viernes, 31 de enero de 2014

Méditations sur huit jours pour nous préparer à la solennité du Cœur de Marie

(du vendredi 31 janvier au vendredi 7 février)


Vendredi 31 janvier 2014
PREMIERE MÉDITATION.

Que le Coeur de la bienheureuse Vierge est notre Soleil, notre Trésor et notre Asile.

Premier point.

Considérez que notre très bon Sauveur nous a donné le Coeur très bénin de sa divine Mère, comme un divin soleil, pour nous éclairer dans les ténèbres de la terre, pour nous échauffer dans les froidures de l'hiver de cette vie mortelle, pour nous réjouir et consoler dans les tristesses et douleurs des misères de ce monde, et pour nous vivifier et fortifier dans les langueurs et faiblesses de la fragilité humaine. Grâces infinies au Soleil adorable de l'éternité, qui est Jésus, de nous avoir donné cet aimable soleil !

O Mère d'amour, puisque votre Fils bien-aimé nous a donné votre Coeur maternel pour être notre soleil, éclairez nos esprits de vos célestes lumières: afin qu'en connaissant parfaitement ce-même Jésus, nous lui rendions le service, l'honneur et l'amour que nous lui devons; qu'en connaissant l'horreur du péché, nous l'ayons en abomination; qu'en connaissant le monde, nous nous en détachions ; et qu' en nous connaissant nous-mêmes, nous nous méprisions.
Faites-nous participants des célestes chaleurs de votre sainte charité, afin que nous aimions Dieu par-dessus toutes choses, et notre prochain comme nous-mêmes.
Consolez-nous dans nos désolations, fortifiez-nous dans nos faiblesses, et que votre saint Coeur soit le vrai soleil de nos coeurs.

Second point.

Considérez que notre très bénin Sauveur nous a donné le sacré Coeur de sa bienheureuse Mère, comme un Trésor inestimable d'une infinité de biens. Car si saint Chrysostome, parlant du coeur très charitable de saint Paul, dit que c'est une fontaine d'un nombre innombrable de biens: Fons innumerorum bonorum, pour les chrétiens qui invoquent ce divin Apôtre, que doit-on dire du Coeur incomparable de la Reine des Apôtres?
C'est un trésor qui renferme en soi des richesses immenses. Car la bienheureuse Vierge a conservé dans son Coeur, pendant qu'elle était en la terre, et y conservera éternellement dans le ciel, tous les mystères de la vie du Rédempteur: mystères qui sont le prix de notre rédemption, et qui sont les sources de la sanctification de Église militante, de la glorification de l'Église triomphante, et de la consolation de l'Église souffrante.
C'est un trésor qui conserve en soi toutes les grâces que notre Sauveur nous a méritées et acquises, par tous les travaux et souffrances de sa vie mortelle et passible sur la terre. A raison de quoi elle est appelée par les Saints : le trésor admirable de l'Église ; la trésorière des grâces de Dieu ; le très saint trésor de toute sainteté ; et le trésor du salut. Car notre Sauveur a déposé dans son sein et dans son Coeur tous les trésors de ses grâces, pour nous les attribuer par son entremise. Ce qui fait dire à saint Bernard, qu'il n'en donne aucune à personne qui ne passe par les mains de cette Mère de grâce.

Oh! quel sujet de joie pour nous de posséder un si riche trésor! Oh! quelle obligation avons-nous d'en remercier notre très bénin Rédempteur! Mais si nous voulons jouir des biens inconcevables qui sont pour nous dans ce précieux trésor, ayons soin d'y rendre les honneurs et les louanges que nous devons, et d'y avoir recours avec respect et confiance dans nos besoins. Nous y trouverons de quoi payer toutes nos dettes, de quoi satisfaire à toutes nos obligations, de quoi pratiquer toutes les vertus chrétiennes, de quoi faire saintement toutes nos actions, et de quoi honorer et aimer Dieu dignement.

Troisième point.

Considérez que notre très aimable Jésus nous a donné le divin Coeur de sa glorieuse Mère, comme une Tour inébranlable, une forteresse inexpugnable, et un très puissant asile dans lequel nous puissions nous réfugier
pour nous mettre à couvert contre les efforts des ennemis de notre salut. Ayez-y donc recours dans toutes les attaques des tentations du monde, de la chair et du démon. Car c'est un Coeur si rempli de bonté pour toutes sortes de personnes, que jamais il n'a rebuté aucun de tous ceux qui ont imploré son secours dans leurs nécessités. Ne craignez point, il ne commencera pas par vous; retirez-vous confidemment dans cet aimable asile, et vous sentirez les effets de sa protection.

ORAISON JACULATOIRE.--O Cor Mariae, turris fortissima, protege nos semper ! (O Cœur de Marie, qui es une tour forte, protège-nous toujours !)


Samedi 1er février 2014
SECONDE MÉDITATION.

Que le Coeur de la bienheureuse Vierge est notre Règle, notre Coeur, et une Fontaine de vin, de lait et de miel, et notre Oracle.

Premier point.

Considérez que notre souverain Législateur nous a donné le Coeur auguste de sa glorieuse Mère, comme une sainte Règle, qui vous fera saint si vous la gardez fidèlement : règle de la vie céleste que vous devez mener; règle des moeurs et des qualités saintes dont vous devez vous revêtir; règle de toutes les maximes évangéliques que vous avez à suivre; règle des saintes dispositions avec lesquelles il faut faire toutes vos actions; règle des sentiments et affections qui doivent être dans votre coeur; règle de toutes vos pensées, paroles et actions; en un mot, règle de votre vie intérieure et extérieure.
Rendez grâce à cet adorable Législateur de vous avoir donné une règle si sainte, si aimable, si douce et si facile; car elle est toute d'amour. Vous devez mettre votre joie et vos délices à la garder, puisque cette règle n'est autre chose que le Coeur tout aimable et tout amour de votre bonne Mère, qui ne manquera pas de vous obtenir de Dieu toutes les grâces convenables pour l'observer fidèlement. Mais il est nécessaire que, de votre coté, vous jetiez souvent les yeux de votre esprit sur cette divine règle, et que vous l'étudiiez soigneusement, afin de la garder exactement.

Second point.

Considérons que le Fils de Dieu nous a donné le très saint Coeur de sa très chère Mère, qui n'est autre que le sien, pour être notre vrai Coeur, afin que les enfants n'aient qu'un coeur avec leur Père et leur Mère; et que les membres n'aient point d'autre coeur que celui de leur chef adorable; et que nous servions, adorions et aimions Dieu avec un Coeur qui soit digne de sa grandeur infinie: Corde magno et animo volenti (avec amour et de grand cœur) ; avec un Coeur tout pur et tout saint; et que nous chantions ses divines louanges, et fassions toutes nos autres actions, en l'esprit, en l'amour, en l'humilité et en toutes les autres saintes dispositions de ce même Coeur. Mais afin que cela soit ainsi, il est nécessaire qu'au commencement de nos actions, nous renoncions entièrement à notre propre coeur, c'est-à-dire à notre propre esprit, à notre amour-propre et à notre propre volonté, et que nous nous donnions à Notre-Seigneur, pour nous unir à l'amour de son Coeur et du Coeur de sa très sainte Mère. Travaillons donc à nous défaire de ce coeur terrestre, malin et dépravé, et nous aurons un Coeur tout céleste, tout saint et tout divin.

Troisième point.

Considérons que notre très doux Jésus nous a donné le très bénin Coeur de sa précieuse Mère, comme une Fontaine de vin, de lait et de miel, dans laquelle nous puisions la charité, la douceur et la mansuétude avec laquelle nous devons converser les uns avec les autres; et qu'il nous l'a donné aussi comme un divin Oracle que nous puissions consulter, dans nos doutes et perplexités, pour connaître ses adorables volontés afin de les suivre de tout notre coeur.
O Mère d'amour, attachez nos coeurs avec votre Coeur maternel, si intimement, que jamais ils n'en soient séparés, et que les coeurs des enfants n'aient point d'autres sentiments que ceux du sacré Coeur de leur très bonne Mère.

ORAISON JACULATOIRE. ---Regina cordis nostri, diriqe cor nostrum in aeternum! (Reine de notre cœur, dirige notre cœur à jamais !)


Dimanche 2 février 2014
TROISIEME MÉDITATION.

Que le Coeur sacré de la bienheureuse Vierge est le Sanctuaire des passions humaines.

Premier point.

Considérez qu'il y a onze passions qui ont leur siège dans le coeur humain, à savoir: l'amour et la haine, le désir et l'aversion, la joie et la tristesse, l'espérance et le désespoir, la hardiesse et la crainte, avec la colère.
Adorez toutes ces passions dans le divin Coeur de notre Sauveur, là où, selon les Théologiens, elles étaient toutes déifiées par l'union hypostatique et par la grâce sanctifiante qui y règnait parfaitement. Rendez-lui grâces de la gloire qu'il a rendue à son Père par le très saint usage qu'il en a fait. Offrez à ce Père adorable tout l'honneur que son Fils lui a rendu par ce moyen. Donnez votre coeur à Jesus, avec toutes les passions qui y sont résidentes; et le suppliez de les unir aux siennes, de les bénir et sanctifier par les siennes, et de vous donner toutes les grâces dont vous avez besoin pour l'imiter dans le saint usage qu'il en a fait.

Second point.

Considérez que ces mêmes passions ont eu leur résidence dans l'aimable Coeur de la bienheureuse Vierge, dans lequel elles étaient si parfaitement assujetties à la raison, et à l'Esprit de Dieu qui la possédait entièrement, que jamais elles n'ont eu aucun mouvement que par son ordre et par sa conduite. Elle n'a jamais eu d'amour que pour Dieu et pour les choses que Dieu aime. Elle n'a point eu de haine ni d'aversion, que pour les choses qui sont l'objet de la haine de Dieu. Elle ne s'est réjouie que de celles qui plaisent à sa divine Majesté. Rien n'a été capable de lui donner aucune tristesse, que ce qui a pu contrister son Fils bien-aimé. Elle n'a point eu d'autre crainte que la crainte filiale qu'elle avait de penser, de dire, on de faire quelque chose qui ne fût pas agréable à Dieu. Elle n'a point eu d'autre désir, sinon d'accomplir en tout et partout sa très adorable volonté: Toute son espérance était en Dieu seul. On ne peut point douter que son Coeur n'ait été animé d'une sainte hardiesse et d'une merveilleuse générosité pour entreprendre et pour faire les choses du monde les plus grandes et les plus difficiles, qui regardaient le service de Dieu. Elle a bien connu aussi qu'elle ne pouvait rien d'elle-même, ce qui l'a tenue continuellement dans une profonde humiliation et dans une grande défiance de soi-même, n'ayant jamais cru ni espéré de pouvoir faire par ses propres forces aucune chose pour la gloire de sa divine Majesté.

Voilà pourquoi nous devons honorer le Coeur très auguste de la Mère de Dieu, comme le sanctuaire de toutes les passions, puisqu'elles y ont été toutes sanctifiées d'une manière très excellente, et qu'elles n'y ont eu aucun mouvement que celui qu'elles ont reçu du Saint-Esprit, dont elles étaient animées et possédées beaucoup plus parfaitement qu'on ne peut pas s'imaginer. Offrez à Dieu tout l'honneur que cette sacrée Vierge lui a rendu par ce très saint usage qu'elle a fait de ces mêmes passions, et la priez de vous obtenir toutes les grâces nécessaires et convenables pour vous rendre semblable en ceci à votre divine Mère, par une fidèle imitation.

Troisième point.

Faites un exact et soigneux examen sur toutes vos passions, pour en connaître les dérèglements, afin de vous en humilier et d'en demander pardon à Dieu, de prier Notre-Seigneur et sa très sainte Mère de les réparer, et de prendre possession de votre coeur et de toutes ses passions, afin d'en faire eux-mêmes, en vous et avec vous, l'usage que vous en devez faire pour le pur amour et pour la seule gloire de la très sainte Trinité.

ORAISON JACULATOIRE.-- Magnificat anima mea Cor admirahile Jesu et Mariae ! (mon âme exalte le merveilleux Cœur de Jésus et de Marie !)


Lundi 3 février 2014
QUATRIEME MÉDITATION.

Que le Coeur de la bienheureuse Vierge est le règne et le trône de toutes les Vertus.

Premier point.

Le Saint-Esprit ayant regardé la très sacrée Vierge, dès le moment de sa Conception immaculée, comme
celle qui était choisie de toute éternité pour être la Mère de Dieu, il a mis dans son Coeur les trois vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité; les quatre vertus cardinales, la prudence, la justice, la tempérance et la force; et toutes les autres vertus, la religion, l'humilité, l'obéissance, la patience, la mansuétude, la pureté, etc. Et il a mis toutes ces vertus dans ce Coeur virginal, en un degré proportionné à la qualité et à la grâce de Mère de Dieu. A raison de quoi cette Vierge admirable a possédé toutes ces vertus, dès le premier instant de sa vie, dans une plus haute perfection que les plus grands Saints ne les ont eues à la fin de leurs jours.
Toutes ces vertus ont toujours demeuré dans le Coeur de la Mère de Dieu, durant tout le cours de sa vie, et de moment en moment elles y recevaient de nouveaux accroissements. De sorte qu'il n'y a point d'esprit qui puisse comprendre à quel degré de perfection elles étaient arrivées lorsqu'elle est sortie de ce monde pour aller au ciel
O Reine des vertus, que mon coeur a de joie de voir que le vôtre est plus rempli de grâce et de sainteté, et possède toutes les vertus à un plus haut point, que tous les Anges et tous les Saints du paradis! O mon Jésus, je vous rends grâces infinies d'avoir renfermé dans le bienheureux Coeur de votre sainte Mère tout ce qu'il y a de plus rare, de plus saint et de plus agréable dans tous les coeurs qui sont consacrés à votre amour.

Second point.

Non seulement toutes les vertus ont fait leur demeure dans le Coeur divin de la Mère du Sauveur; mais encore elles y ont établi leur règne et leur trône d'une manière très sublime dès le premier moment de sa vie. Car elles étaient régnantes en souverain degré sur toutes les facultés de son âme, sur ses pensées, paroles, actions, et sur tous ses sens intérieurs et extérieurs; et conséquemment elles y faisaient régner Dieu beaucoup plus parfaitement et plus glorieusement que dans le ciel empyrée. Elles y faisaient régner la toute-puissance du Père éternel, par les choses admirables qu'elles y opéraient continuellement1. Elles y faisaient régner la sagesse infinie du Fils de Dieu, par les lumières immenses qu'elles lui communiquaient. Elles y faisaient régner l'amour et la bonté du Saint-Esprit, par les feux et les flammes très ardentes dont elles l'embrasaient.

Gloire immense et infinie au Père, au Fils et au Saint-Esprit, d'avoir établi dans ce Coeur royal de la Reine du ciel le trône de toutes les vertus et le règne souverain de leur gloire incompréhensible. Oh! qu'il est bien juste de rendre tous les honneurs et toutes les louanges possibles à ce Coeur incomparable, dans lequel et par lequel la très sainte Trinité est en quelque manière infiniment plus glorifiée que dans tous les coeurs du ciel et de la terre!

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1 Luc. I, 49.


Troisième point.

Considérez que la bienheureuse Vierge étant notre Mère, et ayant l'honneur d'être ses enfants, quoique infiniment indignes, nous devons porter en nous sa ressemblance, autant qu'il est possible. Par conséquent nous devons nous efforcer d'imprimer dans nos coeurs une image vivante des vertus qui règnent dans son Coeur.
Pour cet effet, faisons une soigneuse et diligente revue sur l'état de notre coeur, afin de reconnaître combien il est éloigné des vertus et de la sainteté du Coeur de notre divine Mère, et de nous en humilier et confondre devant Dieu et devant elle, et de prendre une forte résolution de commencer tout de bon à graver dans ce même coeur la ressemblance des perfections du divin Coeur de la Reine des Anges.

ORAISON JACULATOIRE.--O Cor Mariae, thronus omnium virtutum, regna super cor nostrum in aeternum! (O Coeur de Marie, trône de toutes les vertus, règne sur notre coeur à jamais!)


Mardi 4 février 2014
CINQUIEME MÉDITATION.

Que le Coeur de la bienheureuse Vierge est le Centre de l'Humilité.

Premier point.

Considérez que l'humilité est dans le Coeur de la très sacrée Vierge comme dans son centre. Car, étant le fondement de toutes les vertus, elle y a pris la première place dès le moment de sa conception immaculée; et elle y a toujours trouvé son repos et sa complaisance, n'y ayant jamais été attaquée ni troublée par ses ennemis, parce qu'elle y est établie sur quatre fondements inébranlables. Le premier est la connaissance parfaite que cette Vierge très humble avait d'elle-même; d'autant qu'elle savait très bien que Dieu l'ayant tirée de l'abîme du néant, comme les autres créatures, elle n'était rien, n'avait rien et ne pouvait rien d'elle-même. Elle savait très bien aussi qu'étant fille d'Adam, elle aurait été conçue en péché originel, si Dieu ne l'en avait préservée, et par conséquent qu'elle aurait été capable de tous les péchés dont le péché originel est la source.
Le second fondement de son humilité est la connaissance qu'elle avait de tous les dons, grâces et privilèges innombrables dont Dieu l'avait remplie, et de la dignité infinie de Mère de Dieu dont il l'avait honorée; et qu'elle était très bien instruite de la règle que le Saint-Esprit donne à tous les hommes, en ces paroles: Quanto magnus es, humilia te in omnibus (est grand celui qui est humble en toutes choses), qui marquent, dit saint Augustin, que l'humilité de la créature doit être mesurée sur les faveurs qu'elle reçoit de son Créateur. C'est pourquoi cette grâce infinie de Mère de Dieu obligeait cette bienheureuse Vierge à s'humilier infiniment.
Le troisième fondement est qu'elle savait très bien que la souveraine et infinie grandeur de Dieu demande un abaissement infini de la part de la créature. A raison de quoi le zèle infiniment ardent qu'elle avait pour l'honneur et la gloire de son Dieu, la portait à s'humilier infiniment devant sa divine Majesté.
Le quatrième fondement est que, voyant son Fils bien-aimé plongé dans un abîme de mépris, d'ignominies et de confusions, pour l'amour des hommes, mais beaucoup plus pour l'amour d'elle que pour l'amour de tous les autres enfants d'Adam; et voulant s'abaisser au-dessous de lui, elle s'abîmait dans des anéantissements qui n'avaient ni fond ni mesure. Et c'est ainsi que son Coeur était le centre de l'humilité.
O Vierge très humble, c'est à vous qu'il appartient de briser la tête du serpent, qui est l'orgueil; écrasez le donc entièrement dans mon coeur, et me rendez participant de vos divines lumières, afin que je connaisse les sujets infinis que j'ai de vous imiter en votre sainte humilité.

Second point.

Considérez les effets prodigieux que l'humilité de la sainte Vierge a opérés dans son Coeur, qui sont cinq principaux:
Le premier est que Dieu l'ayant élevée au plus haut point d'honneur où puisse jamais arriver une pure créature, elle n'en a conçu aucune estime d'elle-même, mais s'est toujours abaissée en toutes sortes d'occasions.
Le second est qu'ayant demeuré ferme et constante parmi les ignominies et opprobres qu'elle a soufferts en la Passion de son Fils, et son âme n'ayant point perdu sa paix lorsqu'elle fut transpercée du glaive de douleur, elle fut néanmoins troublée lorsqu'elle entendit les louanges que saint Gabriel lui donna, qui lui furent plus insupportables que toutes les confusions qu'on lui aurait pu faire.
Le troisième effet est qu'ayant entendu les louanges et les bénédictions dont sainte Élisabeth la combla, en la visite qu'elle lui rendit, non seulement elle ne s'en attribua aucune chose, mais elle en renvoya toute la gloire à Dieu, dans son divin Cantique.
Le quatrième est qu'elle savait si bien cacher les faveurs extraordinaires qu'elle recevait de la divine Bonté, qu'il fut nécessaire que Dieu envoyât un Ange exprès à saint Joseph, pour lui faire connaître le mystère qu'elle ne pouvait se résoudre de lui manifester.
Le cinquième est que, non seulement elle ne dédaignait point, mais qu'elle aimait et recherchait la compagnie des pauvres, des pécheurs et pécheresses, et autres personnes qui semblaient les plus méprisables; et qu'après l'Ascension de son Fils, elle se rangeait ordinairement au plus bas lieu dans l'assemblée des fidèles, se mettant la dernière de toutes les femmes.
Oh ! quelle gloire vous avez rendue à Dieu, très humble Vierge, par votre très profonde humilité! Louanges
éternelles vous soient rendues! Oh! que j'ai un grand désir de vous imiter en cette sainte vertu. Obtenez-moi, s'il vous plaît, de votre Fils toutes les grâces dont j'ai besoin à cette fin.

Troisième point.

Examinez-vous soigneusement sur toutes les fautes que vous faites contre l'humilité, en vos pensées, en vos affections, en vos paroles, en vos actions et en tout votre intérieur et extérieur. Demandez-en pardon à Dieu; prenez une forte résolution de vous en séparer, et priez instamment la très sacrée Vierge de vous obtenir cette grâce.

ORAISON JACULATOIRE.-- O Cor Mariae, centrum humilitalis, intercede pro nobis.(O cœur de Marie, centre de l’humilité, intercède pour nous !)


Mercredi 5 février 2014
SIXIEME MÉDITATION.

Que le Coeur de la bienheureuse Vierge est le Trésor des Dons du Saint-Esprit.

Premier point.

Après avoir considéré et révéré le Coeur auguste de la Reine du ciel comme le plus haut trône de toutes les vertus, nous avons maintenant à le contempler et honorer comme le plus riche trésor du Saint-Esprit, dans lequel il a renfermé des richesses immenses et inestimables, et entre autres sept grâces incomparables qu'on appelle communément les sept dons du Saint-Esprit: le don de sagesse et d'intelligence, le don de conseil et de force, le don de science et de piété, et le don de la crainte du Seigneur.
Il y a cette différence entre les vertus morales et les dons du Saint-Esprit, que les susdites vertus sont données aux puissances de nos âmes, pour les incliner à se rendre dociles et obéissantes aux lumières et aux commandements de la raison prévenue par la grâce; mais les dons du Saint-Esprit sont des qualités et des perfections infuses, avec la grâce sanctifiante qu'ils accompagnent partout, pour nous disposer à correspondre promptement à toutes les inspirations divines et à toutes les motions intérieures du Saint-Esprit, et à le suivre partout où il nous appelle. Ce sont des habitudes saintes qui sont ordonnées de Dieu pour élever nos âmes à une plus haute perfection que celle qui procède ordinairement des vertus, et pour nous fortifier dans les rencontres où les vertus seraient trop faibles pour surmonter les difficultés qui se présentent.
Tous ces dons du Saint-Esprit ont été, avec celui qui en est l'auteur et la source, dans le Coeur de la bienheureuse Vierge, dès le moment de sa conception immaculée, et dans un degré conforme à la dignité de Mère de Dieu à laquelle elle était destinée.

Considérons les effets que ces dons ont opérés dans ce Coeur virginal.
Le don de sapience répandait dans son Coeur une si claire connaissance, et y gravait une si haute estime et un amour si ardent pour Dieu, qu'elle mettait tout son contentement et toute sa joie à contempler ses adorables perfections, et à s'occuper des choses divines et éternelles, dont la vue faisait tous les délices de son âme. A raison de quoi elle avait un grand mépris de la sagesse du monde, qui n'est que folie, et de toutes les choses terrestres et temporelles.
Par le don d'intelligence, elle avait plus de connaissance de tous les secrets et mystères des divines Écritures, tant de l'ancien que du nouveau Testament, que tous les saints Docteurs n'en ont eu ni n'en auront jamais.

Le don de conseil lui faisait prendre des résolutions très fortes et très constantes de suivre les lumières que le Saint-Esprit lui donnait par les dons de sapience et d'intelligence. Le don de force imprimait dans son Coeur une très grande défiance d'elle-même, et l'attachait à Dieu comme à celui dans lequel elle mettait toute sa confiance et sa force, en vertu de laquelle elle surmontait généreusement, pour l'amour de lui, toutes les difficultés et les obstacles qui se rencontraient en sa voie, et elle portait constamment toutes les persécutions et tribulations qui lui arrivaient.
Offrez à Dieu toute la gloire que cette divine Vierge lui a rendue par le très saint usage qu'elle a fait de ces quatre dons, et la priez de vous en rendre participant.

Second point.

Considérons les effets que les dons de science, de piété et de crainte ont opérés dans le Coeur de la bienheureuse Vierge.
Le don de science lui donnait la connaissance des choses créées,et lui inspirait l'usage qu'elle en devait faire. Par le moyen de ce don elle connaissait le prix inestimable des âmes, créées à l'image de Dieu: ce qui lui donnait un zèle très ardent pour notre salut.
Le don de piété lui gravait dans le Coeur l'amour et les tendresses d'une véritable Mère, au regard de tous ses enfants, et la remplissait d'une douleur et compassion très sensible au sujet de toutes leurs misères et afflictions, pour le soulagement desquelles elle offrait à sa divine Majesté, avec une grande ferveur, tout ce qu'elle pouvait faire et souffrir.
Le don de la crainte filiale remplissait son Coeur d'une grande appréhension de rien faire, dire ou penser qui fût moins agréable à Dieu, et un très grand désir d'accomplir en tout et partout toutes ses saintes volontés, pour sa seule gloire et pour son unique contentement.
O Esprit adorable, grâces immortelles vous soient rendues d'avoir ainsi enrichi le très aimable Coeur de votre divine Épouse de tous les trésors de votre infinie bonté!

Troisième point.

Considérez que le Saint-Esprit a un désir très ardent de répandre dans votre coeur une participation de tous les dons dont il a rempli le Coeur de votre divine Mère. Humiliez-vous et lui demandez pardon de tous les empêchements que vous y avez apportés; et prenez une forte résolution d'éviter désormais toutes les choses qui peuvent s'y opposer; et priez la très sacrée Vierge de vous faire part des saintes dispositions de son Coeur au regard de ces mêmes dons.

ORAISON JACULATOIRE.--O Cor Mariae, thesaure sanctitatis, intercede pro nobis ! (O Cœur de Marie, Trésor de la sainteté, intercèse pour nous !)


Jeudi 6 février 2014
SEPTIEME MÉDITATION.

Que le Coeur de la bienheureuse Vierge est le sacré Jardin des Fruits du Saint-Esprit.

Premier point.

Considérez que l'aimable Coeur de la Mère de Dieu est ce jardin fermé dont il est fait mention au chapitre
quatrième des Cantiques : Jardin fermé au serpent et à tout ce qui déplaît à Dieu, et qui n'est ouvert qu'au Saint-Esprit, qui y produit des fruits innombrables : entre lesquels il y en a douze principaux, qui diffèrent des dons du Saint-Esprit, en ce que les dons sont de saintes et vertueuses habitudes qui disposent les âmes chrétiennes à suivre promptement les inspirations du Saint-Esprit; mais les fruits sont les actes de ces mêmes habitudes et les actions de vertu que nous pratiquons par le mouvement du Saint-Esprit, avec tant de perfection et d'amour vers Dieu, que nous le faisons avec joie et allégresse.
Voici ces douze fruits du Saint-Esprit: la charité, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la mansuétude, la foi, la modestie, la continence et la chasteté. Considérez les effets des six premiers fruits dans le Coeur de la glorieuse Vierge.
Par la charité, il était détaché entièrement de tout ce qui n'est point Dieu, et était attaché très intimement et très uniquement à sa divine Majesté. La joie le remplissait d'allégresse dans toutes les choses que la Mère d'amour faisait pour le service et pour la gloire de Dieu. La paix maintenait son Coeur très généreux dans une très profonde tranquillité, au milieu de tous les orages et tempêtes dont elle se trouvait souvent assaillie. La patience le soutenait dans les souffrances innombrables qu'elle a portées. La longanimité lui faisait attendre avec un grand courage les choses grandes qu'elle espérait de la divine libéralité. La bonté incomparable dont il était rempli le rendait incapable d'avoir la moindre pensée de nuire à personne, non pas même à ses cruels ennemis, et le poussait continuellement à vouloir du bien à tous.
Réjouissez-vous de voir tant de grandes et merveilleuses perfections dans le Coeur de votre très bonne Mère. Rendez grâces au Saint Esprit de les avoir imprimées dans son Coeur, et le priez de nous en rendre participants.

Second point.

Considérez les effets des six autres fruits du Saint-Esprit dans le Coeur de la Reine des Anges.
La bénignité la rendait douce et affable à tout le monde, et la disposait à faire tout le bien qui lui était possible à un chacun. La mansuétude fermait les portes à tous les mouvements d'aigreur et d'impatience, et détrempait de lait et de miel tout son intérieur. La foi, ou plutôt la fidélité, la remplissait de vérité, de naïveté et de franchise, et la rendait très fidèle et très exacte en l'accomplissement de toutes ses promesses. La modestie ne souffrait point qu'on aperçut en elle la moindre ombre du faste et de la vanité mondaine; mais cette sainte vertu était dépeinte sur son visage et sur son extérieur avec tant de perfection, qu'on l'eût prise pour un ange visible et même pour une divinité, au rapport de saint Denys, si les règles de la foi ne s'y fussent opposées.

La continence régnait sur son Coeur et sur tous ses sens intérieurs et extérieurs si absolument, qu'ils ne suivaient aucun instinct que celui du Saint-Esprit. La chasteté la revêtait d'une pureté si admirable, qu'elle la rendait digne d'être la Mère du Saint des saints et la Reine des Séraphins.
O Mère de mon Dieu, mon coeur est ravi de joie de voir le votre si éclatant en toutes sortes de perfections, qu'il est incomparablement plus digne d'honneur et de louanges que tous les coeurs des Anges et des Saints. Louanges éternelles en soient rendues au Roi de tous les coeurs !

Troisième point.

Adorez le désir infini que le Saint-Esprit a d'imprimer dans votre coeur une image de tous les fruits qu'il a produits dans le Coeur de sa divine Épouse. Demandez-lui pardon de tous les obstacles que vous y avez apportés.
Prenez une puissante résolution de correspondre aux desseins de sa bonté sur vous, par une soigneuse imitation des qualités de l'aimable Coeur de votre divine Mère.

ORAISON JACULATOIRE. -- O Cor Jesu et Mariae, cordis fidelis regula, regna super cor nostrum in aeternum ! (O Cœur de Jésus et de Marie, règle fidème du cœur, règne sur notre cœur à jamais !)


Vendredi 7 février 2014
HUITIEME MÉDITATION.

Que le Coeur de la bienheureuse Vierge est le Paradis des huit Béatitudes.

Premier point.

Considérez que le Coeur bienheureux de la Mère du Sauveur est le paradis délicieux des huit béatitudes Évangéliques, qui sont semblables aux fruits du Saint-Esprit, en ce que les uns et les autres sont des actes des habitudes vertueuses qui sont infuses dans nos âmes avec la grâce sanctifiante; mais ils diffèrent en ce que les béatitudes sont des actes parfaits et éminents de plusieurs vertus, par lesquels le Saint-Esprit élève les âmes à une plus haute perfection que n'est celle des fruits du même Saint-Esprit.
Toutes les béatitudes ont été dans le Coeur de la Mère de Dieu, par l'infusion du Saint-Esprit, dès le moment de sa conception immaculée, et en plus haute perfection qu'elles n'ont jamais été dans les coeurs des plus grands Saints. Considérez et honorez dans ce merveilleux Coeur les quatre premières béatitudes qui sont:
Premièrement: Bienheureux les pauvres d'esprit, car à eux appartient le royaume des cieux 2. Cette béatitude contient deux choses. L'humilité et l'amour de la pauvreté, qui ont été en souverain degré dans le Coeur de la Reine du ciel; Coeur le plus humble de tous les coeurs, après celui de Jésus; Coeur qui a tant eu d'amour pour la pauvreté, que la bienheureuse Vierge a révélé à sainte Brigitte qu'elle en avait fait vœu.
Voici la seconde béatitude: Bienheureux les débonnaires 3! Qui est-ce qui pourrait exprimer la douceur et la débonnaireté de ce Coeur très bénin ? 

Voici la troisième: Bienheureux ceux qui pleurent 4! O très aimable Vierge, qui pourrait compter tous les traits de douleur qui ont transpercé votre bénin Coeur ? Oh ! quels torrents de larmes sont sortis de vos yeux, et des larmes même de sang au dire de quelques Saints !
La quatrième béatitude: Bienheureux ceux qui ont faim, et qui ont soif de la justice 5! La justice en ce lieu comprend toutes les vertus chrétiennes, et toutes les actions saintes par lesquelles on peut servir et glorifier Dieu. Pour connaître la faim insatiable et la soif extrême que la Vierge Mère avait de tous les moyens dont elle se pouvait servir pour honorer Dieu, il faudrait comprendre le très grand amour dont son Coeur était embrasé pour sa divine Majesté, et le zèle très ardent qu'elle avait pour sa gloire.
O ma toute bonne et toute aimable Mère, je vous donne mon coeur: unissez-le, s'il vous plaît, avec le vôtre, quoiqu'il en soit infiniment indigne, et y gravez une image parfaite de votre charité, de votre humilité, de votre amour pour la pauvreté, et de la soif que vous avez eue de toutes les vertus.


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2 Matth. V, 3. 
3 Matth. V, 4. 
4 Matth. V, 5. 
5 Matth. V, 6.

Second point.

Contemplez et honorez les autres béatitudes dans le Coeur de la bienheureuse Vierge, dont voici la cinquième: Bienheureux les miséricordieux 6! Cette béatitude comprend deux sortes de personnes. Premièrement, ceux qui, pour l'amour de Dieu, oublient facilement les injures qu'on leur a faites. Secondement, ceux qui, étant remplis de compassion des misères corporelles et spirituelles du prochain, s'efforcent de le secourir selon tout leur pouvoir O Mère de miséricorde, c'est ce que vous avez fait durant tout le cours de votre vie, avec plus de perfection que tous les Saints qui ont jamais été et seront au monde; et c'est ce que vous faites encore continuellement, n'y ayant aucune créature en tout l'univers qui ne sente les effets de votre miséricorde.
La sixième béatitude: Bienheureux ceux qui ont le coeur pur 7! Oh quelle pureté de votre très saint Coeur, Reine des vierges, dans lequel jamais aucun péché, ni originel ni actuel, n'a eu aucune part, et qui a été rempli d'une plus haute sainteté, dès le moment de votre conception immaculée, que tous les coeurs ensemble des Anges et des Saints !
La septième béatitude: Bienheureux les pacifiques 8! C'est par vous, ô Reine de paix, que le Dieu de paix et d'amour nous a été donné, qui a apporté la paix du ciel en la terre. C'est par vous que les schismes et hérésies qui divisent et déchirent la sainte robe de votre Fils bien-aimé, sont anéanties. C'est par votre entremise que la véritable paix est donnée aux hommes de bonne volonté, c'est-à-dire à ceux qui renoncent de tout leur coeur à leur propre volonté, et qui n'en veulent point avoir d'autre que celle de Dieu.
Voici la huitième béatitude: Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice 9! Pour connaître toutes les persécutions que la Mère du Sauveur a souffertes en ce monde, il faudrait comprendre celles que son Fils bien-aimé y a endurées, qui sont innombrables et incompréhensibles. C'est pour nous, que votre Fils Jésus, et vous sa très digne Mère, avez été le but et le blanc d'une infinité de mépris, d'injures, d'opprobres, d'outrages, de calomnies et de cruautés inénarrables. Oh ! c'est aussi pour l'amour de vous que nous voulons embrasser toutes les afflictions et persécutions qui nous arriveront jamais.
Grâces infinies au Saint-Esprit d'avoir mis toutes ces béatitudes dans votre Coeur ! Priez-le, s'il vous plaît, très douce Vierge, qu'il nous en rende participants, et qu'il nous fasse la grâce de mettre toute notre joie, notre béatitude et notre paradis où vous l'avez mis durant que vous avez été en la terre, c'est-à-dire à servir, aimer et glorifier la divine Majesté.


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6 Ibid., 7. 
7 Ibid., 8.
8 Ibid., 9. 
9 Ibid., 10. 

ORAISON JACULATOIRE. -- O Cor Jesu et Mariae, cordis nostri gaudium ! (O Cœur de Jésus et de Marie, la joie de notre cœur !)


AVE COR

Je vous salue, ô Coeur très saint,
Je vous salue, ô Coeur très bénin,
Je vous salue, ô Coeur très humble,
Je vous salue, ô Coeur très pur,
Je vous salue, ô Coeur très dévot,
Je vous salue, 6 Coeur très sage,
Je vous salue, ô Coeur très patient,
Je vous salue, ô Coeur très obéissant,
Je vous salue, ô Coeur très vigilant,
Je vous salue, ô Coeur très fidèle,
Je vous salue, ô Coeur très heureux,
Je vous salue, ô Coeur très miséricordieux,
Je vous salue, ô Coeur très aimable et très aimant de Jésus et de Marie;
Nous vous adorons,
Nous vous louons,
Nous vous glorifions,
Nous vous rendons grâces;
Nous vous aimons
De tout notre coeur,
De toute notre âme,
Et de toutes nos forces;
Nous vous offrons, donnons, consacrons, et immolons ce même coeur;
Prenez-le et le possédez tout,
Purifiez-le, illuminez-le et le sanctifiez,
Afin que vous y viviez et régniez maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Amen !



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