miércoles, 22 de enero de 2014

Encore deux prêtres Eudistes !!!

« Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus » avait coutume de dire le saint curé d’Ars. Cet amour,
jésus, le prêtre éternel, le manifeste au monde chaque fois qu’il se choisit un homme, l’appelle et le configure à lui à travers l’imposition des mains de l’évêque. La manche africaine de la grande famille eudiste qui croît et s’accroît sans cesse, a été une fois encore témoin authentique d’un tel événement. Nous n’avons pour preuve que l’augmentation numérique des Eudistes africains que nous avons connue ces dernières semaines. Aux acquis donc de cette Vice-province, s’ajouteront désormais les potentialités de deux jeunes, pleins de vigueurs et d’enthousiasme : Mahoussi ADOKO et Clovis MOBIO ordonnés respectivement le 21 Décembre 2013 et le 11 Janvier 2014, prêtres de Jésus-Christ in aeternum secundum ordinem Melchisedeck. Nous avons savouré ces différents moments dans une liesse sans pareil. Mais une telle jubilation ne saurait les détourner de l’essentiel et du primordial que constituent les énormes bravades de l’Eudiste Africain. En élevant désormais la coupe du salut, en offrant le sacrifice d’action de grâce, en invoquant le nom du Seigneur (cf. Ps 115, 17), ils pourront, avec amour et dévotion, porter au trône divin les repentances de l’humanité ; mais surtout les attentes, les espérances et les défis d’une Congrégation en mutation et d’une Vice-province en quête de marque, de cohésion et de garantie. De ce fait, ils pourront vivre le ministère sacerdotal à fois comme un mystère et un don ; puisque par son exercice, « le Seigneur ressuscité offre en don à l’humanité – qui semble parfois égarée et dominée par le pouvoir du mal, par l’égoïsme et la peur – son amour qui pardonne, qui réconcilie et nous ouvre à l’espérance[1] ». C’est seulement cette espérance qui les fortifiera chaque fois, leur donnera le courage de continuer la route afin d’inventer des raisons de demeurer prêtres jour après jour.

Qu’il nous souvienne cependant, que l’année 2009 était une année sacerdotale qui marquait le 150è anniversaire du curé d’Ars, saint Patron de tous les prêtres autour du thème « Fidélité du Christ, fidélité du prêtre ». L’objectif du Souverain Pontife était non seulement de présenter saint Jean-Marie Vianney comme modèle de pasteur selon le cœur de Dieu, mais surtout de « contribuer à promouvoir un engagement de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui[2] » Un lustre plus tard, ce défi reste encore d’actualité et exige que chaque prêtre se situe dans son option fondamentale pour Dieu et pour la vie d’un monde aux repères brouillés, marqué par une crise flagrante de modèles. Il importe alors de garder à l’esprit que « les temps dans lesquels nous vivons sont, de manière indicible, difficiles et inquiétants. Le chemin de l’Eglise est lui aussi difficile et aride pour les fidèles mais surtout pour les pasteurs[3] ».
Père Mahoussi et Père Clovis : Pour nous, vous êtes prêtres, avec nous soyez chrétiens. (cf. saint Augustin). Ne dites pas que tout est fini, dites plutôt que tout vient de commencer et sachez aussi que le prêtre est comme un vase d’argile. Il est une créature en partance, il est un être fini, en usure spatio-temporelle qui, faisant au quotidien l’expérience de désolations et d’amertumes, pourrait, avec le temps, arriver à tout relativiser et même à tomber dans l’inconduite. Dans sa vie, il fait certainement la dure expérience de ses courtes vues, des ses limites dont Dieu seul peur en ouvrir les frontières. Tout comme ses fidèles, il est aussi en quête d’une béatitude que sa conscience déjà blessée, identifie hélas à sa perte. Mais ce qui est réconfortant, c’est l’autorité que lui donne le Christ ; non pas une autorité qui oppresse, écrase et avilit le peuple de Dieu mais une autorité au sens étymologique du terme : du latin augere ; un pouvoir qui grandit et fait croître ceux dont on a la charge. C’est ainsi que vous manifesterez « en tout la volonté divine » (cf. saint Jean Eudes) ; une volonté qui vise le bien définitif et total des hommes, c’est-à-dire, en termes bibliques, le salut du genre humain. La volonté de Dieu est une volonté de salut et non de puissance: elle aide, sauve, et libère. La volonté de Dieu n’est pas ambiguë et ne se laisse pas manipuler[4]. Voluntas Dei, bonum hominis est (la volonté de Dieu, c’est le bien de l’homme). Il y a donc une équivalence radicale entre la volonté de Dieu et le bien de l’homme car, à chaque homme, le prêtre, cet alter Christus, est appelé à donner la plénitude de la liberté, du salut, de la paix et du bonheur[5]. C’est à cela qu’il faut s’atteler, c’est pour cela que la sainte Eglise vous a confié cette charge « afin que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15, 16). Ce sera là la sublime expression de votre amitié pour Dieu car « le sacerdoce est la plus grande preuve d’amour que l’on puisse donner à Jésus » (saint Jean Chrysostome). Heureux, fructueux ministère et que Dieu féconde toutes vos initiatives pastorales.

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[1] Testament de Jean-Paul II, Paris, Pierre Téqui, p. 22.

[2] Cf. Benoît XVI dans le texte pontifical qui promulguait l’année du sacerdoce et marquait le 150è anniversaire du curé d’Ars.

[3] Testament de Jean-Paul II, Paris, Pierre Téqui, p. 8.

[4] Cf. Hans Küng, Etre chrétien, Paris, Seuil, 1974, p. 283.

[5] Cf. Idem, p. 284.



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