jueves, 2 de julio de 2015

Treizième dimanche dans l'année B

Sagesse 1, 13-15 ; 2, 23-24

Psaume 30 (29)

2 Corinthiens 8, 7.9. 13-15

Marc 5, 21-43

Chers frères et soeurs,

Rapprocher la Première lecture de l'Evangile de ce dimanche, semble facile, sauf que ces textes sont très différents. Le passage du Livre de la Sagesse (la Première lecture) est un des plus difficile de la Bible: qu'est-ce qui peut être considéré comme faux, voire insupportable dans ce qui est dit? Mais qu'est-ce qui, dans ce même texte, peut permettre de comprendre ?

Dans l'Évangile, qu'est-ce qui peut être considéré comme un exemple concret utilisé par Jésus pou comprendre des affirmations de la Première lecture ?

Peut-on vraiment dire, en toute tranquilité, à des parents qui viennent de perdre un enfant,par exemple: "Non, Dieu n'a pas fait la mort...tout ce qu'il a mis dans le monde apporte la vie et il n'y a pas de poison qui donne la mort ..." ?) (Sagesse 1, 13-14)

La plupart des personnes autour de nous diraient, à l'inverse du Sage: "la puissance de la mort règne sur la terre..." Et comment nier l'évidence ? La mort biologique est inscrite en nous dès notre conception, nous le savons aujourd'hui. Mais l'affirmation : «la disparition des vivants ne lui plaît pas»..(v.13) n'en est pas moins valable et bonne à entendre : Dieu est du côté de la vie, non de la mort. "La mort ne domine pas la terre, car ce qui est juste ne meurt pas", (vv 14-15) peut sembler une affirmation surprenante, même difficile à recevoir. Mais elle se comprend mieux si l'on considère que la "justice", dans la Bible, désigne d'abord la fidélité de Dieu à l'Alliance et son projet d'amour pour toutes les personnes, tel que le définit ce passage : "Dieu a créé l'homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu'il est en lui-même..."(2,23) Nous sommes placés devant la perspective de la "vie éternelle". Certes, nous sommes mortels physiquement, mais nous sommes appelés à vivre de la vie même de Dieu, à être avec lui pour toujours. "Vie" et "mort" prennent donc un sens différent.

« Non, Dieu n'a pas fait la mort, la disparition des vivants ne lui plaît pas. » Cette phrase de la première lecture doit nous habiter en ces jours où le mépris de la vie des autres se manifeste avec tant de méchanceté dans le monde. Il faut le redire avec force: Dieu n’a rien à faire avec la mort et la violence! (Pensons à ces personnes tuées dans une Église aux USA...ces jours derniers) Dieul est plutôt source de vie et de résistance aux forces de mort.

Car devant la réalité, si difficile et à certaines heures si effrayante,

+ la foi permet de laisser parler l’énergie vitale qui nous habite,

+ la foi permet d’espérer la levée du soleil au bout de la nuit.

Dieu a tout fait: il est venu partager notre condition jusqu’à l’enfer du mal dont l’homme est capable. « Lui, qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté », nous dit l’apôtre Paul dans la deuxième lecture (II Cor 8,9).

La seule chose qui dépende de nous, c’est une attitude de confiance résolue en Dieu qui est à notre côté dans le combat contre le mal, d’abord en nous et puis dans le monde.

L’évangile, lui, présente deux histoires embarquées l'une dans l'autre.

1. Celle de la femme qui avait des pertes de sang est la plus importante et explique tout le reste. Elle se bat sauvagement depuis douze ans pour recouvrer la santé et le droit à l’enfant (son état « d’impureté » légale lui défendait tout contact avec un homme), au point d’y avoir dépensés tous ses sous. Ce désir de vivre, ce refus d’une vie diminuée est tellement puissant qu’il l’amène à surmonter sa peur et à entrer en relation avec Jésus en lui «touchant son vêtement».

Saint Marc nous dit que Jésus sentit qu’une énergie est sortie de lui. Le texte grec parle de «dunamis» qui a donné notre mot «dynamisme», que les bibles traduisent par «force» ou «puissance», Pour cette femme, c’est sa deuxième naissance, une naissance qu’elle a choisie elle-même. Par la puissance de Jésus, elle est revenue à la vie et à sa vocation de femme, potentiellement “donneuse de vie”. « Va en paix et sois guérie de ton mal », lui dit Jésus.

Guérie, elle l’est, puisqu’elle vient de passer de l’état de malade et d’exclue de la société à la situation de bien portante, capable de retrouver toutes les qualités de la relation humaine; sauvée, elle l’est davantage encore, puisqu’elle vient de passer de la crainte et de la superstition à la foi, qui est confiance absolue en celui qui est la Vie.

2. La deuxième histoire confirme cette force de vie. La manière dont Marc nous fait ce récit et les symboles qu’il utilise, montre qu’il est en train de décrire notre situation de croyant. La maison dans laquelle entre Jésus c’est l’Église, où il est accompagné par les piliers de la foi que sont Pierre, Jacques et Jean ainsi que les membres de la famille immédiate. C’est cette foi qui porte la petite jeune-fille.

Pour décrire le geste de Jésus, Marc, en traduisant l'araméen "Talitha koum", "jeune fille, lève-toi", il ajoute "je te le dis", insistant ainsi sur la parole toute-puissante pour donner la vie.

- Il traduit "koum" par le verbe grec "egeirô", celui qui est employé traditionnellement pour la Résurrection, la sienne, la nôtre.

Enfin, s’il demande de nourrir l’adolescente, c’est qu’on passe à l’eucharistie qui suit le baptême. Par mon baptême, je suis passé de la mort à la vie, je suis ressuscité avec le Christ et j’ai maintenant part à la table des croyants avec lui.

Mais la clé de ce récit comme du premier est la même: c’est l’énergie de vie générée par la foi, la mienne ou celle des autres, qui permet de passer d’un univers de mort à celui de la vie.

Frères et soeurs,

Avec l'aide du Saint-Esprit, il est bon de se poser des questions sur soi-même en face de ces textes:

+ Qu'ai-je à demander à Jésus de guérir en moi ?

+ Comment puis-je le "toucher" ?

-Il y a l'Eucharistie (ce qui est infiniment mieux que la frange d'un

vêtement ),

- il y a son Evangile,

- il y a mes frère et soeurs,

- il y a la Présence de Jésus en moi, qui quelquefois se fait sensible,

comme une "force".

Mais suis-je bien convaincu(e) que "Dieu ne se réjouit pas de voir mourir..." ? Est-ce que je mets Dieu du côté de la souffrance et des bourreaux ? Ou est-ce que je comprends qu'il est Puissance de Vie ?






No hay comentarios:

Publicar un comentario