L’évangile d’aujourd’hui nous invite à réfléchir : bien des tempêtes traversent nos vies humaines. C’est rare qu’on atteigne son idéal. Il y a tellement d’opinions diverses et contradictoires qui menacent de nous noyer….L’obscurité nous envahit. Comme les apôtres, nous luttons dans la nuit, dans le noir. Le but de toute vie humaine n’est-il pas de passer à l’autre rive? La rive de l’éternité où tout sera paix et tranquillité? Comme eux, nous avons, nous aussi, à bord de notre barque, celui qui a vaincu toutes les difficultés et qui nous aime assez pour nous laisser confronter nos propres difficultés. Ne perdons jamais courage! Le Dieu de notre baptême nous habite toujours; même s’il semble dormir, il est bien présent à toutes nos peines et nous prépare ce qu’il y a de mieux pour nous….Personne n’est Père comme Dieu.
Dans les Écritures, nous nous accrochons souvent aux paraboles; les paraboles sont des histoires qui nous laissent parfois sans réponses, confus et dans l’obscurité. Jésus aimait utiliser des paraboles dans son enseignement et souvent laissait ses disciples essayer comprendre le sens de ces histoires. Ici, aujourd’hui, quelque 2000 ans plus tard, nous sommes encore à essayer comprendre exactement ce que Jésus voulait communiquer quand il a raconté l’histoire du mauvais riche, de Lazare, et celle de la graine de moutarde.
Dans ma formation avec le père Pierre, j’ai appris que nous ne pouvons comprendre les paraboles de Jésus que si nous nous plaçons dans l’histoire racontée. Comme un petit enfant qui se reconnait dans le miroir pour la première fois, nous nous voyons représentés dans l’histoire de la parabole, et nous allons finir par comprendre le sens du message.
Aujourd’hui, en ce jour de la fête des pères, je voudrais suggérer une interprétation possible pour la parabole de la graine de moutarde. Peut-on imaginer que la graine de moutarde est l’enfant au milieu de nous? Nous savons tous combien Jésus aimait les plus petits, et comment il les appelait auprès de lui, même quand les disciples essayaient de les disperser. Peut-être que Jésus, en utilisant une parabole, veut nous faire voir que nos enfants sont notre plus grand cadeau, notre plus grand trésor, notre plus grande responsabilité. Ces enfants, ces petites graines, ont besoin d’être nourris, encouragés, protégés et guidés, jusqu’à ce qu’ils puissent développer et devenir, à nos yeux, la plus grande de toute les plantes.
Mais comme beaucoup de papas, nous devenons souvent distrait, manquons de donner à nos enfants
du temps de qualité ( quality time). Souvent nous travaillons de longues heures pour subvenir à nos familles et ne trouvons pas le temps pour jouer ou aider avec les projets scolaires. Souvent leurs musiques nous donnent des maux de têtes et nous avons des problèmes avec la manière qu’ils s’habillent. Trop souvent nous essayons de les mouler dans ce que nous voulons qu’ils deviennent et nous manquons à leur originalité et ne soutenons pas leurs rêves.
En supposant que Jésus a utilisé la parabole de la graine de moutarde pour servir de rappel aux papas, il y a aussi une autre chose que je crois être vrai :
La meilleure façon d’aimer nos enfants est d’aimer, honorer, et respecter leur maman. Comme pères, nous pouvons faire cadeau à nos enfants en leur donnant un sentiment de sécurité à mesure qu’ils grandissent, en leurs donnant de notre temps, en leur montrant la puissance d’avoir le respect des autres, en encourageant leurs intérêts plutôt que les obliger de partager les nôtres. C’est nous, les papas, qui sommes responsables d’enseigner et de vivre notre foi catholique avec amour dans nos foyers.
Que nous soyons connaissant ou non, nos actions et nos comportements en disent beaucoup à nos enfants. Ils voient et interprètent tout ce que nous faisons, et aussi ce que nous faisons pas. Ils apprennent de nous même si nous nous n’en rendons pas compte. Ils aimeront toujours leurs mères, mais souvent les garçons veulent être comme nous. Important de montrer les bons exemples. Nous avons reçu de grands dons : certains biologiques, certains ont été adoptés des autres, et encore d’autres ont été placés dans nos vies par la grâce de Dieu, notre père du ciel.
Regardons à l’image qui nous est présentée dans l’évangile. La barque qui contient Jésus et ses disciples fait collision avec de grandes vagues. Nous pouvons presque sentir la force de l’eau qui frappe contre le petit bateau. Entouré par la tempête, les disciples montrent clairement leurs peurs. Au milieu de la panique, Jésus devait-être éveillé. Il avait une si grande confiance en Dieu, son père, qu’il était capable de dormir sans souci.
Dans le milieu des tempêtes que nous rencontrons dans nos propres familles, ne serait-il pas merveilleux si nous, les papas, étions capables de transmettre cette assurance à nos enfants, capables d’avoir la confiance du Christ, capable d’être calme au milieu des tempêtes de la vie? Avec cette image dans notre esprit, nous ressentirons que tout va bien aller et peu importe le genre de tempête qui fait rage autour de nous, nous sommes en sécurité dans notre barque avec le Christ.
Moi, je suis père de trois enfants, maintenant adultes, mais je vois encore une obligation dans mon rôle de papa. Je dois calmer les eaux et rassurer mes enfants que Dieu est au gouvernail; leur rappeler que croire à l’amour de Dieu calmera les orages de leurs vies. Mes deux filles, Yvelle et Liette, ont choisi la même carrière que moi, et parfois ont besoin d’être rassurées qu’elles font une différence dans la vie de leurs élèves, même dans les périodes difficiles. Mon fils Adrien, que j’ai encouragé de jouer au golf, et, par la grâce de Dieu j’ai été capable de partager mes connaissances de ce jeux at d’autres petits métiers que j’ai appris de mon papa, un peu comme Jésus à appris de Joseph. Adrien est maintenant capable d’enseigner son papa dans les principes fondamentaux de cet nouvel âge de technologie…..au golf, c’est maintenant moi qui apprend de lui. Un de mes plus grands plaisirs, c’est qu’il veut encore jouer avec son père. Quand je le regarde faire avec son fils Miguel, je vois ce que j’étais avec lui à un jeune âge.
Je suis béni avec 5 petits-enfants et je vois mon rôle de grand-père comme étant une continuation de mon rôle de papa. Je suis premièrement leur ami, j’aime passer du temps avec eux et je m’efforce de ne pas critiquer, mais plutôt d’être toujours prêt à louanger. Je supporte les parents en offrant un amour supplémentaire, une oreille attentive et du confort. Je prends une part active dans la vie de la famille élargie. La famille d’aujourd’hui est moins grande que dans les années passées. (surtout chez-nous) Cela nous donne, à nous les pères, une plus grande possibilité d’être impliqués dans la croissance et le développement des petits-enfants.
Par la grâce de Dieu, chaque dimanche soir nous partageons un souper en famille et avec l’amour du Christ à notre table, je demande à Jésus de leur donner foi et confiance dans le Père au milieu des tempêtes de leurs vies, et qu’Il répande sa paix sur eux dans leur quotidien.
Mes chers pères, vous et moi, nous sommes l’image du Christ pour nos enfants, jeunes et moins jeunes.
Regardons ces graines qui se développent en quelque chose de grand, grand à nos yeux et aux yeux de Dieu.
Exerçons fidèlement nos responsabilités de papas avec amour.
Si nous sommes capables de faire cela, dans cette vie et dans l’autre, nous serons vraiment bénis.
« Un homme n’est jamais aussi grand que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant »
Bonne fête à tous les papas.
J’aimerais terminer avec une prière pour la fête des pères :
PRIONS : Seigneur, en ce jour de fête et de joie, nous voulons te rendre grâce, te dire merci pour nos pères, ceux qui sont encore parmi nous et ceux qui t’ont rejoint.
Oui, Seigneur, merci pour nos papas qui, au cœur de la famille, jouent un rôle important.
Par leur attention et leur dévouement quotidien, c’est ton amour qui se révèle à nous. Par leur joie de vivre, c’est ta joie qui nous rejoint.
Par leurs mots d’encouragement, c’est ta voix que nous entendons.
Merci Seigneur pour les pères, les grands-pères et les futurs papas.
Montre-leur ta bonté en leur faisant vivre aujourd’hui la plus belle des journées. AMEN