Dans l'esprit de chacun, le prophète, c'est un diseur de ... bon avenir, un devin. C’est le sens que donne le « Petit Robert » Par contre, le « Petit Larousse » fournit comme réponse : « Personne qui proclame la parole divine » Et c'est juste. Le mot, d'origine grecque, signifie littéralement «celui qui parle au nom de Dieu. » Et effectivement, en relisant toute cette partie de la Bible qu'on appelle les « livres prophétiques »,(dans votre bible:De la page 939 - 1309) on peut déterminer les traits communs à tous ces hommes et femmes, -car il y a eu aussi des femmes prophètes-, choisis par Dieu pour porter un message à leurs contemporains, en des périodes diverses de l'histoire d'Israël. La plupart d'entre eux prennent nettement leur distance par rapport aux idées et aux coutumes de leur temps. Ils ne se gênent pas pour attaquer violemment les autorités civiles et religieuses. Libres à l'égard du pouvoir comme de la pression de l'opinion publique, ils ne font qu'obéir à Dieu. Quand tout va bien dans le pays, ils adressent à tous de sévères avertissements ; par contre, aux jours de malheur, ils délivrent un message d'espérance. Toujours à contre-courant, ils sont sans cesse en butte à la malveillance et à la persécution. C'est pourquoi « nul n'est prophète en son pays. »
Prenons l'exemple de Jérémie. (Première lecture)
Sa mission se situe dans une période particulièrement troublée de l'histoire d'Israël. Au début de cette mission, alors que le pays jouit de la paix, que tout le monde, dirigeants et dirigés, se complaît dans la corruption, il annonce que bientôt des envahisseurs vont surgir, une puissante armée qui ravagera tout. On se moque de lui. Mais après la prise de Jérusalem et la déportation de ses habitants à Babylone, Jérémie adresse alors des messages d'espoir et de réconfort.
Jésus aujourd'hui se présente comme un prophète. Ses compatriotes, d'abord, séduits par son message libérateur, passent à l'étonnement puis à la méfiance. Jésus dit qu'il est dans la ligne du prophète Elie. Or, Elie, c'était pour les Juifs le plus grand des prophètes, dont on disait qu'il reviendrait à la fin des temps. Elie, d'abord écouté, puis rejeté aussi bien par les autorités que par le peuple, et enfin échappant de justesse à la mort.
Le destin de Jésus lui-même, calqué sur celui d'Elie, est présenté comme en raccourci dans ce passage de l'évangile de saint Luc. Après avoir attiré les foules par sa prédication en Galilée et par les miracles qui accompagnent cette prédication, Jésus sera de plus en plus délaissé, contredit, persécuté par ceux qui possèdent un pouvoir en Israël, jusqu'à ce qu’il soit conduit hors de la ville (de Jérusalem) pour être crucifié. Luc termine ainsi : « Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin » Allusion, sans doute, au « passage », mort et résurrection de Jésus et au « chemin » qu'il poursuit avec tous ses disciples, aujourd'hui encore.
Aujourd'hui plus que jamais, notre monde a besoin de prophètes. Aussi bien pour réveiller ceux et celles qui s'enferment dans leur bulle que pour donner une espérance à ceux et celles pour qui la vie n'a plus de sens.
Prophètes ? Tous les baptisés y sont appelés depuis le jour de leur propre baptême. Le diacre ou le prêtre, en faisant sur nous une onction de saint chrême, a dit: « Vous êtes marqués de l'huile sainte pour que vous demeuriez éternellement les membres de Jésus Christ, prêtre, prophète et roi. »
Comment l’être aujourd'hui ?
D'abord, il s'agit de regarder le temps présent avec lucidité, sans se laisser tromper par toutes les propagandes et sans adopter systématiquement les idées reçues de la pensée unique que véhiculent les médias et la société.
Ensuite, il s'agit de se comporter, dans toutes nos relations, à contre-courant des manières d'être habituelles de nos contemporains.
« Là où il y a la haine, apporter l'amitié.
Là où se trouve la tristesse, susciter la joie.
Là où nous trouvons la discorde, bâtir la paix.
Là où règne la violence, apporter le pardon » (François d'Assise.)
comme le Dieu tendre et miséricordieux qui se donnent à tous les êtres humains.
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