Infirme moteur cérébral, et souffrant du syndrome d'Asperger, le jeune homme de 18 ans vient pourtant d'avoir son bac littéraire au lycée Saint-Martin à Rennes, avec mention bien.
« Je suis né grand prématuré. Quand j'avais 18 mois, les médecins ont prédit à mes parents que je n'irai pas au-delà du CP. » Et pourtant.
« J'ai fait tout mon parcours dans des établissements normaux. » Scolarisé à l'école Maria-Montessori de Rennes, au collège Morvan-Lebesque de Mordelles, puis au lycée rennais Saint-Martin, Tangi a toujours été bon élève. « J'avais 17 de moyenne au collège. »
Mais il choisit de ne pas passer son brevet. « C'était beaucoup trop de stress, je ne supportais pas. » Cela ne l'empêche pas de suivre une classe de seconde, via le Cned (enseignement par correspondance), puis d'intégrer une 1re littéraire à Saint-Martin. Mais, là encore, son hypersensibilité au bruit, sa difficulté à canaliser ses émotions, le poussent à interrompre sa scolarité.
L'oreille absolue
Quelques mois plus tard, en mai 2014, en plus de son handicap, il est diagnostiqué autiste de haut niveau. En d'autres termes, il souffre du syndrome d'Asperger : une déficience neurobiologique qui affecte la manière dont les personnes communiquent et interagissent avec les autres.
Cette même année, il fait la rencontre du Dr Éric Lemonnier, qui teste un nouveau traitement pour les autistes comme Tangi. « Un traitement révolutionnaire, j'ai appris à maîtriser mes émotions. »
Des progrès grâce auxquels il renoue avec le lycée.
En plus de ses aptitudes à l'école, Tangi est en classe d'écriture au Conservatoire. Il compose de la musique à l'aide d'une faculté rare, mais pas si surprenante chez les individus souffrant d'Asperger : l'oreille absolue. Tangi sait reconnaître la note de tous les sons qu'il entend.
Outre les cours et la musique, il passe aussi beaucoup de temps en compagnie du kiné, à faire de la rééducation. « Je ne pourrais même pas dire combien d'heures par semaine... Énormément, tous les jours. »
Pourtant, Tangi insiste pour passer son bac en une année. Il bénéficie alors d'un tiers-temps pédagogique et d'un système de dictée vocale sur ordinateur pour rédiger ses copies, lui qui peine à utiliser ses mains.
« Il faut garder espoir »
Lundi, les résultats tombent : il obtient 14,05 de moyenne à l'examen. Une victoire. « Le message que je veux transmettre c'est que, quoi que disent les médecins, il faut garder espoir. » Sa professeure principale en est convaincue : « Il faut dire à toutes les personnes comme Tangi et à leurs familles que c'est possible ! »
L'année prochaine, il s'accorde une année de césure, pour se consacrer pleinement à la rééducation. Ensuite, celui dont on pensait qu'il « ne pourrait ni voir, ni entendre » intégrera la faculté de droit de Ker Lann, où il a déjà été accepté. Ce qu'il veut faire plus tard ? « Devenir journaliste. »
Juliette NICOLAS.
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