Chers frères,
L’évangile de ce dimanche tiré du corpus de saint Matthieu nous replonge dans le thème choisi pour conduire la présente année académique : « Rendez à César, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Il y a très exactement quatre semaines, nous étions au terme de notre retraite de rentrée, un exercice spirituel au cours duquel, nous avons été abreuvés par divers enseignements qui ont porté sur cette réponse de Jésus qui a aujourd’hui valeur de maxime.
Maintenant que les activités académiques ont repris de part et d’autre et que les impératifs subséquents ont commencé à nous submerger, l’évangile de ce 29ème dimanche du temps ordinaire résonne comme un écho qui nous éveille à ce que nous ne devons jamais perdre de vue en cette année : l’inconditionnel devoir d’Etat et l’absolu devoir religieux.
Etant donné que ce récit est commun aux Evangiles synoptiques, notre méditation avait porté sur le corpus lucanien mais en l’espèce, la liturgie nous donne de l’examiner chez Matthieu. L’auteur, comme ses homologues, décrit un contexte suspicieux où ceux qui s’adressent à Jésus, quoiqu’ils soient malintentionnés se présentent à lui comme des personnes bienveillantes qui ne veulent que se défaire d’un embarras parce qu’ils se retrouvent dans l’étau d’un dilemme d’où la question : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? ».
Mais la réponse de Jésus qui connaissait leurs intentions ne s’est pas fait attendre. Il remet chaque chose à l’endroit. A chacun, il faut rendre ce qui lui est dû, leur répondit-il. Cette réponse qui vient à propos et qui sied à l’occurrence suscite une interrogation : Quels sont les mérites de César pour que le Christ lui reconnaisse un dû qu’il faut bien lui rendre ? La première lecture extraite du livre d’Isaïe nous éclaire à cet effet. Au roi Cyrus que le Seigneur a lui-même consacré, il dit : « Je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas, pour que l’on sache, de l’Orient à l’Occident, qu’il n’y a rien en dehors de moi » (Is 45, 5-6). Nous découvrons ici que c’est Dieu qui établit les rois et les empereurs et qu’ils n’ont de pouvoir en dehors de Lui. Le psaume responsorial nous apprendra que le Seigneur est roi et qu’il gouverne les peuples avec droiture. Un message que le psalmiste demande à aller porter aux nations. Autrement, c’est Dieu même qui a la charge de tous les peuples. Ainsi, César ou tout autre roi ou empereur qui exerce quelque pouvoir temporel n’est que le lieutenant de Dieu, le seul Souverain qui lui aurait concédé une parcelle de son pouvoir.
A la suite de ces textes que nous méditerons le dimanche, nous serons conduits toute la semaine par l’Evangile de saint Luc et l’épitre aux Ephésiens.
Dans l’évangile (du lundi,) Jésus nous mettra en garde contre l’abondance et nous invitera à nous enrichir en vue de Dieu afin de correspondre à l’état dans lequel nous devons attendre le maître. Dans cette perspective, il nous conviera (le mardi) à un état de veille qui consiste à bien nous disposer pour accueillir le souverain maître. Quand nous aurons pris les précautions qui conviennent, la récompense sera grande, va-t-il nous rassurer (le mercredi) tout en prévenant que la censure sera sans appel pour ceux qui seront inconséquents. Il dira (le jeudi) qu’il est venu jeter un feu sur la terre et que désormais des rivalités surgiront entre parents et habitants d’une même concession. Nous constaterons que le ton s’est durci et il le maintiendra jusqu’au samedi. En relevant les mérites de la science de ses contemporains (le vendredi), il s’insurgera contre leur manque de discernement au regard des signes du temps et leur incapacité à identifier ce qui est juste. (Le samedi) il nous exhortera à la conversion au risque d’une fin malheureuse.
Quant à St Paul, dans sa lettre aux Ephésiens, il magnifiera (le lundi) la miséricorde et le grand amour de Dieu qui nous ramène à la vie pendant que nous étions morts à cause de nos fautes et de nos péchés. (Le mardi,) il nous présente le Christ comme celui qui nous a rachetés de la mort et nous fait mériter une place dans la cité d’Israël grâce à son sang. Il précisera (le mercredi) que désormais les païens sont admis au même héritage et qu’ils sont membres du même Corps, bénéficiaires de la même Promesse, dans le Christ Jésus. Bien qu’étant destinés aux mêmes privilèges, saint Paul estimera (le jeudi) que les païens convertis n’ont pas encore tout acquis et qu’il lui importe de prier afin que le Christ habite en leurs cœurs et qu’ils soient bien enracinés et fondés dans l’amour. Il les conviera (le vendredi) à une vie digne qui se modèle sur les vertus de l’humilité, de la douceur, de la patience, de la charité et de l’unité. Enfin (le samedi), il va décrire la constitution du corps du Christ - qui est composé de divers « matériaux » que sont les apôtres, les prophètes et autres - dont l’ultime fin est l’unité dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu.
Au regard des textes que nous écouterons, nous avons retenu comme thème de la semaine La conversion en vue de l’unité dans le Christ.
Du fait de la coïncidence de cette 29ème semaine du temps ordinaire avec la très attendue session des Eudistes de la vice-province d’Afrique, nous proposons que la messe du lundi soit en faveur de l’union des cœurs, celle du mardi pour l’unité des chrétiens et que la messe du mercredi soit dite en vue de la réconciliation.
Quant au programme de la semaine, il ne portera aucune marque exceptionnelle
La lectio divina sera dans sa forme traditionnelle
Le chapelet restera dans le registre habituel
Il ne sera adjoint à l’adoration silencieuse quelque rituel
Que les saints Jean de Bréboeuf, Isaac Jogues et compagnons, Paul de la Croix, Jean de Capistran et Antoine-Marie Claret dont les mémoires sont facultatives nous accompagnent dans nos différents exercices spirituels.
Sanctifiante semaine à tous et à chacun.
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