martes, 25 de octubre de 2016

30e dimanche année C

23 octobre 2016

Siracide 35, 15b-17.20-22a

Psaume 34 (33)

2 Timothée 4, 6-8.16-18

Luc 18, 9-14

Aujourd'hui, encore une Parabole... une histoire de Jésus pour faire comprendre. Comme beaucoup de paraboles dont Jésus se sert, cette histoire bien connue du pharisien et du publicain est une caricature, un peu comme quelqu'un qui, d'un trait de crayon, sait dire la vérité d'un personnage ou d'une situation dans le Chronicle Herald de Halifax...

Ce petit chef d'œuvre de Jésus, aujourd'hui, met en scène 2 personnages typiques de la société de son temps: un pharisien et un publicain.

Pour bien saisir la saveur du portrait que Jésus en fait, il faut se rappeler que les pharisiens étaient des gens d'une grande rectitude morale, et non des hypocrites, comme on a tendance à le croire aujourd'hui. Ils étaient même très bien vus et importants dans leur temps. Celui que Jésus décrit est même un super-pharisien par ses jeûnes et sa générosité. Rendez-vous compte: il donne 10% de ses revenus. Qui d'entre nous en est capable ?

Il faut également se rappeler que les publicains étaient réellement de méchants bonhommes; non seulement collaborateurs de l'occupant romain, mais également voleurs, oppresseurs des petits, sans pitié pour les pauvres gens qu'ils n'hésitaient pas à faire vendre comme esclaves quand ils ne pouvaient pas payer les impôts qu'on leur réclamait. Souvent ils avaient acheté leur fonction, souvent très cher, et ensuite, parce qu'ils fixaient arbitrairement le montant de l'impôt, ils se débrouillaient pour faire rapidement fortune sur le dos des gens. On se rappelle de deux d'entre eux que nous connaissons bien: Matthieu et Zachée...

Et nos deux hommes- le pharisien et le publicain- montent au Temple pour prier. (V. 10)

Que s'est-il donc passé pour qu'à la fin de leur prière, seul le publicain soit justifié et donné comme exemple par Jésus? (v.14) Simplement un tout petit mot que le publicain n'a pas dit et que, par contre, on trouve dans la bouche du pharisien: le mot "comme ». «Je te rends grâce, dit le pharisien, parce que je ne suis pas comme les autres hommes. » (v.11) En disant ce mot, il se met à part, et pire, il se compare aux autres, à son avantage, naturellement. Voilà la racine de son péché.

Se comparer aux autres ne peut que produire en nous une foule d'attitudes négatives, de l'autosatisfaction (Dieu merci, je ne suis pas comme les autres) à la dépression (Je ne suis bon à rien).

L'orgueil produit le mépris des autres, et l'envie produit la jalousie. Ne croyez-vous pas que là réside tout le malheur de l'être humain. Et ce que je dis de notre expérience personnelle est valable non seulement pour les personnes, mais aussi pour tous les groupes humains : nations ou classes sociales, sans oublier les diverses confessions religieuses et même les paroisses.

Nous voici une fois de plus invités à faire la vérité en nous. Ce qui permet au publicain d'être justifié, c'est qu'il se situe dans la vérité de son existence : il ne peut pas mentir à Dieu, il ne va donc pas se mentir à lui-même. Il est réellement un pécheur. Et il le reconnaît. Plus même, il demande pitié à Dieu. Et il est exaucé.

Le malheur du pharisien, c'est de mettre sa confiance en lui-même en ses actes. (tous ses verbes sont à la 1ère personne: Je,Je,Je,). Au fond, il n'a pas besoin de Dieu ni de personne. Il est seul. C'est tout juste s'il ne demande pas à Dieu de l'admirer.

Faire la vérité en nous pour être justifiés, cela exige de mettre sa confiance en Dieu et non plus en nous : voilà la leçon de foi que nous donne le publicain.

Certes, chaque fois que nous entendons cette parabole, il ne faut pas nous demander si je suis le pharisien ou le publicain, mais quand je suis le pharisien et quand je suis le publicain.

Nous aimerions dans le fond nous identifier au publicain, puisque c'est à lui que Jésus donne raison. Mais avons-nous tellement envie de nous frapper la poitrine? N'est-ce pas du bout des lèvres que
nous nous déclarons "pécheurs" ? Au fond, nous n'y croyons pas vraiment. "Mais Père Pierre, j'ai pas de péchés...je ne fais rien de mal, pourquoi voulez-vous que j'aille à confesse? "

Et si on est sincère, en chacun, chacune de nous, il y a bien des attitudes qui ressemblent parfois à celles du pharisien.

D'abord parce que nous pensons que le salut, c'est une question de mérites et qu'il faut se présenter devant Dieu avec tout ce que nous avons fait de bien.

Ensuite parce que nous avons besoin de nous sécuriser, de nous justifier grâce à ce que nous faisons et à ce que nous sommes.

Il nous faut, une fois de plus. Demander au Seigneur d'augmenter notre foi, pour pouvoir chaque jour grandir dans la confiance.

Si nous sommes vrais en face de Dieu, nous pourrons faire la vérité dans notre vie. Ce sera sans doute un grand nettoyage. Mais, croyez-moi, ça en vaut la peine!

Si l'on comprend bien la pensée de Jésus, on pourrait la résumer ainsi:

+Ou bien vous voulez vous en tirer seul, alors vous êtes perdus d'avance,,, +ou bien vous acceptez de dépendre de Dieu, alors vous êtes sauvés.

Comme elle est belle et vraie cette formule, cette prière qui commence nos confessions: »Bénissez-moi, mon Père, parce que j'ai péché» Et redisons-nous sincèrement en ce jour : "le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force, tous les jours de ma vie."





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