Du récit de l’apparition de Jésus ressuscité à ses disciples au bord du lac de Tibériade nous pouvons retenir plus particulièrement en ce dimanche le fameux dialogue entre Jésus et l’apôtre Pierre.
À la question, répétée trois fois, que Jésus ressuscité lui pose : « Pierre, m’aimes-tu ? », Pierre répond : « Seigneur, tu sais bien que je t’aime. »
Le soir du Jeudi Saint, Pierre avait promis à Jésus avec une présomptueuse assurance : « je ne t’abandonnerai jamais ». « Je donnerai ma vie pour toi ». Mais quelques instants plus tard, à trois reprises, il déclarait par lâcheté, qu’il ne connaissait même pas Jésus. Immédiatement après ce triple reniement il y a eu surtout le regard de Jésus, tout rempli de tendresse pour celui qui venait de le renier si lamentablement.
Pleinement conscient de sa pauvreté, de ses limites, toute témérité ayant disparu, c’est en toute sincérité que Pierre peut désormais répondre à Jésus : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime ». C’est cet humble aveu de Pierre qui permet à Jésus de lui confier la garde de son troupeau, de lui re-confier la charge de son Église.
Saint Jean Eudes expliquait que l’un des signes permettant de discerner un véritable appel à devenir prêtre était « un grand amour pour notre Seigneur Jésus-Christ et pour l’Église, ainsi qu’une très ardente charité pour le prochain », ajoutant aussitôt, en faisant précisément allusion à l’évangile de ce dimanche, que, « lorsque le Fils de Dieu voulut donner la conduite de son Église à saint Pierre, il ne lui demanda pas s’il était savant, s’il était éloquent (bon orateur), s’il était noble ou riche, mais seulement s’il l’aimait, car, précisait Jean Eudes, comment est-ce qu’un évêque ou un curé pourra bien s’acquitter des obligation de sa charge sans une ardente charité à laquelle rien n’est impossible. »
Ce ne sont pas seulement le pape, les évêques, les prêtres, les religieuses ou religieux, ou les laïcs engagés dans l’Église, mais tout disciple de Jésus, tout chrétien, quelle que soit sa responsabilité ou sa place dans l’Église ou dans la société, qui peut et doit entendre Jésus lui adresser personnellement la question jadis posée à Pierre : « m’aimes-tu, m’aimes-tu vraiment ? »
Avec la même humilité, la même sincérité que Pierre, sommes-nous prêts à répondre : « Seigneur, toi, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime » ?
Joseph Le Gall, eudiste.
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