jueves, 14 de septiembre de 2017

Dimanche 10 septembre 2017

Père Pierre Drouin, c.j.m., président de la célébration et homélie

23ème dimanche 2017

Ézékiel 33,7-9

Psaume 95 (94)

Romains 13,8-10

Matthieu 18,15-20

Frères et soeurs,

La page d’évangile d’aujourd’hui, que nous lisons en ce début de septembre, après le temps des vacances, me semble bien choisie, puisqu’elle nous parle de cette «Église que j’aime, que nous aimons et surtout que Dieu aime».

Ce sont, dans l’évangile de Matthieu, un ensemble de recommandations sur “la communauté”, sur la vie ensemble… qui est d’abord, l'Église-communauté, mais si on les lit attentivement, nous nous rendons compte qu’ils peuvent s’appliquer soit à la famille, soit à des organismes qui réunissent des personnes en vue du bien commun… à tous ceux et celles qui travaillant par exemple, dans un hôpital, ou dans un établissement d’éducation.

Mais pensons d’abord à notre communauté paroissiale, à notre Église qui, comme tout groupe humain, est composée d’hommes et de femmes fragiles « pas meilleurs que les autres », comme on se le fait dire souvent. Écoutons ce que nous dit Jésus.

Une Église où l'on dialogue

C'est bien la description d'une communauté fraternelle que Jésus donne ici, à la manière d'un maître qui vit tous les jours avec son groupe de disciples et qui suggère des comportements très concrets.

« Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t’écoute, tu auras gagné ton frère.»(v.18) L'Église que Jésus décrit est un groupe où l'on parle, où l'on s’exprime, où l’on dialogue, ce qui veut dire “ chercher ensemble”: c’est pour cela que les mots clefs sont «parler»
et «écouter»! Et nous remarquons le climat d'amour et de délicatesse envers le frère qu'il s'agit de sauver.

Il ne s'agit donc pas d'être une personne qui est toujours prête à faire la leçon aux autres. Ce serait défigurer la pensée de Jésus. On n'a le droit de faire une remarque à un frère ou à une soeur que si on l'aime, et dans un climat d'amour. Tout ce chapitre ne se comprend que dans la miséricorde. Juste avant le passage que nous lisons aujourd'hui, Jésus a raconté la parabole de la brebis perdue : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits... votre Père veut qu'aucun petit ne se perde » (Matthieu 18,14). Et juste après notre texte, Jésus va demander à Pierre de pardonner « soixante-dix fois sept fois » (vv 21-22). Telle est donc la première loi de toute communauté – que se soit l’Église, la famille, ou un groupe de travail —.

Une Église où l'on veut l'unité

Bien loin de rompre dès le premier refus de dialogue, on doit, selon Jésus, entreprendre encore deux autres essais pour renouer avec le frère entêté. Et nous notons avec quelle finesse psychologique Jésus nous invite à agir.

D'abord en tête à tête, seul à seul, dans la discrétion, pour que le coupable puisse garder sa réputation et son honneur.

Puis en faisant appel à une ou deux personnes, pour éviter les jugements trop subjectifs et trouver peut-être des arguments qui convainquent davantage.

C'est seulement après avoir épuisé toutes ces formes de réconciliation que le frère ou la soeur pourrait se trouver exclu de la communauté, par ses refus répétés.

Par trois fois il a repoussé la main qu'on lui tendait. Après lui avoir donné toutes ces chances, patiemment, la communauté se reconnaît impuissante vis-à-vis de ce frère ou de cette soeur.

L'union fraternelle est un tel bien qu'il faut tout essayer pour la rétablir. Telle est la deuxième loi de toute communauté — Église, famille, groupe de travail –.

Une Église où le Christ est présent

Jésus n'est jamais seulement un moraliste, un sage, Les conseils que nous avons relevés jusqu'ici sont des principes de psychologie élémentaire. Mais Jésus ajoute un aspect spirituel en nous révélant que Dieu est présent à cet effort de sauvetage d'un frère, d’une soeur.

« Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié au ciel. »(v.18). Entre la terre et le ciel, il y a une
correspondance ! Le Dieu du ciel est concerné par tout ce que nous faisons sur la terre. La volonté de Dieu étant qu'aucune brebis ne se perde, la correction fraternelle devient un chemin de la miséricorde même de Dieu. Comme nous l’a rappelé si souvent le Pape François : L’Église est le lieu de la miséricorde. Quelle responsabilité!

Et, immédiatement après, Jésus ajoute deux révélations capitales où il répète son thème de la correspondance entre terre et ciel, entre l'homme et Dieu:

« Si deux ou trois sur la terre se mettent d'accord pour demander quoi que ce soit, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Et si deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux. »((19-20).

Faut-il donc désespérer, se décourager quand nous ne voyons pas le succès de nos efforts de réconciliation? Non, répond Jésus. Car il nous faut croire à l'efficacité de la prière et à la présence cachée, inobservable par nos moyens ordinaires, de Jésus ressuscité.

Voilà l'Église que j'aime, dit Dieu.


No hay comentarios:

Publicar un comentario