je suis témoin des attentats (du moins par médias interposés),
révolté par la violence,
conforté par les gestes de fraternité
mais inquiet par le raidissement des opinions de beaucoup !
Oui, je crains des affrontements
et je constate combien il est difficile de bâtir une société pacifiée.
J’aimerais comprendre.
Non les assassins : le crime est toujours un mystère. Inexplicable au fond.
« Ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Mais j’aimerais comprendre nos réactions.
Les dangers sont évidents
mais, pour avoir connu quelques guerres,
si nous vivons une « guerre », elle est d’un autre genre
et notre vie est, tout compte fait, assez tranquille.
Nous avons peur…
Mais les attentats, en un an,
ont causé moins de victimes que les accidents de la route en un mois
et que le suicide en dix jours.
Nous avons peur…
Sans doute parce que la violence est devenue inhabituelle. Incompréhensible.
Nous refusons les conflits politiques, religieux, moraux
et pensons qu’une société apaisée est une société sans antagonismes
et que, si chacun est raisonnable, il est toujours possible de s’entendre.
Il est vrai que notre société connaît de réelles difficultés,
le chômage, spécialement celui des jeunes
La désertification de certains territoires,
l’arrivée des migrants
(même lorsqu’on l’accepte, leur proximité peut causer des problèmes),
la présence, en certains endroits, de personnes arrogantes qui se réclament de l’islam, personne ne nie que ce sont de vraies questions.
Mais comment nous, chrétiens, répondons-nous à ces questions ?
L’Évangile n’appelle jamais à nier la réalité,
mais il appelle toujours à chercher des solutions fraternelles
au-delà de notre intérêt, de notre confort et, quelquefois même, de notre vie.
Nous avons quelquefois (légitimement) peur,
mais entendons-nous l’appel du Christ : « N’ayez pas peur. » ?
+ Mgr Michel Dubost
Évêque d’Évry - Corbeil-Essonnes
le 19 septembre 2016
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