Echos de la Session du Père Camilo Bernal, Supérieur Général de la CJM aux jeunes candidats du Temps Spécial de Formation Eudiste.

Le Temps Spécial de Formation Eudiste (en espagnol Tiempo Especial de Formación Eudista -

TEFE) a eu la grande joie d’accueillir du 10 au 12 mai passé, le Père Camilo Bernal, Supérieur Général de la Congrégation pour nous entretenir sur la situation actuelle de la CJM. Moment agréable de partage ou les jeunes ont eu droit à un tour d’horizon extraordinaire, édifiant et très enrichissant pour leur être de futur eudiste et de prêtre. L’on peut dire aisément que deux grands pôles ont marqué l’intervention du Père Général : l’identité eudiste et les œuvres de la CJM à travers les missions actuelles et les projets d’avenir.

Relatif au pôle identitaire, le Père Général, à partir du numéro 14 des Constitutions et de divers autres textes de Saint Jean Eudes lui-même, du Magistère Ecclésial et Pontifical et des publications de confrères eudistes, a fait comprendre que l’identité eudiste se trouve dans l’« être » et non pour autant dans le « faire », comme beaucoup ont tendance à le croire. Ce qu’il a appelé en espagnol le « Ser » et le « Hacer ». Je suis eudiste non pas à cause de ce que je fais, mais plutôt parce que je suis eudiste, je fais ce que je fais. Ainsi, l’« être » eudiste précède absolument le « faire » de l’eudiste, comme mission reçue de la Congrégation au sein de l’Eglise, étant donné que tout charisme, au sens de don de Dieu, est reçu pour le service de la communauté ecclésiale et de l’humanité. Cinq petits points abordés par le père Bernal ont permis de situer et de mettre en relief cette réalité identitaire que soutient la mission des eudistes. De Saint Jean Eudes, l’homme et son itinéraire spirituel, passant par le Patrimoine eudiste que constituent la « Terre Sainte ¹» eudiste et tout le potentiel scripturaire et spirituel eudiste dans le monde, le père Supérieur Général a fait toucher du doigt la complémentarité évidente entre l’identité eudiste et le charisme de la Famille.

Bien que l’« être » précède le « faire », l’un ne va pas sans l’autre et c’est cette corrélation « identité-mission » qui définit le « Label » eudiste, c’est-à-dire qui permet de reconnaitre « l’espèce Eudiste » au milieu des nombreuses fleurs du « jardin charismatique » que l’Esprit suscite et offre à l’Eglise.

Quant au pôle des Œuvres, l’éventail est assez large et mérite d’être exploré et connu pour perpétuer, dans une dynamique de fidélité créatrice, le charisme reçu par notre Saint Père Fondateur. Pour présenter ce large éventail du charisme eudiste, le père Supérieur Général est parti de la triple réalité contenue dans la Lettre du Pape François pour l’Année de la Vie Consacrée : 1) Regarder le passé avec gratitude, 2) Vivre le présent avec passion et 3) Construire le futur avec espérance. Aussi, de l’époque de Saint Jean Eudes à nos jours, la diversité circonstancielle des missions (œuvres propres eudistes ou confiées par les Evêques), a permis non seulement d’assumer la double dimension de l’« Exercice des Séminaires » et l’« Exercice des Missions », c’est-à-dire, Formation et Evangélisation, mais également de l’enrichir. Cet enrichissement s’est opéré au long de l’histoire par une vision extensive du charisme déjà contenue dans les Constitutions et l’héritage spirituel de Saint Jean Eudes. Ainsi, éclairés par l’Esprit Saint et pour répondre aux défis nouveaux des époques successives, la Congrégation a su lire dans la « formation de bons ouvriers de l’Evangile » non seulement « l’Exercice des Séminaires »² mais aussi la formation des autres agents pastoraux comme les personnes de vie consacrée ainsi qu’un laïcat engagé. De même pour « l’Exercice des Missions » qui s’étend aujourd’hui aux charges paroissiales jamais assumées par la Congrégation au temps de Saint Jean Eudes, a fait remarquer le père Supérieur Général. Une lecture graphique de la présence eudiste dans le monde aujourd’hui permet de dire le charisme est toujours porté par la double œuvre de la formation³ et de l’évangélisation, malgré la « crise » de « l’Exercice des Séminaires ».

L’évangélisation, sous l’angle de la présence dans les paroisses, occupe le plus grand nombre des eudistes actuellement. Mais, dans la perspective d’une pleine réalisation du charisme fondateur, souligne le père Bernal, il importe que l’évangélisation assume le caractère formation⁴ et que « l’Exercice des Séminaires » ou plus largement la Formation n’exclut ou n’évacue pas non plus de son étoffe « l’Exercice des Missions ». Enfin, le père Camilo Bernal a évoqué l’importance des centres de spiritualité eudistes, y compris les entités « CJM Virtuel » et l’« Unité de Spiritualité Eudiste » du Minuto de Dios, comme lieux de fécondité du charisme de la CJM dans ses deux aspects. De fait, dans une saine ambiance fraternelle et conviviale, toutes les communautés eudistes et chaque incorporé, et même les candidats eudistes, devraient être attentifs à intégrer cette double dimension de la formation-mission dans leur plan et projet. Dans ce registre, le Supérieur Général a mentionné la place et le précieux apport des Associés, Amis et Collaborateurs.

Pour terminer, le père Supérieur Général a partagé avec nous quelques aspects de sa vision prospective des prochains 25 ans qui devraient nous conduire au 4eme centenaire de la fondation de la CJM, en 2043, dans le sens du « construire le futur avec espérance » du Pape François. Ce qui a suscité chez les jeunes des idées et des projets dont la mise en route pourraient contribuer à faire connaitre l’héritage eudiste et soulager les misères de notre siècle, comme missionnaires de la miséricorde, à la suite de Saint Jean Eudes qui, saisi et enflammé par l’amour de Dieu, a su ouvrir avec audace et en fidélité à l’Evangile de nouveaux horizons pour la dignité de l’homme et travailler avec zèle au salut des âmes.

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1. Il s’agit des lieux historiques significatifs pour les Eudistes en raison de la vie et de l’activité apostolique de Saint Jean Eudes en ces lieux, comme Ri, Caen, Douvres-la-Délivrande, Rennes, etc.

2. Exclusif du temps de Saint Jean Eudes, avec une dimension éducation par la prise en charge exceptionnelle de collèges.

3. La Formation ici regroupe non seulement les séminaires et autres instituts religieux mais aussi le service éducatif dans les collèges et universités ainsi que le ministère réalisé dans les centres de spiritualité eudista.

4. Renforcer et étendre par exemple la pratique en Amérique Latine des Ecoles ou centres de formation pour laïcs ouverts sur les paroisses tenues par les eudistes.

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