martes, 4 de octubre de 2016

27e dimanche année C

02 octobre 2016

Habacuc 1, 2-3 ; 2, 2-4

Psaume 95 (94)

II Timothée 1, 6-8.13-14

Luc 17, 5-10

Vous vous rappelez peut-être que nous avons lu le même texte d'Évangile dimanche dernier, qui était le dimanche de la Catéchèse. Comme je l'ai commenté à cette occasion, je voudrais brièvement méditer avec vous, la Première Lecture de ce dimanche. (Bible p.1279-1280)

Pourquoi l'Eglise a-t-elle choisi cette Première Lecture? C'est le seul texte du prophète Habacuc[1] que nous lisons aux messes du dimanche, mais ces quelqeus versets contiennent ce qu"il y a de plus important dans son livre.

Celui-ci a été écrit vers 600 avant Jésus-Christ, au temps du prophète Jérémie. Les barbares chaldéens- de Babylone- menaçaient Jérusalem etsemaient alentour pillage et violences. Le prophète, alors, questionne Dieu, l'accuse presque:

Tout le début de cette Première lecture est construit sur une question, une question grave, question éternelle et terriblement d'actualité, et qui devient un cri de révolte .: Pourquoi tant de souffrances? Il suffit que nous pensions, une minute, aux tensions diplomatiques et économiques qui existent entre différentes nations... La Russie, les USA, la Chine... Ces tensions sont bien souvent nourries par une recherche de pouvoir, la peur, la Vengeance ou l'ignorance. (Pensons à la Campagne que mène Donald Trump, candidat aux élections présidentielles des États-Unis de novembre prochain...Il est un bon exemple.) L'humanité ne semble pas vouloir s'arrêter de s'engager sur des Voies qui la conduisent nulle part sinon vers la haine, la souffrance et la mort. Pourquoi ces déchirures entrent les peuples ? Pourquoi tant de Vies humaines détruites, gâchées? (Syrie) Pourquoi tant de misères, de souffrance ?

- il y a le malheur, le malheur inviduel ("J’appelle au secours") et le malheur collectif, souffrances et
tragédies du monde ("notre misère...pillage et violence...dispute et discorde...") - bref, les nouvelles des News, toute "l'abomination" qu'il y a chaque jour à "voir"...- et le Seigneur ne fait rien ! "...tu n'écoutes pas...tu ne libères pas,tu ne sauves pas..."(v.2) Dieu semble indifférent à tout ce mal : "Pourquoi regardes-tu notre misère sans réagir...?"(v.3) ; il semble même vaguement complice : "Pourquoi m'obliges-tu à voir le mal...?"(v.3)

Là,nous sommes à la limite du blasphème, et en fait nous retrouvons tant de nos contemporains que le spectacle du mal, ou leur propre souffrance, ont détournés de Dieu: "Si Dieu existait, comment pourrait-il permettre cela?" Le Prophète Habacuc lui, malgré tout. continue à croire..., et il est d'autant plus contestataire que le Dieu auquel il croit n’approuve pas le mal. Il croit à un Dieu de miséricorde et de salut, et 'il le provoque pour qu'il réagisse.

Et ensuite Il "guette", il attend pour voir ce que va répondre le Seigneur..."

Et la réponse arrive...( chapitre 2,2-4)

Sans Surprises, le Seigneur répond aux appels du prophète Habacuc, Sans surprises, il nous répond. La parole qu'il adresse à Habacuc s'adresse aussi à nous.

Il demande de l'écrire pour bien montrer son importance. Oui, bien sûr, écrire sa parole pour que toute personne, de génération en génération, puisse la lire, la relire et l'accepter dans sa vie.

La réponse du Seigneur est forte, elle est une promesse pour l'avenir, Elle résume à elle seule toute la Bible: le juste vivra par sa fidélité. En d'autres mots, le Seigneur dit à Habacuc et par conséquent à chacun, chacune de nous: Celui, Celle qui mettra sa confiance en moi, qui restera fidèle à ma parole malgré les vents contraires, je ne l'abandonnerai jamais, il (Elle) Vivra. Soyez fidèles comme je le suis avec Vous, nous dit le Seigneur ! Les épreuves Vous assailliront ; Vous douterez peut-être de ma parole parce qu'elle tarde à s'accomplir, mais elle se réalisera certainement et apportera avec elle la vie.

Aussi attends-la dans la confiance en Dieu, la fidélité. Il nous faut donc avoir la foi, c'est-à-dire se fier à Dieu, avoir confiance en Dieu... et justement « quand on est dans le tunnel ». Croire, c’est faire confiance à Dieu, lui rester fidèle, malgré toutes les apparences contraires.

Est-ce que les plaintes d'Habacuc, ses cris de révolte, remontent souvent en mon coeur lorsque je vis l'horreur, la misère, la maladie, la mort? Et ce n'est pas mauvais d'avoir un tel sentiment. Mais est-ce que je garde la confiance? N'en va-t-il pas de même pour tous nos frères et sœurs du monde lorsqu'ils vivent les mêmes réalités ?

Renouvelons ce matin notre confiance dans le Seigneur... 

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[1] Habacuc signifie _menthe aquatique, du "basilic". Il n'était par rare dans l'A.T. de donner un nom de plante à une personne. On ignore tout de sa vie...





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