Si notre Seigneur s’est incarné pour que nous ayons la vie, il reste indéniable qu’il est Lui-même le chemin qui mène à la vie, mieux, il est la vie comme nous l’enseigne les synoptiques. Le psaume responsorial de ce 26e dimanche (Ps 24) en dit long. Il s’introduit en ses termes : « Les chemins du Seigneur sont droits, ses voies mènent à la vie ».
En effet, les lectures de la semaine nous orientent vers la Justice de Dieu, qui est la miséricorde manifestée à l’endroit de nos péchés. Demain, la liturgie de la parole sera le déploiement de cette thématique et surtout en conformité avec l’antienne d’ouverture. La prédication du prophète Ezéchiel dans la première lecture reste le dévoilement de la justice de Dieu qui n’est loin d’être semblable à celle des hommes. En fait, « le sitz im leben » c’est-à-dire le contexte de sa prophétie reste celui de lamentation et de confusion. Le Peuple d’Israël se trouvait en exil, déporté à Babylone par les armées de Nabuchodonosor en l’an 597 avant notre ère.
Ici toute espérance s’assombrit et le peuple établissait un parallèle entre leur souffrance et le péché qu’il aurait commis. Ce faisant, il oublie que Dieu ne désire pas la mort du méchant (Ez 18, 25). Le prophète rappelle qu’un avenir est toujours possible. Il l’invite à se détourner de ses fautes et à vivre l’intimité avec le Seigneur, car comme le disait l’Exégète, Marie–Noël Thabut dans L’Intelligence des Ecritures : « La vraie vie, c’est l’intimité avec Dieu ». Cette condition est le seul moyen qui ramène de la mort à la vie. Or, cela n’est que le chemin de l’humilité et de l’obéissance à Dieu.
En faisant allusion à cette vertu qu’est l’humilité, il est à noter qu’il reste le pilier de tout acte de foi pouvant conduire à la gloire. D’ailleurs, elle reste la recommandation de Saint Paul aux Philippiens dans la deuxième lecture (Ph 2, 1-11). Ces chrétiens sont invités à l’unité dans la tendresse et la piété. Ils doivent estimer les autres supérieurs à eux (Ph 2, 3). Et cela ne peut se faire, si l’on n’a pas les dispositions conformes à notre vie dans le Christ Jésus. Alors, la Kénose vue comme le point culminant de la gloire dans le Seigneur, doit être de mise, pour parvenir à l’unité parfaite. Car, pour être hissé au sommet de la gloire, il faut s’abaisser en tout, et ceci, à l’exemple de Jésus, afin que Dieu puisse nous relever. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous réclamer de Dieu sans nous conformer à ses préceptes. Bien plus, notre vie doit être en harmonie avec les états et mystères de sa Parole, Verbe qui s’est fait chair. C’est Lui, l’Homme-Dieu qui accomplit la promesse de Dieu en joignant l’acte à la parole. Il a annoncé l’amour et l’a vécu jusqu’à la mort. C’est à cela qu’il invite les Pharisiens dans la péricope de son Evangile selon Saint Matthieu (Mt 21,28-51). La parabole des deux fils reste un écho de l’unité de vie que nous devons avoir.
En outre, compter sur la justice de Dieu reste en majorité l’arrière fond des textes qui animeront notre vie liturgique tout au long de cette semaine. Mais avant, le lundi, l’unité de vie tant prônée dans les textes de ce dimanche trouvera son accomplissement dans le témoignage de Jésus à Nathanaël. Il le voit comme un véritable fils d’Israël : « un homme qui ne sait pas mentir » (Jn 1, 47). En clair, en lui résonnent les traits d’un homme de vérité. D’ailleurs, c’est pour le triomphe de cette vérité que Jésus, l’Agneau de Dieu, s’est incarné, Celui que les anges servent en luttant nuit et jour contre toute force du mal selon l’Apocalypse de Jean (Ap 12,7-12).
Quant au reste des textes de la semaine, ils sont extraits des écrits sapientiaux, en l’occurrence ceux de Job dont l’attitude reste un modèle de foi. Au cœur de ses souffrances, il maudit le jour de sa naissance et compare sa situation à celle d’un disparu dans les abîmes de la mort selon la lecture du mardi. Cependant, il louera la justice de Dieu le mercredi. Or, ses amis l’incitent à la révolte contre son créateur selon le texte du jeudi. Contre leur attente, il proclame sa foi en mettant son espérance dans la justice divine. C’est ainsi que Dieu lui révèlera davantage sa grandeur que manifeste la création selon la lecture de vendredi. Le samedi, Job se repentira de ses paroles contre le Seigneur dont il avait fait la connaissance par ouï-dire. Il fera lui-même la connaissance de Dieu qui le comblera de bien et de bonheur, car il est un Dieu juste et miséricordieux selon la lecture du samedi.
Pour ce qui est de l’Evangile, nous méditerons les extraits du 9ème et du 10ème chapitre de l’Evangile selon Saint Luc du mardi au samedi. Il présente Jésus qui prend résolument le chemin de Jérusalem, donc celui de la croix (Cf. Lc 9,51-56). Il y annonce les exigences de la mission ainsi que l’urgence du royaume (Lc 9,57-62). Après le choix des 72, il les envoie préparer sa venue sans oublier l’accent mis sur l’accueil qui doit être réservé aux missionnaires (Lc 10, 1-12). C’est pourquoi il fustigera l’incrédulité de Korazime et de Bethsaïde qui s’exposent à un sort comparable à celui de Capharnaüm (Lc 10, 3-16). Nonobstant, le samedi les disciples revenant d’une mission réussie s’en réjouissaient, car les esprits du mal leurs étaient soumis, Jésus dans son enseignement montre que leur élection est plutôt le motif le plus noble qui soit (Lc 10, 10-16).
Au regard des textes qui animeront notre vie liturgique cette semaine, nous vous proposons comme thème de méditation : « Justice et miséricorde ». Au titre des activités communautaires, nous aurons le mardi la Lectio Divina sur les 10 premiers versets de la 1ère Epître de st Paul à Timothée en son chapitre premier. Le mercredi nous méditerons les mystères glorieux de notre Seigneur Jésus à la Grotte. Le jeudi à l’adoration, nous méditerons un extrait du lectionnaire Eudiste sur la miséricorde.
Que par l’intercession des St Michel, Gabriel, Raphaël, Jérôme, Ste Thérèse, les Sts Anges gardiens et St François dont nous ferons mémoire respectivement le lundi, le mardi, mercredi, le jeudi et le samedi, nous puissions vivre saintement cette semaine.
Bonne semaine à chacun et à tous !
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