Dans sa chronicle relatant tous les événements qui se sont déroulés à Rome lors de la Béatification du P. Eudes, le 25 avril 1909, le P. Roland nous décrit jusque dans les détails les décorations qui avaient été placées sur la façade de la Basilique Saint-Pierre.
C'est ainsi que nous savons que ce tableau date de 1909
En voici la description :
« Sous le portique et au-dessus des portes de la basilique, on voit un tableau représentant le P. Eudes debout devant un autel et consacrant aux Sacrés cœurs de Jésus et de Marie les Instituts fondés par lui. La tête du Bienheureux est nimbée de rayons; debout ou à genoux, I'on voit des Eudistes, des religieuses de Notre-Dame de Charité du Refuge et du Bon-Pasteur, des Tertiaires du Cœur admirable, et par derrière le groupe, Marie des Vallées, la sainte de Coutances, dont I'influence a été si grande sur le Bienheureux. »
D´autres toiles peintes étaient aussi suspendues :
« Sur la façade du portique, à la galerie du milieu de la loggia qui donne sur la place Saint-Pierre, est suspendue une toile peinte, ayant la forme d'une bannière et sur laquelle le P. Eudes est représenté à genoux aux pieds de Notre-Seigneur et de la Très Sainte Vierge qui tous deux laissent voir dans leur poitrine entr´ouverte un cœur d´où s'échappent des rayons. D'une main, le Bienheureux tient la plume dont il a rédigé les Constitutions de ses familles religieuses et la Vierge semble lui dire: "C'est par mon Cœur qu'il faut aller au Cœur de mon fils Jésus". »
(Extrait de : Revue mensuelle Les Saints Cœurs de Jésus et de Marie, Paris, 1909, p. 269)
À l'occasion de la Canonisation du Bienheureux Jean Eudes le 31 mai 1925, le chroniqueur "anonyme" de ces jours mémorables fait une description de différents tableaux ou étendards ornant la façade de la Basilique Saint-Pierre :
« Des deux loges qui dominent du côte de l'Évangile l'autel papal de la Confession, pendent les étendards représentant les miracles opérés par le Bienheureux Jean Eudes et retenus par la S. Congrégation des Rites : les guérisons de Jeanne Londono, sœur de la Présentation de Tours, et de Bonaventure Romero, serviteur du Séminaire de San-Pedro, du diocèse d'Antiochia (Colombie) ; deux tableaux d'un fort bel effet, dus au pinceau du proffeseur Galimberti.
À la loge centrale de la Basilique, domine la place Saint-Pierre, flotte la Gloire des deux nouveaux saints, peinte par le professeur Giuseppe Gonnella. À gauche du tableau, le bon curé d'Ars, en surplis blanc et en étole, avec sa figure émaciée d'austérités et transparente de sainteté ; à droite, le P. Eudes, drapé dans son grand manteau noir, portant un cœur dans la main ; tous les deux à genoux, en extase et portés au ciel sur l'aile des anges. Le contraste est saisissant, mais sans heurts. Cependant, à distance, du bas de la place, il semble bien que les touches foncées du P. Eudes se détachent plus en relief que les teintes pâles et estompées du Curé d'Ars. »
Au moment où la procession d'entrée se met branle, le chroniqueur jette un regard sur de nouveaux tableaux ornant le porche de la Basilique. C'est ici qu'il fait une brève description du même tableau, en nous signalant le nom de l'artiste qui l'a peint. Ce qui nous laisse à croire que le tableau ayant servi à la Béatification en 1909, ou une copie, a été utilisée de nouveau à ce moment.
« [...] Tous les PP. Eudistes présents à Rome, se sont groupés autour de leur Supérieur Général, le T.H.P.A. Lucas dans le Vestibule qui sépare l'escalier royal du porche de la Basilique, en face des étendards des nouveaux Saints. Celui du P. Eudes a été dessiné par la peintre Francisi. Il représente d'un côté le nouveau saint offrant aux Sacrés Cœurs ses familles religieuses ; de l'autre, présentant à genoux les constitutions de ces mêmes congrégations au Saint Cœur de Marie qui les accepte de la main droite, et de la mains gauche désigne le Sacré Cœur de Jésus où tout doit aboutir. Per Cor Mariæ, ad Cor Jesu, c'est toute la synthèse de la dévotion de notre Saint Fondateur. »
(Extrait de: Revue mensuelle Les Saints Cœur de Jesús et de Marie, Paris, 1925, pp. 263-264)
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N.B. : Nous ne savons pas encore exactement comment et quand ce tableau est arrivé au Canada. Il semblerait que ce fut peu après la Canonisation du P. Eudes, puisque nous possédons aux Archives de Charlesbourg une photo (1925 ?) oùl'on peut voir cette peinture suspendue au mur d'une salle du Juvénat de Bathurst. C'est une recherche à poursuive. R.C.
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