Psaume 80 (79)
I Corinthiens 1,3-9
Marc 13,33-37
Cette semaine je parlais avec des amis qui n’ont pas vu leur fils unique depuis des mois… Et ils me disaient qu’ils désiraient que le temps passe vite, en attendant la venue de ce fils qui leur fait battre le coeur!
Je pense que nous savons tous ce que c’est que d’avoir un parent, un ami, d’attendre qu’il vienne, et de le voir tarder! D’avoir un parent, un ami au loin, d’attendre de ses nouvelles, de nous demander, jour après jour, ce qu’il fait en ce moment, et s’il se porte bien…?
Je pense que «Veiller» dans l’attente du Christ est un sentiment qui ressemble à cela ».
Vous avez remarqué le mot: Veillez ! Par quatre fois, l’exhortation est répétée dans l’évangile d’aujourd’hui.
Nous savons que pendant que bien des gens dorment, il y a des personnes qui sont éveillées, qui veillent: la maman près de son enfant malade…ceux qui sont de garde la nuit à l’hôpital, ou dans d’autres négoces qui travaillent 24 heures…
Jésus voit son Église comme une maison où l’on veille…
« «Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! », disait Isaïe, dans la Première lecture (Is 63,19) tandis que saint Paul nous invite à « tenir solidement jusqu’au bout. » (v.8)
Le sens de cet Avent qui commence nous est donc bien donné par les lectures que nous méditons.
L’Avent est donc avant tout le temps de l’attente et du désir du Seigneur. « Reviens », (v.18) dit Isaïe, Le peuple s’est détourné de Dieu, il marche sur des sentiers inconnus et ténébreux. Mais notre Dieu, nous rappelle le prophète, est un Dieu fidèle, qui répond à celui qui revient à lui, un Dieu qui vient à la rencontre de celui qui attend. (Is 64,4)
Cet Avent qui commence aujourd’hui nous est donné pour réveiller notre attente, notre désir, notre soif de Dieu. Car il nous arrive souvent de tomber comme “endormi” comme le mauvais chauffeur
qui a trop bu et se retrouve dans le canal… Restons sur nos gardes, soyons vigilants!
Car Dieu semble parfois absent, comme cet homme de la parabole qui est parti en voyage.(v.34) Dieu est le « Tout-Autre » qui nous laisse apparemment seuls, non pas tant dans le malheur, mais devant notre responsabilité de personnes libres et adultes. Dans nos familles, dans notre travail, dans la région et dans l’Église.
Mais s’il parle de l’absence, Jésus parle plus encore de son retour. Nous marchons vers cette rencontre. Celle de la fin du temps, où, Seigneur, je te verrai face à face, et je te connaîtrai comme je suis connu. Mais celle aussi de l’AUJOURD’HUI, où Dieu ne cesse de venir à nous,… « Mais c’est «de nuit », comme l’évangile le suggère: « le soir, ou à minuit, au chant du coq, ou le matin… » (v.35).
Symboliquement, nous le savons, la nuit, c’est le temps des ténèbres, celles où s’enfoncent Judas dans l’évangile de Jean, (13,30) celles de la Passion, le temps de la tentation et de l’épreuve.
C’est la nuit surtout, qu’il faut rester vigilant. Veiller dans la nuit, c’est persévérer malgré les difficultés. C’est garder l’espérance quand tout est noir, c’est marmonner sa prière quand les vents sont contraires. C’est recevoir de Dieu la grâce de tenir bon, de rester debout lorsque tout paraît s’écrouler autour de nous. Dieu est là, source cachée, jaillissant éternellement, mais c’est de nuit… Car Dieu arrive chaque jour, mais toujours à l’improviste ! Il est inattendu, surprenant pour l’imprévu de ses visites.
Frères et Soeurs,
C’est le temps de l’Avent. Devenons des «guetteurs» des “veilleuses” de la venue de Dieu, en ce temps,
* par une espérance persévérante
• et par la charité attentive.
• par la foi ferme,
Marana tha: Viens Seigneur!
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